Kon-Tiki, l'expédition portée au cinéma.
17 mai. Jour de l’Indépendance norvégienne. Grosse mer. Bon vent. Je suis cuistot aujourd’hui et j’ai trouvé sept poissons volants sur le pont, une pieuvre sur le toit de la cabine et un poisson inconnu dans le sac de couchage de Torstein…
Les faisceaux compactes du Tigris nous donnaient un sentiment de totale sécurité sur n'importe qu'elle mer.
Il est rare qu'un arabe du marais puisse faire plus de deux pas sans avoir à monter dans son canoë.
Un terrible vent portant en côte hurle hurle en ce moment dans notre mature et nous dansons dans le ressac avec de violentes éclaboussures.
Cette fois-ci, je voulais, sur le petit bateau, mélanger autant de nationalités que possible. En nous serrant, nous arriverions peur-être à sept. Sept hommes de nationalités différentes. Venant moi-même du pays le plus septentrional d’Europe, un Italien serait un bon contraste. Comme les Européens étaient « blancs », il fallait quelqu’un de « couleur » et les Noirs les plus noirs que j’aie vus habitaient au Tchad. Il était donc logique que l’un des experts en papyrus nous accompagnât. Comme l’expérience visait à démontrer la possibilité d’un contact entre les civilisations antiques de l’Afrique et de l’Amérique, il était symbolique d’emmener un Égyptien et un Mexicain. De plus, pour représenter les contrastes idéologiques, je voulais essayer d’avoir un compagnon russe et un compagnon américain. Si tant est que nous pussions le faire, le drapeau des Nations unies pourrait symboliser les pays qui, faute de place, ne pourraient être représentés à bord.
Le courant maritime continue son mouvement solitaire. 57 jours. 5700 années. L’homme a-t-il changé ? La nature reste fidèle à elle-même. Les hommes font partie de la nature.
Ce lac était mon but. Il semblait aussi facilement repérable sur la carte qu’il était difficile à atteindre. Su( n’importe quelle carte, il forme une tache bleue au cœur de l’Afrique, mais aucune ne l’indique de la même façon. On lui donne tantôt une forme circulaire, tantôt le tracé anguleux d’un crochet ; sur d’autres, il est découpé en lobes comme une feuille de chêne.
La conversation se développa paisiblement pour ou contre le communisme et le capitalisme, sur le pouvoir absolu et sur la dictature des masses, sur la primauté de la liberté ou de la subsistance. La question fut posée de savoir pourquoi les représentants des peuples se haïssaient alors que les citoyens moyens, de provenances variées, arrivaient à si bien s’entendre.
Dans les chambres funéraires des pharaons, des bateaux en roseaux sont peints sur les murs de pierre. Des pierres et des roseaux. Des pierres dans le désert et des roseaux sur les rives du Nil : c’étaient les dons de la nature aux peuples anciens de l’Égypte.
Oui, cela commença le soir où, dans une île du Pacifique, près d'un feu allumé en plein air, un vieil indigène nous raconta des légendes et des histoires de sa tribu.
Bien des années plus tard, je me trouvai en face d'un autre vieillard, cette fois dans un bureau sombre, à l'un des étages supérieurs d'un grand musée de New-York.
Autour de nous, dans des vitrines soigneusement rangées, s'étalaient des fragments de poterie, traces d'un lointain passé.
Aux murs s'alignaient des livres dont certains, œuvres d'un même auteur, n'avaient pas dû avoir plus de dix lecteurs.
Le vieillard qui, lui, les avait tous lus et en avait écrit quelques-uns, était assis à sa table, affichant sous ses cheveux blancs une expression de bonne humeur.....
(extrait du chapitre II "Naissance d'une expédition")