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Citations sur Une seconde vie (56)

— Nous avons tous besoin de divaguer un peu, répondit George. Quand j'étais enfant, à Cork, nous vivions au dernier étage d'une vieille maison. Le genre d'endroit où le vent siffle, où les escaliers craquent, où les tuyaux résonnent en hiver. Je restais allongé éveillé ; terrifié par les fantômes. Quand vous perdez quelqu'un que vous aimez, une nouvelle forme de peur vous envahit : vous vous mettez à craindre qu'il n'y ait pas de fantôme, rien de mystérieux, qu'il n'y ait que l'oubli et aucune possibilité de revoir l'être aimé.
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L'Irlande dans laquelle elle vivait était infectée par un terrible virus appelé respectabilité. Dieu était souvent évoqué, mais pas à propos de l'amour qu'il fallait ressentir pour son prochain ni de l'éternelle damnation: la vie tournait uniquement autour de ce que tes voisins pensaient de toi, de secrets à garder, du scandale à éviter, il ne fallait donner à personne l'occasion de te mépriser.
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L'Irlande dans laquelle elle vivait  était infectée par un terrible virus appelé respectabilité. Dieu était souvent évoqué, mais pas à propos de l'amour qu'il fallait ressentir pour son prochain ni de l'éternelle damnation : la vie tournait uniquement autour de ce que tes voisins pensaient de toi, de secrets à garder, du scandale à éviter, il ne fallait donner à personne l'occasion de te mépriser. Ta mère avait honte de ne pas pouvoir mettre d'enfant au monde. Elle se sentait inutile, car à cette époque c'était le seul destin des femmes. Nous ne faisions pas carrière : nous nous mariions et élevions nos soldats de Dieu.
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Est-ce que lorsque mon cerveau avait été privé d'oxygène, mon système nerveux était simplement passé à la vitesse supérieure, avait libéré des endorphines hallucinogènes et donné une fête d'adieu avant la chute dans le néant? Telle était l'explication chimique de ce que j'avais vécu. Le mot endorphine est un composé des mots endogène et morphine; à plein régime, les endorphines naturelles peuvent être cent fois plus puissantes que n'importe quel analgésique pharmaceutique. Elles m'avaient permis d'entendre les voix que je voulais entendre, de voir les visages que j'avais aimés. Elles m'avaient offert le parfait dernier rêve, l'occasion de m'illusionner moi-même au bord du néant. Elles pouvaient tout expliquer, sauf l'identité de ce visage qui continuait de hanter mon sommeil.
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Celui qui avait repeint l'ambulance avait oublié la bordure supérieure des portières. Vues d'en haut, les sillons écaillés de la carrosserie ressemblaient au lit d'une rivière asséchée. Le dessus du chapeau de l'ambulancier était tacheté de poussières et de pellicules et, quand il releva la tête de ma poitrine, je vis mon visage tourné vers le ciel, strié de sang. Les deux arbres séculaires qui surplombaient le portail du Jardin botanique avaient perdu leurs feuilles. Pourtant, au milieu de leurs profondeurs, un merle appelait.
Depuis combien de temps ne m'étais-je pas senti aussi serein? Les insignifiantes tracasseries du début de matinée, (...) me paraissaient lointaines. Seules quelques minutes s'étaient écoulées entre-temps, mais c'était comme si je n'avais plus eu le moindre rapport avec mon ancienne vie. Et, à mon grand étonnement, je n'éprouvais ni douleur physique, ni tristesse ni impression de perte. Mais j'observais la scène de l'accident avec une insouciante désinvolture.

(Incipit)
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Elle est peut-être encore dans le couvent où elle vous a eu, dit la plus âgée des femmes. Certaines d’entre nous ne repartaient jamais : elles ne savaient pas qu’elles en avaient le droit ou peut-être les avait-on poussées à une telle honte d’elles-mêmes qu’elles en avaient perdu toute volonté. Dans la blanchisserie où mon enfant est né, il y en avait une qui était là depuis trente-quatre ans. Un prêtre l’y avait amenée quand elle avait seize ans. Elle n’avait même pas eu d’enfant, mais ses parents étaient morts et elle s’était retrouvée seule au milieu de ses frères. Elle était considérée comme une trop grande tentation. Elle travaillait douze heures par jour dans la blanchisserie du couvent : une véritable esclave, les religieuses ne lui ont jamais payé un sou. Elle les remerciait tout le temps, tellement elle craignait qu’elles la chassent. Elle était reconnaissante du moindre signe d’affection. Je n’ai jamais oublié son visage ; je ne l’oublierai jamais.
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Lorsque vous êtes un lâche, moins vous en savez, plus vous vous sentez en sécurité.
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Son monde possédait une fraicheur éternelle que l'ombre de la mort n'entachait pas encore. Les pierres tombales écroulées n'étaient pour lui rien d'autre que des pierres penchées, et je ne me sentais totalement bien que lorsque nous étions seuls tous les deux, dans un monde où chaque question pouvait être résolue par la dénomination d'un nouvel objet.
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Mes photos sont des instants arrachés au hasard chaotique de la vie.
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Lentement, je ramenai la main vers moi dans l'air vide de la nuit. Je me sentais fort. Ma quête n'était pas terminée ; mes vraies recherches ne faisaient que commencer.
"Merci, dis-je aux ténèbres. Qui que tu sois, et qui que j'aie été autrefois."
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