Citations sur Belluaires et porchers (17)
Le Français de la décadence a des passions séniles qui lui font trouver un ragoût inexprimable à toute tentative de corruption sur les innocents et les impubères. Cette bête féroce se repaît par prédilection des jeunes cadavres et il n’y a pas lieu d’espérer qu’elle y renonce sur la vaine menace d’un scandale qui ne servirait qu’à exaspérer sa frénésie.
Voici, par exemple, Paul Bourget, — le Psychologue d’entre les castrats, — qui débuta, presque enfant, par d’exécrables poèmes dont la lecture, à voix distincte, eût été capable de constiper les bestiaux.
Ayant à parler de Maurice Barrès, je prévois trop que je vais être forcé de m’exprimer à mots couverts et d’employer des euphémismes humiliants qui ne conviennent point à ma nature. On en saura bientôt la raison.
En attendant, je me résignerai donc, moi aussi, à manquer d’éloquence littéraire, ainsi que le déclare l’auteur du Jardin de Bérénice quand il entame la « description des couches profondes de sa sensibilité ».
« Je veux, dit-il, que l’on me considère comme un maître ou rien. » Mon choix est fait, je m’arrête volontiers à la seconde considération. En tant que rien, je ne lui marchanderai pas la louange. Il est difficile d’être rien du tout avec plus de perfection ou de profondeur, et de débobiner le néant avec plus de verve et de pétulance.
« Je veux, dit-il, que l’on me considère comme un maître ou rien. » Mon choix est fait, je m’arrête volontiers à la seconde considération. En tant que rien, je ne lui marchanderai pas la louange. Il est difficile d’être rien du tout avec plus de perfection ou de profondeur, et de débobiner le néant avec plus de verve et de pétulance.
Cet empêcheur de croupir en rond ayant disparu, on allait pouvoir s’entrelécher et se pourlécher à l’aise, et se bichonner le suçoir, et se caresser la trompe, et se congratuler l’appendice, dans les encoignures champignonneuses des sacristies colonisées par les cancrelats.
M. Edmond de Goncourt nous avait bien promis dans la préface de Chérie de ne plus nous donner aucun roman et j’en avais exprimé la plus indécente allégresse. Naïf que j’étais ! Il nous en donnera toujours et s’il n’a plus la force d’en pondre de nouveaux, il saura parfaitement en dénicher de très-anciens qu’il retapera besoigneusement pour le réconfort des jeunes romanciers affligés de l’aridité de sa mamelle.
Toutes les langues de la Dispersion seront parlées en ce jour et chercheront à se reconnaître. On s’applaudira, on se congratulera d’être ensemble. On se pourléchera, réciproquement, de peuple à peuple, du bout des orteils au sommet du crâne. On entrera les uns dans les autres, fraternellement et même conjugalement.
Puis, sans trop savoir pourquoi, mais parce qu’une certaine heure aura sonné, on se divisera, comme autrefois, mais pour peu de temps. On s’en ira à deux pas, se préparer aux tueries, sous les horizons prochains, où se tiendront tapis les millions de soldats de vingt armées que l’affinité métallique aura tirées vers un seul point, de tous les gisements d’égorgeurs.
C’est donc une ruine humaine complète que j’ai décidé d’offrir aux mélancoliques, aux saturés de mélancolie, car il n’est point ici d’occasion de ravissement pour les touristes joyeux de la Curiosité ordinaire.
L'Arsouillerie très-parfaite est devenue l'Opinion et, partant, la reine du monde. Elle est tout à fait sortie de ses langes souillés et nubile enfin pour les fornications et les parturitions qui conviennent à sa nature.
Jamais, en effet, un livre plus indigent par la forme autant que par le fond, plus scélératement bête, plus menteur, ne menaça une société aussi salope d’un plus effroyable danger ; et jamais, à coup sûr, un aussi terrifiant holocauste d’âmes ne fut ordonné par un Hérode plus goujat et plus chétif.