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3,48

sur 405 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Chambre 2.
Des ventres ronds, des ventres plats.
Des ventres en vie, des ventres déjà morts.
Il y a des larmes, des cris, du sang, du bonheur, du malheur.
On cueille, la vie, la mort, les mères choisissent, d'autres hurlent un non qui ne sera pas entendu. La nature décide.
Chambre 2.
Ça sent le bébé chaud. Ou ça sent l'ange mort. Des couleurs dans le coeur ou du sel dans les yeux.

Hymne à la maternité.
À la femme.
Au désir, aux corps nus.
Parce que Béatrice danse nue comme un éloge à ces bébés qui naissent nus. La vie aura bien le temps de les habiller...
Et dans cette nudité, on entend les hommes crier et les mères prier et suer.

Un roman déroutant où les entrailles du ventre racontent, délogent et tressaillent.
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Comme tous les matins, Béatrice enfile sa blouse rose. Auxiliaire de puéricultrice, elle a délaissé sa vie d'avant. Sa vie de danseuse, sa vie de bohème, sa vie avec Gabor, son mari violoniste, ses amis Paolo, le batteur, Pierre et Pierre, un couple homosexuels travestis, ses voyages à travers l'Europe au gré des dates de concert, l'insouciance, la vie au jour le jour, le public en admiration devant son corps nu et harmonieux se déhanchant au rythme de la musique, laissant entrevoir tout le bonheur, l'amour et la sensualité qu'il dégage. Mais, les aléas de la vie font qu'elle a tout quitté pour se «ranger». Dans son travail, elle n'est pas épanouie, elle déprime, elle ne dort plus, elle vit seule et ne supporte pas les conversations de ses collègues. Chaque jour, elle doit faire face à la détresse, au désarroi, à la tristesse, à la peur ou la joie de ces mamans mais aussi à la mort. Elle vit intensément et profondément le vécu et le ressenti de ces femmes. Ce métier qu'elle n'a pas choisi la ramène immanquablement à sa propre histoire.

Julie Bonnie explore le corps humain intimement. de sa vie de danseuse nue, épanouie, sans complexe, libre avec et dans son corps, Béatrice entrevoit tout autrement le corps et est confrontée à une autre nudité. Entre les fausses-couches et les césariennes, on se balade de chambre en chambre, on compatit, on souffre ou l'on s'insurge. Alternant le passé tumultueux et terriblement vivant de Béatrice et ses journées dans la clinique où elle se sent à la fois prisonnière et désarmée, Julie Bonnie nous livre un roman des plus intimes, émouvant et poignant et met en avant cet objet de désir, sexuel, de dégoût, de plaisir, de malheur, d'enfantement, à la fois fort ou fragile, docile ou indomptable.

Chambre 2... entrez sur la pointe des pieds...
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C'est difficile d'affronter la réalité de la dépression ou de la maladie mentale, parce qu'on y reconnait souvent une part de soi-même. Oui, la maternité et le travail à l'hôpital, ce n'est pas toujours facile et toutes connaissent un jour ou l'autre des moments de découragement.

Pour l'auxiliaire de puériculture Béatrice, c'est plus grave, elle est dépressive, elle ne dort plus et elle voit tout en noir. Elle ne perçoit plus autour d'elle que les malheurs, les femmes qui souffrent et pour qui l'enfantement est un drame. Pas de place pour les femmes ordinaires, elle raconte un concentré d'enfants qui meurent, de mères accablées ou indifférentes et de pères absents.

Des bribes de son passé expliquent que Béatrice était autrefois danseuse qui a vécu son corps librement et avec intensité. Elle ressent avec le même excès la souffrance des corps malmenés par l'accouchement, la césarienne ou les règles strictes du milieu hospitalier. Elle éprouve aussi une grande solitude, car elle a vécu le rejet social et se sent toujours mal à l'aise dans la rigueur de sa blouse rose et dans ses rapports avec ses collègues. Ajoutez à cela un milieu de travail stressant, côtoyant la vie et la mort, et nous avons un portrait très sombre de la maternité.

