Avec ce second roman,
Christophe Boltanski persiste et signe son intention d'écrire une oeuvre personnelle voire familiale. Une oeuvre de témoignage et d'hommage puisqu'avec "
La cache" il rend compte de la Résistance à travers l'action de ses grands-parents paternels, et avec "
Le guetteur" il relate le passé militant de feue sa mère, activiste et "porteuse de valise" pour le FLN algérien dans
les années 60 à Paris.
Comme le confesse l'auteur, il s'agit pour lui d'une double quête : comprendre d'une part d'où il vient et qui était sa mère, questions que chacun est naturellement amené à se poser lors de la disparition de ses parents - et de ce point de vue le roman m'a rappelé avec plaisir le formidable "
Une femme" d'
Annie Ernaux -, et découvrir d'autre part ce pan secret de l'histoire française dans le contexte de la guerre d'Algérie, de funeste mémoire, dans une quasi-ambiance de roman d'espionnage.
Je loue l'énorme travail de recherche et de documentation abattu par l'auteur ; je reste toutefois un peu plus réservée quant au rendu narratif un peu trop dispersé à mon goût.
En tous cas, je constate une chose : sans doute est-ce un effet induit des 50 ans de Mai 68, mais ils semblent nombreux les auteurs en quête de leurs racines et désireux de rendre hommage aux existences de leurs parents. Après "
Les guerres de mon père" de
Colombe Schneck et "
Les rêveurs" d'
Isabelle Carré, "
Le guetteur" de
Christophe Boltanski est le troisième roman "marqueur de mémoire" que je lis en quelques mois sur ce thème.
Challenge MULTI-DÉFIS 2019
Commenter  J’apprécie         240