Discours du 2 janvier 1814, prononcé devant l'Assemblée en l'église de Saint-François à Caracas.
Citoyens,
La haine de la tyrannie m'avait éloigné de ma patrie lorsque je la vis de nouveau enchaînée ; mais des confins lointains du Magdalena, l'amour de la liberté m'y a ramené, et j'ai vaincu tous les obstacles sur mon chemin quand je suis venu délivrer mon pays des horreurs de l'oppression espagnole. Mes troupes, que les triomphes accompagnent, occupent tout le pays ; elles ont défait le colosse ennemi. Ce sont vos oppresseurs qui portent maintenant vos chaînes, et le sang espagnol répandu sur le champ de bataille a vengé la mort de vos compatriotes.
Je ne vous ai pas donné la liberté. Vous la devez à mes compagnons d'armes. Considérez leurs nobles blessures, encore toutes sanglantes ; et rappelez à votre mémoire ceux qui périrent dans les combats. J'ai eu la gloire de diriger leur valeur militaire. ce n'est ni l'orgueil ni l'ambition du pouvoir qui m'ont inspiré cette tâche. C'est la liberté qui alluma le feu sacré dans mon sein ; et c'est l'image de mes concitoyens expirant dans l'affront qui me fit prendre l'épée contre l'ennemi. La justice de la cause réunit sous mes drapeaux les plus vaillants soldats, et la juste Providence nous mènera à la victoire.