Clara Malraux.
La femme de.
Rôle qui lui colle à la peau et le restera. Pourtant, ce qu'elle voulait le plus c'est qu'on la considère, et à commencer par André, comme une personne à part entière, toute aussi importante dans ce couple mythique.
Malraux veut une femme féminine, discrète, qui sache cuisiner et recevoir, une étiquette parfaite de "sois belle et tais toi". Clara ne pouvait pas être plus à l'opposé. Les maîtresses de
Malraux seront ce parfait cliché.
Elle est riche, il est modeste. Il la ruinera en bénéficiant de toute sa dot.
Sans elle, il n'aurait pas pu gagner son procès et quitter la prison cambodgienne. Il ne l'a remercie jamais.
Elle relit et donne son avis sur ses manuscrits. Il ne l'a remercie jamais.
Elle rêve d'être publiée, il fait publier ses maîtresses.
Une fois divorcés, il ne parlera plus d'elle. Mais la mettra sur son testament. Elle continue de lui écrire (Florence récupérera les lettres non ouvertes)et de parler de lui au quotidien.
L'autrice, se basant sur des interviews de Clara, de sa fille Florence et du reste de la famille, des écrits du couple, brosse un portrait d'une femme intelligente, incomprise, résolument féministe avant l'heure, jamais remise du divorce de l'amour de sa vie au point qu'elle en deviendra aigrie.
A la fin de la lecture, on ne peut s'empêcher de se dire que si ces deux virtuoses du mot avaient communiqué, au lieu de se faire des coups bas, l'histoire de ce couple d'écrivains aurait été encore plus incroyable qu'elle ne l'est déjà.
Malgré tout.