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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ils sont peu nombreux ceux qui peuvent prétendre appartenir au panthéon des Aventuriers, ils sont encore moins nombreux ceux qui, en plus d'avoir l'esprit de découverte chevillé au corps, témoignent aussi d'un esprit scientifique et qui, au travers de leurs expériences souvent uniques, ont enrichi la connaissance humaine en mettant leur propre vie en jeu.

Alain Bombard est de ces hommes, lui qui traversa -il faut l'entendre et l'imaginer- l'océan Atlantique sur une coquille de noix, en l'espèce un simple canot pneumatique.

En se mettant dans la position d'un « naufragé volontaire », l'auteur entendait démontrer qu'un homme perdu en mer peut survivre, sans vivres, en utilisant les moyens qu'offrent les éléments, et à la condition de maintenir en lui l'espoir, la volonté de vivre. Alain Bombard est de fait convaincu que c'est le désespoir qui tue le naufragé, plus sûrement que la soif ou la faim.

En 1952, après un « galop d'essai » en Méditerranée avec un compagnon de route, Alain Bombard allait s'élancer seul pour une traversée unique qui durera 65 jours, dans un canot baptisé l'Hérétique, pied-de-nez à ses contemporains qui le prenaient pour, au mieux un utopiste, au pire pour un doux-dingue.

Le succès de son entreprise explique que toute embarcation d'un certain gabarit se voit désormais équipée d'un canot pneumatique. Nombre de rescapés de la mer ont témoigné du fait qu'ils avaient échappé aux flots en s'appuyant sur les préceptes du bon docteur.

On est transporté par cette lecture décrivant cette aventure si unique et particulière, on prend place à bord de l'Hérétique dès le départ de cet exploit, écrit comme un journal de bord, sur un ton où la simplicité n'occulte pas la dimension scientifique de l'expérience, et on franchit nombre d'écueils en compagnie d'un homme qui a accompli un véritable exploit.

Une fois le livre achevé, nul doute que le lecteur aura une pensée particulière pour cet aventurier-scientifique lorsque ses pérégrinations lui feront croiser, non loin de la plage rassurante, un petit bateau gonflé d'air.
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A l'aube des années 1950, Alain Bombard, alors jeune interne en médecine, est marqué par les victimes du naufrage d'un chalutier, dans la région de Boulogne. Commence alors une réflexion, qui s'appuie sur l'étude de la littérature disponible, dont le but est de produire des théories applicables, permettant de maximiser les chances de survie des naufragés en mer. Bombard pense surtout à ceux dont le navire sombre en haute mer, et dont la liaison radio avec la terre est intermittente (environ 50000 personnes par ans). le constat est simple : la plupart d'entre eux meurent avant que les conditions physiologiques, en elles-mêmes, deviennent mortelles. Il en conclut donc que c'est le désespoir qui tuent ces malheureux marins. Avoir en tête quelques conseils simples, validés empiriquement, pourraient leur permettre de survivre. N'oublions pas qu'à l'époque il n'y a pas de GPS, pas de liaisons satellites...La navigation en haute mer demeure une aventure.

Il décide donc de se lancer dans une folle épopée : naufragé volontaire, il ralliera les Antilles depuis les îles Canaries, soit plus de 6000 km, sur un canot pneumatique (l'Hérétique), en puisant l'eau et la nourriture dans la mer. Il est en effet persuadé que la consommation d'eau de mer, en petite quantité, agrémentée du jus des poissons pêchés (composé d'eau douce), lui permettra de survivre. Après un essai concluant sur la Méditerranée, accompagné de Jack Palmer, qui le fait rallier les Canaries, il se lance à l'assaut de l'Atlantique, en solitaire cette fois...Après plus de soixante jours en mer, il accostera à la Barbade, le 23 décembre 1952.

Ce récit, écrit quelques mois après son aventure, sur la base de son journal de bord, relate sa traversée : ses doutes, ses états d'âme, ses observations, tout y est. C'est un récit passionnant à plus d'un titre, que tout les gens de mer apprécieront. Les théories d'Alain Bombard ne font toujours pas consensus de nos jours (voir la controverse Lindemann), mais il est certain qu'il a fait faire un bon de géant dans la conception des canots de survie (son patronyme est d'ailleurs devenu un nom commun, de son vivant, désignant ce nouveau type de canot de survie) et que l'exploit reste remarquable. A l'image de Thor Heyerdahl et de son Kon Tiki, il a voulu prouver à tous ses détracteurs qu'il avait raison, en mettant sa propre vie en jeu.

Le drame d'Etel (la mort de 9 marins, durant l'essai d'un canot pneumatique dirigé par Bombard), 5 ans plus tard, ternira pour toujours sa réputation, bien que l'enquête officielle le dédouana de toute responsabilité. Il tenta de se suicider peu de temps après. Curieux destin, entre grandeur et décadence, que celui d'Alain Bombard : la mer lui aura apporté ses plus grandes joies et ses plus grandes peines...
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"Je me souviens du Docteur Bombard" (Je me souviens, George Pérec, 1978, souvenir n°241).

