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4,18

sur 345 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Dans ce récit autobiographique Adélaïde Bon raconte sa vie après l'agression sexuelle dont elle a été victime à neuf ans, un dimanche de mai dans la cage d'escalier de son immeuble parisien, agressée par un violeur en série. Bien qu'elle se soit confiée immédiatement à ses parents et qu'une plainte ait été déposée, elle va vivre des années de détresse avec des crises d'angoisse inexpliquées, des accès de boulimie, une tristesse qu'elle ne s'explique pas. Elle parle des défenses qu'elle a mises en place pour lutter contre les méduses qui l'envahissent, pour se comporter en "gentille fille désolée et coupable, tellement plus facile à vivre", pour être aimée et plaire à tous les hommes qui passent jouant à la femme libertine et collectionnant les "hommes Kleenex". Elle montrait alors une fausse joie de vivre, aidée par l'alcool et les drogues, qui cachait sa lutte contre ses envies d'en finir. Ce mal-être va durer des années pendant lesquelles Adélaïde survit, se bat, cherche à comprendre, tente tout pour s'en sortir, faisant preuve d'une énorme volonté, malgré sa solitude et le manque de compréhension de sa famille. Elle va de psychothérapies de groupe en weekend de constellation familiale, de séances de psychothérapie à des séances de thérapie corporelle pour travailler sur le dégoût de son corps car elle se sent nulle et grosse."Corps contraint, corps honteux, corps haï".

Dans la seconde partie de son récit, elle entrevoit le bout du tunnel lorsqu'elle prend conscience, à la faveur d'une formation consacrée aux violences faites aux femmes, que ce qu'elle a subi est un viol et non un "simple" attouchement sexuel. Elle passe alors de la honte à la colère et peut enfin entamer sa reconstruction lorsque, après vingt ans de silence, elle reçoit un appel de la Brigade de protection des mineurs lui annonçant qu'un suspect a été interpellé. La police dénombre 72 victimes mineures de cet homme entre 1983 et 2003.

La troisième partie relate le procès aux Assises en 2016, vingt six ans après le viol, au cours duquel, au côté de 18 autres victimes de ce violeur en série, Adelaïde Bon affronte son agresseur.

Ce témoignage est très fort et décrit les étapes de la vie d'Adelaïde Bon après son agression, de ses années de survie à sa lente reconstruction puis à sa guérison avec le procès. Ce récit montre que, même si elle s'est confiée tout de suite à des parents, même si une plainte a été déposée, même si elle a eu les moyens financiers de consulter de multiples psychologues, les conséquences ont été dramatiques. Adelaïde Bon dissèque parfaitement les mécanismes du stress post-traumatique, le fonctionnement de la mémoire traumatique, elle parvient à analyser comment cette agression l'a envahie et à comprendre le sens de ses symptômes. Elle montre l'importance de la requalification de l'attouchement sexuel en viol et du rôle essentiel de sa confrontation avec le violeur dans son chemin vers la guérison.
C'est un livre choc qui comporte des passages très durs, voire insoutenables, lorsqu'elle se souvient de son agression et de certaines de ses dérives, lorsqu'elle énumère les témoignages des autres victimes lors du procès. Un livre nécessaire pour les parents, un livre qui aidera certainement les milliers de petites filles et de femmes violées dans le monde.
Un témoignage intime et courageux écrit avec une remarquable distance à la troisième personne, avec parfois un "je" qui se glisse, et servi par une magnifique plume qui fait de ce récit un bel objet littéraire.


