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Critique de lecassin


Fils de la poétesse Germaine Blondin, Antoine Blondin est un hussard. Hussard au sens du mouvement littéraire des années 50 – 60 qui s'opposa aux existentialistes en général et à Sartre en particulier, en tant que l'incarnation de « l'intellectuel » ; puis , plus tard, au nouveau roman.
Caractérisé par un anticommunisme aussi primaire que courageux (à l'époque le PC était coté à 25 % des suffrages dans tous les scrutins) et par le refus des modes, les hussards présentaient également un certain goût pour les causes perdues comme l'Algérie Française…
Notons les piliers du mouvement et compagnons d'infamie d'Antoine Blondin : Roger Nimier, Jacques Laurent (Académicien) et Michel Déon (Académicien)…
Mais revenons à « L'Europe buissonnière ». Premier opus, première récompense avec le Prix des Deux Magots en 1949 ; et la notoriété qui va avec. de retour du STO (Service du Travail Obligatoire) en Allemagne, Antoine Blondin s'appuie pour ce roman, sur cette période éprouvante de sa vie, néanmoins riche en événements. Ne dit-il pas que « L'Europe buissonnière » contient au moins dix sujets de roman à peine esquissés ?
Dédié à Julien Guernec(« sans qui je ne l'aurais jamais commencé ») et à Michel Déon (« sans qui je ne l'aurais jamais terminé ») Ce livre est composé de deux grandes parties bâties autour des deux personnages principaux, espèces d'anti-héros : Muguet et Superniel.
Muguet est au coeur d'une aventure burlesque, presque carnavalesque. Il traverse la guerre avec l' « aisance insouciante » d'un « déserteur léger ». Superniel, sympathisant de la Révolution nationale, c'est probablement Antoine Blondin lui même, de ses études en philosophie à la Sorbonne jusqu'au STO.
« L'Europe buissonnière » est un livre profondément romanesque, à la manière de Marcel Aymé ou de Jean Giraudoux, picaresque même. Avec son habituelle prise de distance à l'égard des émotions, Antoine Blondin nous livre ici une vision impertinente et parfois irrévérencieuse de l'Histoire. Il alterne malicieusement le sentimental, le réaliste, le satirique, le burlesque avec ce ton qui n'appartient qu'à lui.
« L'Europe buissonnière », n'est pas le plus connu des romans d'Antoine Blondin tant l'ombre portée par « Un singe en hiver » est dense. Dommage.


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