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Critique de pleasantf


Ce livre est une galerie de portraits dont le point commun est de représenter des Américaines installées à Paris durant la Belle Epoque. Sont ainsi évoquées de nombreuses personnalités, le plus souvent issues du monde des arts et des lettres comme les peintres Mary Cassatt, un temps associée au mouvement impressionniste, Anna Klumpke, Romaine Brooks, la danseuse Isadora Duncan, source de la danse moderne, la poètesse Renée Vivien, la romancière Edith Wharton, Natalie Barney connue pour son salon littéraire. D'autres, dotées de moyens financiers considérables, se sont distinguées par leur activité de mécène et de soutien aux artistes comme Anna Gould, Gertrude Stein ou Winnaretta Singer devenue princesse de Polignac.
Le livre retrace la fin d'une époque : celle des salons aristocratiques ou littéraires où planent l'ombre de Marcel Proust et de Colette. Il retrace surtout le destin de femmes pour la plupart issues de milieux aisés et animées par une soif de liberté, notamment celle de vivre leur homosexualité, qu'elles ne trouvaient pas dans leur pays d'origine et qu'elles pensaient obtenir en vivant dans une ville perçue alors comme le centre culturel du monde. Et c'est lorsqu'il illustre cette quête de la liberté dans un monde dominé par les hommes que ce livre est le plus intéressant. J'ai ainsi trouvé particulièrement édifiant l'exemple d'Augusta Klumpke, la première femme à devenir interne des hôpitaux dans un milieu totalement machiste. Gérard Bonal consacre ses plus longs chapitres à la richissime Winnaretta Singer, animatrice du salon Polignac, à l'artiste Romaine Brooks, notamment à son amitié avec le poète italien D'annunzio, au couple formé de Gertrude Stein et d'Alice Toklas, et à Edith Wharton, très active pendant la première guerre mondiale dans les activités caritatives au profit des blessés de guerre.
Soit dit en passant, j'ai découvert l'épisode consternant de la vie de Georges Clémenceau où il s'est honteusement débarrassé de son épouse Mary Plummer.

Voilà un livre dont les hommes ne sortent pas grandis et qui est une ode à la liberté des femmes.
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