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bonjour les babeliophiles aujourd'hui petit compte rendu sur ma lecture "la petite fille sur la banquise " livre que j'ai lu grâce à ma fille car en avait besoin pour un exposé sur ses études de psychologie. Alors d'entrée je ne regrette pas du tout cette lecture. Livre choc qui comporte des passages durs et bouleversants. L'auteure se livre sur son agression sexuelle qu'elle a eu à ses 9 ans. Récit bouleversant ,poignant cru à l'image des gestes immondes que cet "homme" du moins si on peut appeler cela un homme à eu sur Adélaïde. Attention Livre addictif avec des chapitres courts et un procès est utile pour que toutes les victimes puissent essayer de se reconstruire et ppur que tous ces gestes puissent cesser ENFIN!!! mais comme je dis toujours ceci n'est que mon avis personnel
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Une lecture sous tension...
Une lecture en apnée...
Elle a neuf ans, elle revient de la fête de son école, elle est dans l'escalier de son immeuble...
Il est là, il est gentil, il a besoin d'aide... Elle est serviable... ET puis, tout se mélange... ses souvenirs, mais surtout les oublis... Et les méduses apparaissent...
De cet après-midi de mai, elle gardera des séquelles enfouies au plus profond d'elle, elle gardera cette façon d'être au monde : souriante, enjouée face aux autres alors qu'en son for intérieur, elle est triste et sombre... les méduses sont tapies...
Elle essaiera de multiples et nombreuses thérapies pour tenter de retrouver le fil de sa vie, le fil d'elle-même... il lui faudra attendre plus de 20 ans, il lui faudra attendre cette formation pour requalifier ce qu'elle a subi, mettre les mots justes sur son vécu, il lui faudra attendre l'appel du capitaine Vidocq pour franchir un nouveau pas dans la réhabilitation d'elle-même, dans sa reconstruction...Un roman très intense, un roman qui vient douloureusement s'insinuer dans chaque pore de notre corps.... Une lecture dont on ne ressort pas indemne...
Difficile de parler de coup de coeur pour ce récit poignant et percutant...
La petite fille sur la banquise.... cette petite fille de neuf ans... cette petite fille qui en quelques minutes, un après-midi de mai, voit son enfance voler en éclats... cette petite fille qui malgré tout deviendra une femme forte... car oui, il en faut de la force et du courage pour se livrer ainsi et faire face à son bourreau...
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Du « elle » au « je« , il n'y a qu'un pas. Celui de la guérison. Mais pour Adélaïde Bon ce pas est immense. Sous ses pieds, les tentacules de ses méduses la tirent vers les méandres de son âme. le chemin est long et tortueux pour cette petite fille sur la banquise qui n'attend qu'un seul mot , un seul, celui qui l'aidera à aller de l'avant. Ce mot est « viol », pas « agression », non « viol« .

À l'âge de neuf ans, Adélaïde Bon est violée par un homme dans la cage d'escalier de son immeuble. de cette période à l'âge adulte, sa mémoire va jouer le jeu affreux de placer le douloureux souvenir un peu plus profond dans son cerveau. Comme pour continuer à vivre, comme pour survivre.

Mais les conséquences sont bien réelles. Impossible pour elle d'aimer ou si ça lui arrive, elle aime « mal », « trop », de façon violente.
Elle raconte sa vie en commençant par le pronom « elle ». Un pronom qui permet de se tenir à distance, d'être au plus près du ressenti, pour éviter peut-être l'apitoiement. Ce choix est salutaire. le lecteur digère les propos et peut aisément « comprendre » son mal-être.
Le « Je » apparaît par petite touche pour être présent à chaque ligne en fin de récit. Elle a guéri, elle a vaincu son traumatisme mais nombreuses ont été les étapes pour y arriver. Elle sait la chance qu'elle a eu d'avoir pu se payer des séances de psychothérapie. Ce n'est pas le cas des autres victimes. Son violeur a détruit bien des vies mais Adélaïde Bon précise que si les victimes peuvent parler et surtout peuvent être écoutées, elles ont plus de possibilités de guérir plus vite.

Si je suis entrée à reculons dans ce récit par peur du voyeurisme ( et peut-être qu'il y en a un peu…), je me suis laissé embarquer par les mots de l'auteure. Ceux-ci ont été choisis avec soin et j'ai ressenti que ce livre n'avait pas été écrit dans l'urgence. Elle en a mis du temps pour coucher sur papier ses pensées noires, et elle a réussi à passer le cap du simple « témoignage » pour offrir un livre magnifique sur la résilience.


