C'est l'histoire d'une petite fille qui fait une mauvaise rencontré. Les parents savent, le pédiatre constate, une plainte est déposée. Tout à été fait sauf la mesure du traumatisme sautant que la petite fille va tacher d'être de nouveau joyeuse, combattante. le traumatisme est décrit, le processus d'enfouissement aussi, l'impact sur la vie d'après tellement réaliste. A tout ceux qui ne comprennent pas ces femmes qui mettent si longtemps à porter plainte. Magnifique livre
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Une métaphore glaçante qui accompagne ce récit poignant où la mémoire traumatique prend tout son sens. Il est question du combat d'une vie contre quelque chose d'invisible, qui une fois révélé permet de comprendre et de tenter d'avoir les bonnes armes pour se battre.
Et non il n'arrive jamais de s'en sortir entier…
« l'humanité tout entière est un enfant du viol, un enfant transi, sur la banquise, qui nous attend. »
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Bouleversant, ce roman se lit très facilement et nous raconte le lent chemin de résilience de son autrice. On ne peut que saluer son courage et être bouleversé par les difficultés qu'elle rencontre.
L'écriture et la narration sont simples mais très maitrisés.
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Une horreur dans le silence : un nombre incalculable (car impossible à définir, là aussi c'est terrible) d'enfants victimes de viols, de violence sexuelle, d'un acte qui doit être nommé et puni parce qu'il explose l'univers l'un enfant et détruit l'adulte qu'il deviendra.
Voici ce qui arrivé à l'auteur à 9 ans dans le quartier aisé de Paris où elle résidait avec ses parents. Un homme qui sous un prétexte quelconque, qui n'avait pas l'air méchant, un prédateur terriblement ordinaire (car invisible) l'attire dans un lieu à l'écart et lui fait subir des sévices sexuels. Comme certaines de ces enfants victimes, Adélaïde va être sidérée; ses parents vont s'inquiéter, l'interroger et enclencher la procédure judiciaire au bout de laquelle rien ne va aboutir en ce qui concerne le prédateur, comme trop souvent.
L'auteur va taire la réalité de ce qui s'est passé, pour continuer à vivre, mais elle va en grandissant avoir des comportements extrêmes, consommer des drogues, tenter mille et unes aventures dangereuses pour elle avec d'autres hommes, ne pas trouver l'aide psychologique spécifique dont elle a besoin. Elle va se marier, avoir des enfants, avoir peur de leur faire du mal et réussir enfin à rencontrer la bonne personne pour parler de son traumatisme et le mettre en lumière pour le dépasser. Grâce aussi à l'obstination d'une enquêtrice, le criminel va être retrouvé : multirécidiviste en vols, violence ... c'est son empreinte génétique relevée par conscience professionnelle lors d'une interpellation, qui va le trahir.
Va alors commencer le procès de la reconnaissance judiciaire pour les victimes et la condamnation du bourreau, un homme manipulateur, dont seul un psychologue fera un descriptif saisissant et pertinent. Car il reste de ces drames vécus par des enfants, les dégâts irrémédiables, l'assourdissant silence de la justice (le bourreau a fait appel de la décision) et le fait qu'on écrira toujours plus de livres sur les bourreaux que sur leurs victimes, car soit elles ne parlent pas par peur, honte, négation des violences subies ou elles sont mortes ...
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La petite fille sur la banquise est apparue dans cette cage d'escalier, un après-midi du mois de mai.
Elle rentrait chez elle, tout simplement, un paquet de Carambars dissimulé dans sa robe tablier rouge. le monsieur est monté avec elle, il avait besoin d'un service. Et puis, là, entre deux étages, il l'a arrêtée, elle deux marches au-dessus de lui.
Et le monde de la petite-fille s'est arrêté.
Et les méduses sont arrivées.
Lors de sa sortie en 2018, j'ai bien sûr entendu parler du récit autobiographique de la comédienne Adélaïde Bon, « La petite fille sur la banquise ». J'en ai lu quelques extraits dans la presse et je n'ai pas eu le courage d'aller plus loin. Puis , alors que ce livre sortait en poche, j'ai vu dans le même temps sur Internet une interview de l'auteure. Bouleversante. Terriblement touchante. Et là, je me suis dit : elle a eu le courage d'écrire ce livre alors nous, lecteur, on peut bien faire le petit effort d'accueillir son témoignage et de lui porter, à travers notre lecture, un infime soutien.