Un court roman, touchant de vulnérabilité, où transpire la détresse de la dépression.
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La maternité, ce n'est pas QUE tout beau, tout rose bonbon et plein de bonheur...

Ce livre nous le décrit sans ambages, c'est même une claque qu'on prend à la lecture.

Je n'en ferai pas un énième résumé. L'histoire est touchante et très prenante, vous ne poserez pas le livre avant la fin.

Ceci dit, je ne partage pas tout à fait l'engouement qu'il génère, j'ai trouvé l'écriture assez simple, manquant un peu de finesse...mais c'est un premier ouvrage aussi et il est prometteur!

Un avis moins catégorique peut-être, par rapport aux autres critiques, mais j'en recommande aussi la lecture et j'ai beaucoup aimé. Et puis, ceci n'est que mon avis, donc...

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Béatrice est auxiliaire de puériculture en maternité.On comprend très vite que le quotidien est très stressant pour la jeune femme qui est très sensible. Entre deux chambres, elle revit sa vie passée depuis ses 20 ans. Une vie de bohème, artiste, danseuse nue dans le spectacle de Gabor, son violoniste amoureux. Ils voyagent à travers toute l'Europe avec la troupe.
Mais voilà, elle est là, en maternité, ce qui signifie que quelque chose a changé sa vie.
Sa vie, elle la raconte entre deux chapitres concernant la maternité. Sommes-nous plus sensibilisés ? J'ai été touchée par la fatigue, le stress permanent du personnel soignant.
Globalement, une lecture intéressante qui n'est pas un coup de coeur.
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Béatrice est auxiliaire de puériculture. Pendant une journée, nous la suivons dans sa tournée des chambres. Chacune de ses pièces nous découvrons l'histoire d'une femme et de son enfant : problème d'allaitement, déni de grossesse, perte d'un enfant. Ces histoires lui réveillent des souvenirs, des émotions, car avant de travailler dans un hôpital, elle était danseuse nue dans une troupe de cabaret.
Pendant plusieurs années, elle a vécu sur les routes, entouré de son compagnon, de ses amis et de ses enfants. Mais un jour, il y a eu un tournant dans sa vie, et depuis, elle fait tout pour être normale.

Ce roman décrit à la fois une journée « normal » dans une maternité, mais également la vie passé de Béatrice, ses bonheurs comme ses malheurs, qui font écho aux histoires de ses patientes.
Ce roman est vraiment très intéressant. Béatrice est attachante, émouvante. Un livre dont on ne ressort pas indifférent.
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Chambre 2, de Julie Bonnie, est de ces livres très particuliers qui parlent différemment aux lecteurs que nous sommes, selon nos histoires et nos ressentis, selon que l'on soit un homme ou une femme, jeune, vieux, parent ou pas.

Dérangeant ou salvateur, ce cri de douleur de Béatrice, auxiliaire de puériculture, ne peut en aucun cas laisser indifférent. le cri d'une femme et mère qui ne peut assumer son métier.

Ayant un bébé de 4 mois, j'ai démarré cette lecture avec une certaine appréhension, parce que la maternité, c'est un lieu que j'ai fréquenté récemment; que je les ai vues sans les voir, ces dames en rose bonbon qui peuvent paraître si proches et si lointaines.

Je n'ai pas eu de plaisir à lire ce roman, parce qu'il est difficile, parce qu'il fait écho à mes propres souffrances de femme, de ce corps et cette âme malmenés, tellement bien décrits par Julie Bonnie, qui a certainement laissé des fragments de son âme au passage dans son livre. J'ai eu mal parce que j'aime rêver et m'évader en lisant, souffrir parfois aussi quand c'est nécessaire, mais le sujet me touche ici de trop près, comme ce doit être le cas pour de nombreuses femmes.