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Pour son premier roman, Adélaïde Bon a choisi de se livrer. de se raconter. de témoigner.
Elle fait le récit de son calvaire. de sa descente aux enfers. de sa reconstruction.
Cette histoire est son histoire. Celle d'une petite fille dont la vie a basculé à l'âge de 9 ans.

C'est un dimanche ensoleillé du mois de mai. Adélaïde Bon à 9 ans. Elle revient de la foire et est heureuse. Elle y a gagné un poisson rouge. Son poisson rouge ! Un poisson pour lequel elle a eu la permission de se rendre - seule, pour la première fois - à l'épicerie du coin pour lui acheter un pot à paillettes pour poisson.
Sur le chemin du retour, Adélaïde croise un homme. Giovanni Costa. le faux électricien pédophile. Il la viole dans sa cage d'escalier. Près des siens.

A 9 ans, Adélaïde échoue seule sur une banquise. Sa banquise. Sans comprendre ce qui l'a amené là.

Adélaïde a mis 20 ans pour se (re)construire. Mettre un mot sur ses maux. le mot V.I.O.L. La (re)construction a été difficile. Douloureuse. Longue. Elle y est néanmoins arrivée. Sur son chemin de croix, Adélaïde a eu la chance de tomber sur les bonnes personnes. Et elle le reconnait.
Aujourd'hui, mère de famille, elle aussi aide ces jeunes filles, ces femmes qui ont connu un viol. Elle se bat pour eux. Avec eux.

J'ai dévoré ce roman qui m'a bouleversée. Renversée. Chavirée. La plume est sincère. Sensible. Touchante. Je suis sortie de cette lecture émue. Admirative aussi.
Adélaïde Bon a fait preuve d'un courage et d'une confiance incroyable en nous donnant à lire un bout de ce qui l'a construit. Une partie de sa vie. Son premier roman.
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Eh bien non ce n'est pas le énième livre thérapie ...
Sans pathos, adelaideBon nous livre son histoire , son viol , lorsqu'elle était enfant ét ses 20 annees de galere pour enfin re-naitre
Un livre magnifique , plein d'énergie , qui donne à réfléchir
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1 femmes sur 5 sera victime dans sa vie d un viol, celui ci entraînera des conséquences parfois irréversible sur la vie de sa victime. Lola Lafon écrit dans son livre "une fièvre impossible a négocier" je ne veux pas mourir mais je ne sais pas comment vivre avec ce qu' il m a fait". Comment vivre lorsqu' on est brisé et anéanti par un acte dégradant humiliant et d une violence insoutenable. Comment surmonter, se souvenir et éviter de sombrer. Adélaïde Bon est victime et raconte son histoire mais elle le fait pour toutes ces victimes oubliées, niées violentées et pour qui justice ne sera jamais rendu. Une belle plume fine et intelligente un écrit engagé sans pathos. Des faits, des ressentis,
une survie.
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Pédophilie: pédo en grec signifie enfant. Philie à été rajouté au 19ème siècle signifiant: amitié.
Pédocriminalité est la signification exacte qui s'impose aux violeurs d'enfants. le mot pédophilie, devrait être banni des dictionnaires et remplacer par pédocriminel cela devrait s'imposer d'office aujourd'hui.
Il en est ainsi d'un récit vécu pour lequel la nécessité de parler, et apporter un témoignage écrit recèle non seulement une difficulté extrême, mais surtout un courage hors du commun pour vouloir ne pas en mourir; parce que toute la vie les souvenirs occultés dans l'enfance émergent d'un coup suite à des errances sans noms. Vient un jour ou la révélation explose: car quelques personnes n'ont jamais renoncées depuis le début, à poursuivre et confondre l'assassin.
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Sur le livre, un bandeau avec le visage d'une petite fille de neuf ans, visage pétillante et souriante, et ces phrases :

Tu as neuf ans.
Un dimanche de mai,
tu rentres seule
de la fête de l'école.
Un monsieur te suit.
Après, la confusion.
Année après année,
Avancer dans la nuit.