Le pari fou d'Alain Bombard débute un matin de printemps 1951 à Boulogne-sur-Mer lorsque le jeune interne qui assure la garde voit débarquer à l'hôpital les corps inanimés de 43 naufragés d'un chalutier. Ses études sur les fortunes de mer lui révèlent que 90% des naufragés meurent au bout de 3 jours, non de faim ou de soif, mais de frayeur, de désespoir, d'ignorance face aux ressources de la mer.
Seul à bord d'un canot pneumatique de 5 m de long recouvert d'une tente précaire, muni d'un récepteur radio qui sera inopérant, il se laisse porter par les alizés entre les Canaries et la Barbade pendant un périple de 65 jours avec pour seul moteur une voile de 3m².
Comment vaincre la déshydratation et le scorbut sans aucune provision d'eau douce ni de fruits frais ? C'est l'équation ultime que Bombard parvient à résoudre. Fort de son expérience acquise pendant la traversée de la Méditerranée (accomplie avec le navigateur Jack Palmer), puis lors de la descente sur les Canaries, de ses recherches en biologie marine, et aussi des témoignages des naufragés involontaires qui l'ont précédé comme le capitaine Bligh ou les rescapés du radeau de la Méduse, le Docteur Bombard se hisse grâce à cet exploit sur le gaillard d'avant des grands marins de l'après-guerre.
Il fallait une sacrée trempe pour traverser l'Atlantique à l'aveugle (sans relèvement précis de sa longitude), séparé du museau des requins et de la lame des espadons par 1 ou 2 mm de caoutchouc et sans autre boisson que du jus de poisson pressé.
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"Naufragé volontaire" est le récit authentique de la traversée de l'Atlantique, en solitaire, sur un simple canot pneumatique, sans réserve de nourriture, effectuée par Alain Bombard en 1951.
En devenant "Naufragé volontaire" Alain Bombard voulait démontrer de façon scientifique et documentée qu'il était possible à un naufragé involontaire de survivre dans des conditions extrêmes au naufrage d'un navire.
Il faut se remettre dans les conditions technologiques de l'époque : pas de possibilité de "touitter", tel un astronaute en mal de "followers", sur tout et n'importe quoi. Non, à l'époque où Bombard se lança dans son expérience de survie, il s'embarqua sans les moyens hyper sophistiqués de communication actuels. D'où soixante-cinq jours de solitude, dans une "coque de noix" sur l'immensité de l'Océan atlantique.
Alain Bombard réussit à surmonter toutes les difficultés physiques (faim, soif, froid, lutte contre les éléments -et nombreuses furent les tempêtes !). Mais, surtout, il réussit à surmonter les obstacles psychologiques "Pris par la nuit, transi par l'eau et par le vent, effrayé par les creux, par le bruit, par le silence".

Alain Bombard devint, à la suite de son exploit de survie, un véritable héros. Doué, en plus, d'une plume alerte et vivante, il sut communiquer dans son récit, ses conférences et ses nombreux passages à la télévision tout le caractère, à la fois simple et extraordinaire, de son aventure de naufragé volontaire. En bref : il fut un véritable aventurier. Et il fit rêver bien des gamins dans les années 50, 60 et 70, dont moi. Je lus son récit de survie en mer dans la Bibliothèque Verte, et cette lecture fut un grand moment d' "identification" au héros.

Je ne sais pas si la jeune génération connaît encore Alain Bombard. Si ce n'est pas le cas il mériterait d'être à nouveau mis à l'honneur car il a vécu et rapporté un grand récit de lutte face à la mer, et contre les tempêtes, la solitude et le désespoir.
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C'est une mine d'information écrite par un aventurier des temps modernes. Alain Bombard a repoussé les limites de la survie humaine prouvant la possibilité de survie en mer sans eau potable ni provisions. Malheureusement par la suite son audace coutera la vie de plusieurs personnesdurant le drame d'Etel. Cet ouvrage a peut etre un peu vieilli mais reste le premier du genre à ma connaissance.
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Voici le récit d'Alain Bombard qui a voulu prouver qu'on pouvait survivre en met sur un canot en ne mangeant que du poisson, et en buvant l'eau contenue dans els poissons et l'eau de met et l'eau de pluie.
Incroyable d'avoir tenté cela, sans GPS, sans radio en 1952.
Pour un aventurier c'est intéressant à lire
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Aventures et défis d'un aventurier moderne à découvrir dans sa course effrénée de combats politiques et humains.

Naufrage de convictions se heurtant aux déterminations et positions des uns et des autres.


Témoignage d'aventure à connaître pour référence d'un homme de controverses et de persuasions.
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