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sur 405 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je me suis immergée dans un cri. Un long cri de souffrance hurlé par la narratrice, Béatrice, une ex-danseuse nue.
Ex-danseuse nue ? Je vous vois déjà en train de rigoler doucement. Eh bien je la défends, cette jeune femme fragile ! Elle a vécu son métier comme une passion, elle a dansé pour s'exprimer, elle a glorifié le corps féminin. le « Cabaret de l'Amour », le groupe dont elle faisait partie, était heureux, amoureux de la musique et de la liberté. Ils ont eu 2 enfants, amoureux de leurs parents.
Et puis le drame est survenu. Et puis elle est devenue auxiliaire de puériculture dans un hôpital. Et puis elle n'en pouvait plus...
C'est ça qu'elle nous raconte. Son passé et son présent. Son passé fantasque, déroulé mais quelquefois difficile, son présent raide, convenu mais toujours déchirant.

Comme elle est au bord du gouffre, elle perçoit avec acuité le mal-être, le désespoir, le vide de ces « mères-là », celles qu'on regarde avec un brin de mépris ou avec une bonne dose de condescendance.
Comme elle est instinctive, elle « vit » les bébés, contrairement aux autres sages-femmes, aguerries : « Moi, j'écoute la peau. La peau livre les secrets. Prenez un bébé dans vos mains et fermez les yeux. Oubliez que vous avez peur parce que vous croyez que vous allez le casser. Fermez les yeux et écoutez la peau, les muscles, l'ondulation des chairs. Laissez parler votre peau et laissez la peau du nouveau-né vous répondre. Vous entendrez une sonate de peau. »

Difficile, insurmontable de concilier cette implosion de souffrance et cette explosion des corps, ce besoin intense d'entrer en contact et cette barrière institutionnelle.
Difficile, oui. Insurmontable.
« Il faut trouver une place dans la vie, il faut trouver des alliés, des gens qui vous ressemblent. Il faut donc assassiner tout ce qui dépasse, découper chaque morceau de ma chair et de mon esprit qui ne rentre pas dans le moule ».

Difficile de s'extraire d'un livre pareil, d'un style mis à nu, de propos pleins de faiblesse et de force, sans aucun penchant pour les lieux communs, explosif.
Difficile.
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Quel livre magnifique !
Une maternité.
Béatrice est auxiliaire de puériculture. Elle nous fait découvrir son quotidien avec la visite des chambres.
D'abord, toujours la chambre 2, celle de Mme L. Il n'y a plus de bébé, Mme L. ayant perdu l'une de ses jumelles, puis son esprit, puis son mari.
La visite se poursuit. Derrière chaque porte, un bonheur, des inquiétudes, la souffrance, la plénitude, mais la mort aussi.
Béatrice nous fait partager son histoire de danseuse nue, tombée amoureuse de Gabor, sa vie de manouche, les compagnons de route: Paolo et les Pierre et Pierre, ses grossesses, ses deux trésors Norma Maria Rose et Roméo Farès, la perte de Jésus, le cadet.
Elle égrène les chambres visitées jusqu'à la 15 et fait le parallèle avec sa propre vie.
C'est beau, métaphorique, amer, les femmes face à leur corps, leur rôle de mère, leur ignorance, l'apprentissage de la vie.
Écrit tout en douceur et poésie.
Un bel hommage rendu à la féminité.
Un joli chuchotement d'enfant au creux de l'oreille d'une mère.
Un style comme on en lit peu. Un vrai coup de coeur ❤️❤️❤️
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Premier roman lu de cette rentrée littéraire 2013, Chambre 2 de Julie Bonnie raconte l'histoire de Béatrice, auxiliaire de puériculture travaillant dans une maternité. Elle y décrit son quotidien, les patients,... Mais, avant d'être "normale", Béatrice silonnait les routes en tant que danseuse nue.