Adélaïde Bon a été violée à l'âge de 9 ans par un inconnu dans son immeuble, dans un quartier cossu du 16ème, à Paris. Elle est issue d'une famille catholique aimante et bourgeoise, où l'on ne parle pas des choses du corps. Adélaïde ira au commissariat et Adélaïde ira voir un pédiatre. Et cela en restera là.
Viol : il lui faudra 20 ans pour définir ainsi l'acte. Adélaïde va souffrir d'une amnésie traumatique, elle ne se souvient de rien, ou si peu. Mais son adolescence, puis sa vie d'adulte, vont être une longue descente aux enfers : boulimie, drogue, envies suicidaires, dégoût de son corps qu'elle malmène, sexualité pervertie, des relations avec les hommes en montagnes russes. Des conduites à risque qui sont autant les symptômes et les conséquences de son stress post-traumatique. Ces comportements sont ses méduses, celles qui enflent sans prévenir à n'importe quel moment, n'importe où, qu'elle soit adolescente ou devenue mère.
Adélaïde, tout en cachant son mal-être à sa famille et à ses amis, va chercher l'origine de sa souffrance. Elle va multiplier les thérapies, voir différents psychologues, tout tenter pour s'en sortir. Et les années vont s'égrainer… jusqu'à l'appel de la police, un soir d'hiver, alors qu'Adélaïde a 31 ans et est enceinte de cinq mois.
Adélaïde Bon a trouvé dans l'écriture le moyen d'avancer. Dans un style à la fois poétique, distancié et incisif, elle cherche et fouille les méandres de son mal être destructeur. Adélaïde, « je», parle d'« elle », la petite fille sur la banquise. Mais ce récit, c'est aussi l'élan d'espoir d'une jeune femme qui s'ouvre aux idées féministes et découvre une sororité réparatrice et solidaire. C'est enfin le récit d'une enquête policière et d'un procès comme il en existe tant, où selon la jurisprudence, « on peut détruire la vie d'une femme pour le prix d'une voiture d'occasion ». Adélaïde a tenu, jusqu'au bout.
La petite fille sur la banquise s'en est allée il y a déjà bien longtemps mais « la vie n'abandonne jamais, au tréfonds des océans, dans les ténèbres, elle luit ».
Un livre essentiel, intense, douloureux et universel.
Merci Adélaïde Bon.
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C'est assez difficile de faire une chronique sur un roman comme celui-ci, d'autant plus lorsqu'il est autobiographique. Un récit qui fait mal. Un mal nécessaire. L'auteure nous décrit sans filtre son histoire. Elle expose ce qu'elle a vécu, les pensées qui l'habitent, les rouages du système judiciaire et comment elle (sur)vit après ce terrible événement. le combat de toute une vie...
Ses mots et ses maux qui sortent du silence, qui m'ont fait ressentir beaucoup d'émotions. Ils font mal, ils brisent le coeur, ils aident, ils font aussi espérer. Un témoignage poignant que je vous invite à découvrir...
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Résumé : Quand Adélaïde avait 9 ans, elle a croisé la route d'un pédocriminel sexuel. Agressée dans la cage d'escalier de son immeuble, le choc est si terrible qu'elle va partiellement oublier les faits. En la voyant en larmes, ses parents comprennent qu'il s'est passé quelque chose d'horrible et l'emmènent immédiatement au commissariat porter plainte pour attouchements sexuels.
La petite fille grandit et devient une femme très perturbée, malgré le sourire toujours scotché à son visage. Vingt-trois ans après les faits, elle reçoit un appel de la brigade des mineurs : un homme a été arrêté, son ADN correspond.
Mon avis : Dans ce témoignage poignant, j'ai été choquée du nombre de victimes de ce prédateur. Comment a-t-il pu impunément abuser de fillettes pendant plus de 20 ans, usant toujours du même mode opératoire, sillonnant les mêmes quartiers ? Quand je pense qu'il aura fallu attendre une bête rixe entre voisins afin de pouvoir obtenir et comparer son ADN... ça me dépasse.
Adélaïde est extrêmement forte. Elle se bat afin de comprendre, afin d'aller mieux. Elle ne lâche pas. Recouvrant la mémoire morceaux par morceaux, année après année, pour découvrir l'horreur qu'elle a subie. Utilisant des métaphores très poétiques tout au long de son récit pour expliquer à tous ce qu'elle a ressenti pendant des années. Cette femme m'a émue. Elle a eu le cran d'assister au procès de son bourreau, pour toutes celles qui n'en ont pas eu le courage. Elle n'était pas seule bien sûr, plusieurs femmes ont également eu ce courage. Être victime n'est pas honteux, même si c'est extrêmement difficile de s'en convaincre.
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