De manière assez paradoxale, je suis pourtant contente de l'avoir lu, et je remercie Julie Bonnie d'avoir eu le courage de pousser son cri déchirant, qui n'est pas que douleur parce qu'elle parle aussi du lien animal qui peut relier une mère à ses enfants.

Avec ses mots crus, elle est vraie, dérangeante, égratigne au passage ce qui doit l'être et me permet de me dire, ouf, je ne suis pas la seule à avoir détesté mes séjours à la maternité, mon corps et mes doutes exposés à la vue d'humains plus vraiment humains, et surtout à la vue d'une société qui t'imagine seulement bonheur et joie de donner la vie.

Merci Julie Bonnie de permettre aux futures mamans de ne pas idéaliser les premiers jours de ce chemin douloureux et merveilleux qu'est la maternité (pas le lieu pour cette fois, mais l'état) et de rendre un peu de leur dignité à celles qui ont connu la nudité de l'hôpital, ou pire encore, ne pas donner la vie.
Lien : http://oxybeurresale.canalbl..
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pfiouuu comment critiquer ce petit roman, "chambre 2", de moins de 200 pages qui est le premier roman de Julie Bonnie. Compliqué... à plusieurs titres.
Tout d'abord par la violence ressentie au travers de certaines pages. Ça met limite mal à l'aise et surtout ça fait l'effet d'un coup de fusil!
Certains passages sont d'ailleurs glaçants - la mort de Pierre et Pierre, la fin de vie de l'occupante de la Chambre 2, la perte de Jesus le deuxieme enfant de Béatrice...

Puis par le sujet: la maternité et tout ce qui transite autour: les joies, les peines, les "il parait que..", "c'est mieux de...". L'auteur produit un récit souvent émouvant et qui dépeint de manière très convaincante la vie d'une auxiliaire puéricultrice.
Prendre du recul tout en restant femme, et donc en ayant vécu ce que vos patientes vivent. Rester professionnelle tout en ressentant parfaitement leurs craintes ou leurs espérances.
C'est narré sans superflux, sans propos mielleux et souvent de manière convaincante.

Enfin par le choix de l'auteur de l'agencement de son livre: alterner l'avancement dans les chambres, qui propose un cas différent, et la vie même de Béatrice. La j'avoue que j'ai été un peu moins convaincu. Un ordre chronologique ne m'aurait pas déplu.
Heureusement les chapitres sont très courts, ce qui fait que le dynamisme du livre empêche de trop perdre la trame.

Il n'empêche ce premier roman sur le corps de la femme (l'accouchement, la danse nue, ...) est une réussite et je vous encourage à le lire. Il ne vous prendra pas beaucoup de temps tellement il se dévore rapidement. Mais il ne vous laissera pas indemne en refermant la dernière page.

3/5
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J'étais très enthousiaste à l'idée de lire Chambre 2 car je n'ai lu sur ce roman que des avis élogieux. J'ai été déçue pour des raisons que je n'identifie pas clairement car en pensant à cette chronique, je ne recense que des choses positives à déclarer.

Hier, Béatrice était danseuse nue. Sa vie était faite d'amour, de liberté, de fêtes, de bonheur et de danse.

Aujourd'hui, Béatrice est auxiliaire puéricultrice dans une maternité. On la sent déprimée et mal à l'aise dans sa blouse étriquée.

On suit Béatrice alors qu'elle exerce son métier en passant de chambre en chambre. Elle a pour chacune des mamans des paroles très professionnelles et réconfortantes même si à l'intérieur elle bouillonne. Chacune de ces visites évoque un événement, une sensation de son passé. Un récit entrecroisé entre passé et présent se met donc en place par des chapitres très courts. Cette alternance et le phrasé très vif de l'auteur dans le récit est très agréable et fait de ce roman un livre qui se lit très rapidement.

