Dans les années 80 il y avait un dessin animé éducatif « Il était une fois....la Vie.
Ceux qui l'ont vu en conservent un souvenir nostalgique. Il est certain que beaucoup ont appris plein de trucs utiles, comme se laver les mains avant de manger sous peine d'être attaqués par les microbes ennemis. C'était instructif autant que rigolo. Les défenseurs du corps humain, représentés sous forme de policiers, y patrouillaient afin de détecter les individus suspects. Il y avait aussi des ouvriers, des soldats. Hémo et Globine transportaient de l'oxygène. La vitamine d'se déplaçait en patins à roulettes.
Et bien sûr, il y avait les intrus : microbes, bactéries, virus.....On les voyait faire du mal au corps dans lequel ils s'étaient introduit. Mais les défenseurs veillaient et se battaient bravement au volant de leurs petits vaisseaux pour éjecter les méchants.
Hélas pour la petite Adélaïde de neuf ans nul guerrier n'a pu combattre les doigts ennemis qui se sont introduits dans son corps d'enfant.
Leurs souvenirs vont coloniser ses pensées et elle tentera de les détruire des années, des années et des années. Presque vingt cinq....
Violents et destructeurs, ils la fracassent et elle tente de les fracasser aussi avec de l'alcool, des trucs sexuels pas nets, des cris, de la bouffe, des substances illicites, un accident. Toutes choses qui ne feront que la plonger dans la honte.
La liste des ses démarches entreprises pour soigner ses graves troubles psycho traumatiques est totalement aberrante ( page 139 )
On n'imagine absolument pas ce que vivent, après, les victimes. C'est sidérant, j'en ai pris plein la gueule. D'autant plus qu'elles font tout pour donner le change, adoptant un comportement excessif et jouant outrageusement le rôle de la nana trop cool, trop dingue.
J' écoutais il y a quelques jours
Alexandre Jardin, que j'ai longtemps pris pour un bellâtre exagérément optimiste, à la limite du supportable, trop Oui- Oui part en vacances.
Là, il disait avoir été victime, enfant, de son frère et que durant de longues années même lorsque il apparaissait rayonnant dans des émissions littéraires par exemple, son désespoir était immense et sa dépression très profonde.
On est saisi de vertige par la violence de la haine et de la terreur qui habitent le cerveau d'
Adélaïde Bon. le risque de détruire les autres plutôt qu'elle même existe.
Je pourrais détruire mon propre fils. Page 134.
J'ai été glacée et j'ai eu très, très mal pour elle.
Le processus de guérison viendra des mots. Ceux qui soignent. Non plus ceux qui mentent mais ceux qui disent.
D'une enquêtrice aussi, patiente fourmi à la retraite décidant de rouvrir des dossiers d'affaires non résolues pour traquer le prédateur aux nombreuses victimes. Adélaïde apprendra qu'elle n'a pas été la seule petite fille abusée et violée. Beaucoup de plaintes avaient été déposées, présentant des similitudes avec la sienne.
Il y a eu un procès avec son cirque, ses lourdeurs. le comportement vicieux et ordurier du coupable. Les témoignages de celles qui ont eu la force de venir lorsque les faits n'étaient pas « prescrits « ce qui me paraît aberrant en la matière. Aberrants, les experts psychologues se prenant pour des gens importants mais résolument ignorants des symptômes liées aux violences sexuelles sur les enfants.
Il a pris 18 ans de réclusion.
C'est bien peu, je trouve.
Je souhaite à
Adélaïde Bon le meilleur pour les années à venir.
........Une chose que j'avais complètement oubliée vient de me revenir. J'avais 7ou 8 ans, j' étais allé acheter le pain. Un gros type avec une énorme contrebasse était au pied de l'escalier. Il m'a demandé si je savais où habitait une petite fille, son amie à qui il avait acheté des bonbons et des jouets. Je ne savais pas - la bonne blague de merde - Il était ennuyé pour les bonbons et les jouets qui étaient à la cave et allaient y rester.
Mais, tiens j'y pense, je vais te les offrir à toi. Viens les chercher. A la cave. Autre super blague trop marrante.
Inconnu Offrant des Bonbons ayant été le héros récurrent d'histoires cauchemardesques racontées par mes parents j'ai bondi dans l'escalier et il a essayé de m'attraper. j'ai crié et ma mère qui me guettait au cinquième étage aussi. le temps qu' elle descende le type s'était barré.
Je peux dire que je l'ai échappé belle.
Il faut parler aux enfants. Il faut les mettre en garde quitte à leur faire peur. Ou mieux, il faudrait une émission comme « Il était une fois...la Vie « pour les informer des dangers qu'ils courent. C'est très grave, le nombre d'enfants abusés est impressionnant, il faut faire quelque chose.
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