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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Fin 2014, Miguel Bonnefoy participe à une expédition au Venezuela qui doit l'amener à gravir la montagne de l'Auyantepuy, en effectuer la traversée et descendre en rappel par la gorge du Diable, site de la plus haute cascade du monde .

Son récit, pourtant assez court, consacre une très large part à l'approche des lieux où le voyage va devenir escalade, avec de nombreux détails sur la faune et la flore locales, lesquels, s'ils fournissent d'abondantes informations sur les papillons, les oiseaux, les grenouilles, les populations et même l'histoire d'autres aventuriers qui l'ont précédé, m'ont paru éloigner quelque peu le lecteur du but ultime de l'expédition.

Mais le titre est bien "Jungle" et il fallait sans doute accepter et comprendre tout ce cheminement de Miguel Bonnefoy, alors que j'attendais sans doute avec trop d'impatience, l'atteinte de l'objectif final et cette descente fabuleuse.

Donc, pour moi, une perception mitigée de cette lecture insuffisamment poétique à mon goût, où la narration de l'accessoire m'a quelquefois semblé prendre le pas sur le but principal.
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Je ne sais pas ce que j'ai ces derniers temps mais j'en suis à ma 3ème déception lecture ! L'une à la suite de l'autre…

Pourtant, ce roman parlant d'un trek de 15 jours dans la jungle vénézuélienne, au milieu d'une flore et d'une faune méconnue par nous, avec grimpette de la montagne Auyantepuy et la redescente en rappel par la gorge du Diable, là où se situe la cascade la plus haute du monde, le Kerepakupai Venà, avait tout pour me plaire.

Une fois de plus, je suis restée quasi de marbre devant les mots de l'écrivain, lisant sans lire, n'arrivant pas à me projeter dans cette jungle.

Sans doute que, comme l'auteur, j'ai compris que la littérature n'arriverait jamais à retranscrire avec les mots juste la beauté de la Nature. L'auteur ne me contredira pas, lui qui s'est renseigné dans les livres sur son périple et qui a avoué ensuite que toutes les pages de bibliothèque ne pouvaient rien devant l'architecture d'une fleur.

Eh bien, j'ai dû souffrir du même syndrome aussi car mon petit coeur de lectrice n'a pas vibré dans cette nature luxuriante, dans ces chemins escarpés, ne s'est pas décroché lors de la descente en rapper de la cascade la plus haute du monde.

Là, il est plus que temps que j'aille voir un médecin, je dois souffrir d'un virus de lectrice blasée ou alors, le roman et moi n'étions pas fait pour nous rencontrer.
Lien : https://thecanniballecteur.w..
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« Jungle » est le récit d'une expédition de montagne menée au Vénézuéla et qui consistait à franchir la fameuse chaîne de l'Auyantepuy, célèbre notamment par l'immense descente en rappel qui en constitue la dernière étape. Miguel Bonnefoy avait été convié à y prendre part en tant qu'écrivain, de même qu'était convié un cinéaste. Quatorze hommes au total. Miguel Bonnefoy n'avait pas une grande expérience de la montagne, et surtout n'avait jamais pratiqué le rappel.
« Ce livre, écrit-il en introduction, n'est pas celui d'un anthropologue. J'oserais même dire qu'il n'est pas celui d'un romancier ni celui d'un aventurier. Ce livre est celui d'un homme qui a voulu raconter le voyage dans sa vérité. J'ai livré une bataille entre fatigue et émerveillement C'est de cette rencontre que je souhaite faire le récit ».

Les cent-vingt pages du récit à le première personne embarquent le lecteur dans cette aventure de la montagne, avec les paysages grandioses, la faune, la flore, les ciels, les étapes, les dangers, les fatigues, tout ce qui constitue une expédition de haut niveau. Grande randonneuse, j'ai fait l'expédition à mon niveau, prenant part aux émerveillements et aux fatigues.

Mais ce qui m'a surtout intéressée, c'est le rapport que cette nature grandiose et exigeante à l'extrême entretient avec l'écrivain dont elle bouleverse le rapport avec les mots.
« Je sortis mon carnet, mais je ne parvins pas à écrire. Nul récit ne peut donner comme la jungle la mesure des grandes entreprises humaines. J'aurais voulu que mon livre ne tienne qu'une seule ligne, pour ne rien rajouter à ce qui était déjà écrit ». ( page 102).