Ces quelques mots m'interpellent avant même d'avoir ouvert le livre !
Un récit autobiographique qui va obligatoirement m'émouvoir, car Adélaïde BON raconte sa vie étape par étape, après l'agression sexuelle dont elle a été victime à neuf ans, un dimanche de mai dans la cage d'escalier de son immeuble parisien, agressée par un violeur en série.
Quel courage, il lui a fallu pour écrire un livre comme celui-ci où elle sort toutes ses tripes ! C'est douloureux, presque choquant parfois, mais toujours vrai et sincère.
Criant de vérités, elle couche sur le papier, toutes ces années immensément difficiles, avec une honnêteté déconcertante, une justesse et une franchise incroyable.
Je suis bouleversée, choquée et terriblement en colère contre ce « monstre » qui a détruit toutes ces petites filles impunément, pendant des années.
J'ai déjà lu plusieurs récits de victimes de viols, et ce livre est différent ! Car Adélaïde Bon se livre totalement, ne cachant rien et avouant toutes ces pensées : ses peurs, ses traumatismes, ses phobies, ses blessures, ses colères. Elle s'exprime sans tabou et ne faisant l'impasse sur aucun sujet très personnel, comme ses relations amoureuses, ses crises, sa sexualité, ou encore son fils.

Par cet ouvrage, on arrive à comprendre, les conséquences dramatiques que l'enfant vit après avoir subi un acte aussi barbare, en passant par des étapes de renfermement, de dépression, d'agressivité ou encore de mal-être etc…La notion du déni est aussi très bien expliquée, phénomène incroyable que l'enfant met en place pour se protéger.
Ce qui m'a choquée et estomaquée, c'est le nombre de victimes mineures entre 1983 et 2003 : 72 !
Les témoignages de ces petites filles que l'on peut lire de la page 210 à 223 sont édifiants et bouleversants que les mots sont insuffisants pour décrire ma colère et ma tristesse. Et que dire de l'attitude de cet homme Giovanni Costa pendant son procès !! Aucun regret, et aucune dignité…
Quelle volonté, il lui a fallu à Adélaïde Bon pour affronter son agresseur, ainsi que les 18 autres victimes à ses côtés.
Ce témoignage décrit la vie de cette courageuse femme, qui se reconstruit petit à petit, allant vers la guérison.
Une lecture essentielle.
Lien : http://leslecturesdeclaudia...
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Résumé : Quand Adélaïde avait 9 ans, elle a croisé la route d'un pédocriminel sexuel. Agressée dans la cage d'escalier de son immeuble, le choc est si terrible qu'elle va partiellement oublier les faits. En la voyant en larmes, ses parents comprennent qu'il s'est passé quelque chose d'horrible et l'emmènent immédiatement au commissariat porter plainte pour attouchements sexuels.
La petite fille grandit et devient une femme très perturbée, malgré le sourire toujours scotché à son visage. Vingt-trois ans après les faits, elle reçoit un appel de la brigade des mineurs : un homme a été arrêté, son ADN correspond.

Mon avis : Dans ce témoignage poignant, j'ai été choquée du nombre de victimes de ce prédateur. Comment a-t-il pu impunément abuser de fillettes pendant plus de 20 ans, usant toujours du même mode opératoire, sillonnant les mêmes quartiers ? Quand je pense qu'il aura fallu attendre une bête rixe entre voisins afin de pouvoir obtenir et comparer son ADN... ça me dépasse.
Adélaïde est extrêmement forte. Elle se bat afin de comprendre, afin d'aller mieux. Elle ne lâche pas. Recouvrant la mémoire morceaux par morceaux, année après année, pour découvrir l'horreur qu'elle a subie. Utilisant des métaphores très poétiques tout au long de son récit pour expliquer à tous ce qu'elle a ressenti pendant des années. Cette femme m'a émue. Elle a eu le cran d'assister au procès de son bourreau, pour toutes celles qui n'en ont pas eu le courage. Elle n'était pas seule bien sûr, plusieurs femmes ont également eu ce courage. Être victime n'est pas honteux, même si c'est extrêmement difficile de s'en convaincre.
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