Julie Bonnie aborde par le personnage de Béatrice le corps féminin et la violence du quotidien dans les hôpitaux/ maternités. L'auteure alterne présent et passé avec une certaine virtuosité qui rythme parfaitement le récit. La lecture est rapide et pour ma part n'a duré que quelques heures. J'ai été envoutée par la plume de Julie Bonnie et nous apprend que la naissance d'un bébé est souvent difficile pour une femme dont le corps et le quotidien change jour après jour. Malgré certains maladresses, Julie Bonnie compare aussi merveilleusement bien la grossesse/ naissance avec la danse, ce qui en fait une parfaite métaphore. Béatrice est un personnage assez complexe alliant fragilité et force d'une femme, d'une mère prête à tout pour l'homme de sa vie et ses enfants. Elle m'a beaucoup ému aussi bien par sa vulnérabilité que par son agitation physique et psychologique.

Vous l'auriez deviné pour un premier roman, Julie Bonnie en a fait un petit chef d'oeuvre. J'ai beaucoup apprécié cette lecture qui est certes assez dure mais rempli de sincérité.

À lire !
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j'ai adoré ce livre...
beatrice m'a emmené avec elle...du début à la fin ,je l'ai lu d'une traitre...
pourtant je l'ai acheté sans etre convaincu.....
j'ai aimé,comme elle parle de ce ressenti de ceux qui porte la blouse blanche...
sa fragilitée...
je me suis idéntifiée à elle portant moi meme la blouse blanche et combien use de se pouvoir en pensant que le port de la blouse,amène, sois disant ,l'autorité et la science infuse
elle à trés bien décrit l'ambiance des hopitaux,,meme son inhumanité ,plus qu'ailleurs....
j'ai aimé sa façon d'étre,de ressentit tout
j'ai aimé ce livre car je l'ai lu d'une traitre
que je les fermé en le disant,zut,c'est déjà fini......
pour son premier roman!!FELICITATION!!!!j'adhère totalement!!
c'était une pur moment de bonheur......
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C'est un magnifique roman avec le personnage central, Béatrice, ancienne danseuse nue entourée de musiciens.
Elle raconte son histoire d'amour avec Gabor, le violoniste. elle y donne toute sa personne.
Ensuite, elle se reconvertit en auxiliaire de puériculture en maternité.
L'auteure nous raconte avec profondeur les plaisirs du corps d'une femme qui danse, en accord avec elle-même. Mais en parallèle, elle nous livre les souffrances des femmes lors de l'accouchement et celles de Béatrice qui n'est pas très à sa place dans ce milieu.
J'ai adoré les moments où elle nous parle de l'âme qui perd des lambeaux au fur et à mesure des épreuves. Béatrice est très sensible et vulnérable et l'auteur nous montre combien il est difficile de résister en ne sachant pas prendre un peu de distances face aux évènements qui se présentent.

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Ce livre est un choc auquel je ne m'attendais pas en l'ouvrant...
Je l'ai trouvé dans une cabane à livres et j'ai cru me souvenir avoir entendu parler d'un témoignage sur le quotidien en maternité hospitalière ce qu'annonce la quatrième de couverture. Mais ça n'a rien d'un témoignage (l'héroïne-narratrice porte un prénom différent de celui de l'auteur) et l'écriture, puissante, sensuelle, poétique et crue en même temps n'est pas documentaire ni neutre ou objective.
Le roman alterne les chapitres dans lesquels les chambres se succèdent avec la mise en scène d'un aspect de la maternité en hôpital, des femmes aux profils divers, et les chapitres qui reviennent sur la vie de Béatrice depuis son adolescence et sa jeunesse nomade de danseuse punk nue passionnément amoureuse jusqu'à son actualité d'auxiliaire de puériculture parisienne.
C'est fort, bouleversant, très intime. Une lecture qui marque et qui m'a rappelé "La virevolte" de Nancy Huston qui mêlait aussi danse, corps et amour familial.
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waouh!!!!!