Cela commence page 27 avec la « première leçon de littérature », en croquant un fruit qui porte « toute la plénitude du voyage ». Un voyage dans lequel la nature écrit elle-même ce qu'elle a à dire :
« Il n'y avait pas de gras dans ce poème végétal. Ici la rhétorique était vieille de plusieurs milliards d'années. Faute de li

La fonction du livre projeté apparaît à l'auteur en contemplant le fleuve de l'Orinoco :
« Rien ne parle plus à un homme que la paix d'un fleuve. Toutes les inquiétudes se réduisent, toutes les passions s'élargissent. Je cherchais des mots liquides, des accents écumeux. Je me disais que la grande tâche de ce livre n'était pas de décrire la nature mais de la servir. Il s'agissait de contribuer à un travail de sauvetage collectif, politique, et de rendre au pays ce qui devait lui revenir ». ( page 56)

Et c'est la force de la nature, celle des oiseaux qui s'y déploient, qui, lorsque s'achève l'expédition, qui ouvrira la voie à l'écriture :
« Ce n'était pas de l'écriture, c''était une dictée. le récit semblait modelé par les épreuves affrontées, Ce récit était le résultat d'un autre récit, écrit par parcelles, jour après jour. Un aveu dont chaque ligne porte une confidence ». ( page 119).

Ce livre me dit tout simplement que l'on ne ressort pas indemne de la rencontre avec la Grande Nature quand on a l'audace de la rencontrer. J'y lis une beau témoignage de vie .
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Imaginez que vous soyez invité à participer à un voyage extraordinaire au coeur de la jungle vénézuélienne avec à la clé une descente en rappel sous la plus haute chute d'eau du monde, le Kerepakupai Venà. Excitant n'est-ce pas ? Mais vous n'avez aucune véritable expérience… Comment réagiriez-vous ?

C'est ce qu'a vécu Miguel Bonnefoy dans le but d'écrire un livre sur ce trek. Durant les mois précédents cette expédition, il a lu tout ce qu'il trouvait sur cette région, la Gran Sabana, et a entrevu des archéologues, des journalistes spécialisés… afin, croit-il, d'être dans les meilleures conditions. Malgré cela, tous ses efforts avaient été réduits à néant lorsqu'il débarqua dans la forêt luxuriante. Rien ne nous prépare au réel de la Nature.

Miguel Bonnefoy nous raconte alors ce qui l'attendait, de sa rencontre avec Pierre, un réalisateur français, Marc, un autre français promoteur d'aventures, et Henry, leur guide vénézuélien, jusqu'à son retour à la civilisation. Lui qui est engagé en tant qu'écrivain pour « immortaliser » ce périple est un inexpérimenté à l'inverse de ses compagnons de route.
Il réussit néanmoins à retranscrire ses mésaventures avec brio, notamment lorsqu'il s'enlise dans les marais, ses doutes et ses peurs, son épuisement face à la marche poussée et aux pluies battantes.
Les échanges avec les locaux sont tous passionnants dans la mesure où ils apportent quelques bons mots, des éclaircissements sur la vie dans ces contrées et des légendes étonnantes.

Cependant, un point m'a particulièrement dérangé et m'a empêché de me plonger dans ce récit, la description. En effet, ici vous n'en dénicherez que trop peu. Bien sûr l'un des protagonistes énonce « Aucun texte sur la jungle ne peut rendre la sensation de la jungle » ou « La tâche du livre n'est pas de décrire la nature mais de la servir », toutefois tenter le coup aurait permis, à nous autres profanes, de visualiser au mieux ce qu'il voyait. J'avoue, j'aime au coeur d'un roman, fermer les yeux et contempler les paysages, les lieux, que les personnages traversent. À mon sens, il met en oeuvre d'une certaine forme de fainéantise, ou peut-être est-ce pour créer une sorte de frustration chez le lecteur, afin qu'il découvre avec joie le film tourné lors de ce voyage par Pierre Petit.

Je vais pourtant conclure sur une note positive, car Miguel Bonnefoy a laissé mûrir son texte quelques temps dans sa tête pour proposer un témoignage au vocabulaire riche et au choix précis des mots (un élément qui lui tient à coeur), le tout teinté avec parcimonie d'humour. Oui, d'humour, étant donné qu'il relate des événements/paroles cocasses qui ne sont pas forcément à son avantage.

Je remercie les Éditions Paulsen et Babelio pour m'avoir fait connaître cet ouvrage.

Lien : http://encoeurdeslivres.blog..
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