Ecriture à quatre mains que j'ai voulu découvrir grâce à la présence de Séréna Genthilhomme, dont j'ai adoré les deux premiers romans, parus début 2000. Petites pépites de fantastique/horreur. Je ne connaissais pas
Claude Bolduc.
On se trouve face à un récit riche en cynisme mais bien amené, sans oublier un humour général sans lourdeur.
Le relais des chapitres entre auteurs est parfois étrange, car Bolduc use naturellement de vocabulaire québécois argotique. A l'inverse de Gentilhomme qui reste en français littéraire. Déroutant au début mais on s'y fait.
Les personnages sont parfois un peu caricaturaux mais c'est tout à fait dans le style global du roman. Ca ferait une bonne pièce de théatre moderne.
J'ai regretté le manque de description physique des deux protagonistes, j'ai eu de ce fait du mal à me les approprier. Il n'y a que vers la fin que j'ai compris que l'un des deux était apparemment hermaphrodite. Je ne sais pas si c'est un problème de juxtaposition entre auteurs ou si c'est moi qui suis passé à côté, mais du coup certaines scènes passées me sont alors revenues en mémoire avec plus de sens. On regrette de ce fait d'avoir raté la force de l'instant.
Paru en 2008, nous étions encore (du moins côté France) dans une relative jeunesse des programmes de télé-réalité. Lus actuellement, les thèmes développés pourront paraître un peu vieillot. Bien qu'on ressente cette petite influence "running-man", dans l'inclusion de deux criminels notoires dans une émission de divertissement télévisée.
Je pense que l'ouvrage est un peu passé à la trappe à l'époque, mais il se lit avec plaisir. Pour peu que vous soyez friand du cocktail cynisme/hémoglobine.