Un court billet pour conseiller ce recueil de nouvelles - à l'hilarance chimiquement stable - tel que publié récemment par les éditions "l'arbre vengeur", dans sa collection "l'arbuste véhément". La reliure est souple à souhait, la couverture soyeuse en diable - on s'y laisse prendre. Une gourmandise tactile, tandis que les pages aérées - mais chargées a ras-bord des pires grinceries - se tournent à bride abattue. On lira les autres commentaires pour achever de se convaincre. Ce bougre d'écrivain à la plume acérée, que l'on dirait "pamphlétaire socialisto-révolutionno-réactionno-christiano..." - mais non non, foin, FOIN des catégorisations politico-religieuses!, cet "écrivain" avant tout ici, voilà, écrivain s'il n'en était qu'un, grand lexicographe, marginal libertaire des belles lettres, béni de la muse (diabolique) du style vitupérant, ravaleur de fiertés devant l'Eternel... - il s'époumone dans la page, il s'époumone avec une vigueur folle, de portrait sardonique en pochade assassine, avec une ironie de jugement dernier, engloutissant tous ses contemporains dans une mer de miasmes fumants, sous les mille tombereaux d'une apocalypse verbale méritée. La bêtise insondable de tous, des bourgeois, des riches, des pauvres, des crétins, des intelligents qui ne savent pas qu'ils sont crétins, des pauvres de Dieu (tous, j'ai dit), de tous les moutons panurgiens sous la voûte céleste, et puis le vice sous toutes ses formes, le vice foutraque, ronçonnant les barrières, proliférant à l'envi, et puis la cupidité inouïe, et puis les tares abjectes et pendables du commun des mortels (pléonasme! dirait-il), etc., etc., des abreuvoirs sans fond pour son déchaînement prosodique, à l'assaut de TOUT mal.
"Car j'ai fort à dire, je vous assure, et la matière noire surabonde".
Comme les antidépresseurs: fait du bien sur le moment. Crainte des effets à terme.
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