Une énième visite à Conques, dans la lumière d'hiver et un ciel bleu de février, alors que peu de visiteurs arpentent les pavés, m'a donné l'envie de lire ce livre alors que je ne suis pas fan de
Christian Bobin.
Après l'accroche des premières lignes, quel désert de la page 35 à la page 146! Rien..., le vide de Bobin, qu'il voit d'ailleurs lui-même à l'intérieur de l'abbatiale, alors que, pour ma part, je la perçois emplie de la lumière des siècles et des pierres qui parlent et que lui-même, pourtant, écoute. Et puis, de la page 147 jusqu'à la dernière, un festival de poésie, de sentiment mystique, de silence, de lumière, bref le texte devient excellent à mesure que s'enchaînent ses courts chapitres, pour se terminer en apothéose.
Tout ceci à mon goût, bien sûr, et je comprends que d'autres aiment l'intégralité des errements de Bobin dans lesquels il n'est pas parvenu à m'entraîner jusqu'à plus de la moitié de son texte. Preuve qu'il est important d'aller toujours au bout d'un livre commencé car, abandonner ce peut être passer à côté de ce que l'on n'attendait plus.
Ma critique est peut-être trop sévère, mais déjà je n'aime pas le titre qui évoque la nuit alors que le texte, dans ses passages les plus puissants, n'est que lumière.
Au final, je reste partagé et je devrai sans doute continuer de lire Bobin pour mieux le comprendre et l'apprécier dans la globalité de son écriture.