Julie Bonnie ose parler de la naissance sans tabous. Certains mots sont très justes cependant je ne les avais jamais entendues. de ce point de vue, le livre est rafraichissant.

Même si je n'ai pas toujours compris les réactions de Béatrice, je l'ai trouvée très touchante. Je l'ai sentie différente, perdue dans ce monde hospitalier déshumanisé, magnifiquement décrit par Julie Bonnie. Elle apparaît donc comme la seule personne ayant du coeur.

Mais alors pourquoi, je ressors de ce roman avec un gout amer. Sans doute à cause de la noirceur, de la violence de ce récit. le monde de la naissance est décrit comme un monde de souffrance. Un monde dans lequel personne n'est à la hauteur, ni les mamans, ni les papas, ni le personnel hospitalier. Tout cela m'a mis mal à l'aise (je me rends compte que c'est également ce que j'ai dit de Béatrice). J'ai souvent été fâchée contre les magasines pour futures mamans qui prônent l'allaitement prolongé, les couches lavables, le co-sleeping et le partage car aucune personne « normale » ne peut suivre tous leurs conseils et qu'une jeune maman est toujours soucieuse du meilleur pour son nouveau-né. Bref, je n'égare mais cela m'a fait le même effet dans le sens contraire, de telle sorte que quoique l'on fasse, la maternité est vouée à l'échec.

Je n'ai pas non plus été sensible à l'allégorie sur le corps de la femme qui fait pourtant l'essentiel du roman.

Un livre hors commun à propos duquel je me demande s'il est bon d'être mis entre toutes les mains.
Lien : http://mesexperiencesautourd..
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Pourquoi avais-je tellement envie de lire ce roman ? Parce que Béatrice, sa narratrice, est auxiliaire de puériculture en maternité et que c'est un univers qui m'intéresse beaucoup.
Béatrice emmène le lecteur avec elle dans sa tournée quotidienne. On commence par la chambre 2, toujours, et puis on continue avec les autres, on fait le tour des mamans, des femmes qui viennent d'accoucher et dont la vie vient d'être (à nouveau) bouleversée. Des femmes perdues, parfois, à fleur de peau, souvent. Des femmes dont les hormones les entraînent sur des montagnes russes ou qui ont peur de mal faire. Quand faut-il nourrir le bébé ? Et combien de fois par jour ? Et le bain, c'est mieux le matin ou le soir ?

Béatrice a fait ce métier un peu par dépit. Ce n'était pas son rêve, elle qui était danseuse nue, qui menait une vie de bohème, toujours sur la route. Mais elle a aujourd'hui deux enfants, leur père est parti et il faut bien les assumer. Il a donc fallu rentrer dans les rangs. Elle qui est sensible, si sensible, espérait un métier plus calme, plus normale. Ce métier, c'est tout le contraire, c'est des émotions qui déboulent d'un coup et bouleversent tout. Des émotions qui la renvoient à ses souvenirs qu'elle fait découvrir au travers de flash-back. Béatrice ne savait pas que ce métier serait si dur, elle n'avait pas conscience de la détresse, de la douleur, des larmes.

Chambre 2 m'a déçue parce que je m'attendais à autre chose. Je pensais découvrir un service maternité de l'intérieur mais cet aspect-là de la vie de Béatrice ne prend qu'une petite partie du roman. de plus, je n'ai malheureusement pas accroché à la narratrice et n'ai jamais réussi à éprouver de la compassion pour elle. Pire, les passages sur sa vie d'avant m'ennuyaient.
Je les ai trouvées très dures, elle et ses collègues. Elles rient des patientes, semblent se moquer de leur détresse. Elles sont cyniques et même si ce trait de caractère peut se comprendre lorsque l'on exerce un métier difficile, il semble de trop. Ce service de maternité se transforme en prison, en hôpital de l'horreur.

Un roman que je ne conseille pas, donc, et sûrement pas aux femmes enceintes.
Lien : http://milleviesenune.com/ch..
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