Sur le livre, un bandeau avec le visage d'une petite fille de neuf ans, visage pétillante et souriante, et ces phrases :
Tu as neuf ans.
Un dimanche de mai,
tu rentres seule
de la fête de l'école.
Un monsieur te suit.
Après, la confusion.
Année après année,
Avancer dans la nuit.
Ces quelques mots m'interpellent avant même d'avoir ouvert le livre !
Un récit autobiographique qui va obligatoirement m'émouvoir, car
Adélaïde BON raconte sa vie étape par étape, après l'agression sexuelle dont elle a été victime à neuf ans, un dimanche de mai dans la cage d'escalier de son immeuble parisien, agressée par un violeur en série.
Quel courage, il lui a fallu pour écrire un livre comme celui-ci où elle sort toutes ses tripes ! C'est douloureux, presque choquant parfois, mais toujours vrai et sincère.
Criant de vérités, elle couche sur le papier, toutes ces années immensément difficiles, avec une honnêteté déconcertante, une justesse et une franchise incroyable.
Je suis bouleversée, choquée et terriblement en colère contre ce « monstre » qui a détruit toutes ces petites filles impunément, pendant des années.
J'ai déjà lu plusieurs récits de victimes de viols, et ce livre est différent ! Car
Adélaïde Bon se livre totalement, ne cachant rien et avouant toutes ces pensées : ses peurs, ses traumatismes, ses phobies, ses blessures, ses colères. Elle s'exprime sans tabou et ne faisant l'impasse sur aucun sujet très personnel, comme ses relations amoureuses, ses crises, sa sexualité, ou encore son fils.
Par cet ouvrage, on arrive à comprendre, les conséquences dramatiques que l'enfant vit après avoir subi un acte aussi barbare, en passant par des étapes de renfermement, de dépression, d'agressivité ou encore de mal-être etc…La notion du déni est aussi très bien expliquée, phénomène incroyable que l'enfant met en place pour se protéger.
Ce qui m'a choquée et estomaquée, c'est le nombre de victimes mineures entre 1983 et 2003 : 72 !
Les témoignages de ces petites filles que l'on peut lire de la page 210 à 223 sont édifiants et bouleversants que les mots sont insuffisants pour décrire ma colère et ma tristesse. Et que dire de l'attitude de cet homme Giovanni Costa pendant son procès !! Aucun regret, et aucune dignité…
Quelle volonté, il lui a fallu à
Adélaïde Bon pour affronter son agresseur, ainsi que les 18 autres victimes à ses côtés.
Ce témoignage décrit la vie de cette courageuse femme, qui se reconstruit petit à petit, allant vers la guérison.
Une lecture essentielle.
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