C'est une histoire du début du 20ème siècle dans un sombre village de mineurs du nord de la France. Il a une vintaine d'année, descend à la mine mais rêve de jours meilleurs. Son vieux père le pousse à apprendre à lire et lui rêve de mer et de bateaux ; c'est sûr il partira pour des ciels dégagés. Mais la mine est exploitée par un patron avide qui ne se soucie pas de la sécurité de ses ouvriers. Et c'est dans ce contexte qu'arrive une caravane de tziganes, "peuple des chemins et du vent".
Comment ces deux communautés ne pourraient-elles pas se haïr ? L'une enchainée au fond de la mine et l'autre...
L'arrivée des manouches va réveiller une vieille histoire non résolue et c'est le vent de ce passé qui va donner un grand coup de torchon dévastateur.
L'histoire est très bien construite, les deux auteurs lèvent une à une les étoffes imaginaires qui recouvraient une histoire pas très propre.
Le dessin est superbe : lignes élégantes et mouvantes qui dessinnent les mineurs massifs, à la nuque courbée sous un poids que l'on peut comprendre. En face d'eux, des hommes et des femmes droits, nerveux qui accueillent, dansent et chantent.
La palette est délicate : des ocres, des gris, des verts, un peu ternis comme si le poussier qui sature l'air ambiant éteignait aussi la lumière, maquillait de nuit les visages.
J'aime beaucoup
Cyril Bonin pour son travail tout en légereté qui parle avec délicatesse de notre monde. Et si le fantastique est si présent dans ses ouvrages, n'est ce pas pour mieux décrire le monde réél ?