J'ai pris ce roman par hasard, parce que je ne connaissais pas les éditions Gabelire (que je n'ai pas trouvé sur Babelio, il n'y a que Belfond).
C'est tout simplement stupéfiant de vérité, d'authenticité, quelle femme ne s'y reconnaitrait pas?????
Le récit est construit en 2 parties, ou plutôt mêle, d'un chapitre à l'autre, le passé et le présent de la narratrice. Son passé, danseuse nue dans une troupe de bohème, vie de romano, son amour pour Gabor, les enfants qui viennent... Cette partie là de l'histoire m'a peu intéressée finalement, même si l'éclairage qu'elle donne sur ses choix présents est intéressant, sur le corps aussi, la place du corps, l'expression du corps, la nudité, etc.
Ce qui m'a vraiment à la fois émue, enthousiasmée, révoltée, et j'en passe, c'est le quotidien de Béatrice, auxiliaire puéricultrice, et son rapport avec les femmes dont elle s'occupe, ces femmes qui passent, le temps d'un accouchement, d'un avortement parfois, ces femmes et leur détresse, ces femmes et leur corps, ces femmes et leurs souffrances, ces femmes et les fantômes laissés dans l'ombre, les bébés "nés morts" (c'est quand même plus sensé, non, comme expression!), les jumeaux dont un ne survit pas et cette maman qui reste avec son petit mort sans plus s'occuper du vivant (la fameuse chambre 2 qui donne son titre au roman), la femme qui a fait un déni et qui tombe amoureuse de son bébé, bref, situations multiples et douloureuses, quelquefois heureuses... mais racontées avec des mots qui résonnent au fond du ventre ;-) un pur bonheur. A savoir : l'auteur est elle-même aux-puéricultrice... ça se sent!!!!
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Lorsque j'ai croisé Chambre 2, sur les étagères de ma bibliothèque, la couverture m'a fait tilt. Il me semblait bien en avoir lu une critique positive, je me suis laissée tenter.

Je m'attendais à un énième roman sur la maternité, sur les difficultés périnatales que trop de mamans connaissent, sur ce qu'on appelle parfois le "mal de mère". Je m'attendais à me reconnaître dans les descriptions, à sourire en coin à l'évocation de ces moments difficiles qu'on oublie pourtant vite. Je m'attendais à être émue par des histoires plus dures, plus tristes.
Mais je ne m'attendais vraiment pas à ce que j'ai lu. Je ne m'attendais pas à être chamboulée par l'auxiliaire de puériculture, cette personne si précieuse et pourtant transparente. Celle qui est là, pour nous, celle qu'on voit comme une "professionnelle", comme une sorte de robot aux mots bien huilés, mais jamais comme une "personne". Celle qui pourtant a une vie, une vraie vie, une vie pas toujours rose (contrairement à sa blouse synthétique qui gratte). Celle qui derrière son sourire cache ses sentiments à vif, suffoquée par l'empathie.

Je me suis tellement reconnue en Béatrice. Certes, je n'ai jamais dansé nue dans des festivals underground. (Quoique. Je n'en étais parfois pas très loin dans ma jeunesse...) Mais cette impression d'être inadaptée à la société, de ne pas oser exprimer mes sentiments, combien de fois je l'ai ressentie ?! Se sentir tellement impuissante. Mentir pour paraitre normale. Faire semblant, parler de la pluie et du beau temps quand on hurle à l'intérieur. Béatrice finalement, c'est presque moi. Et je crois que c'est cette rencontre en miroir qui m'a tant bouleversée.

Vous l'aurez compris, Chambre 2 aura été pour moi plus qu'un coup de coeur, un véritable coup au coeur, qui m'a prise par surprise. Attention cependant, ce roman est ouvertement négatif, chaque chambre de la maternité héberge un drame. Alors si vous le lisez – ce que je vous conseille vivement – surtout, n'oubliez pas que dans la vie, il y a aussi tant de belles histoires !
Lien : http://www.labiblidekoko.clu..
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Béatrice est une femme entière. Elle génère de vrais sentiments face aux femmes de chaque chambre de la maternité où elle travaille. On pourrait penser qu'être auxiliaire de puériculture est un travail merveilleux. Julie Bonnie nous explique dans son roman à quel point l'on se trompe et que c'est un combat avec soi-même chaque jour.

Béatrice a vécu des moments forts, parfois douloureux. Et côtoyer des mamans heureuses, tristes, en plein désarroi, qui renient leur bébé, qui doivent faire face à leur mort brutale… la remue, Elle. Et voir Béatrice aussi émue, on a besoin de comprendre pourquoi. Alors elle fera ce que l'on espère : nous conter sa vie, ses chagrins, ses douleurs, mais aussi ses bonheurs grâce à l'homme de sa vie et ses propres enfants, en les alternant avec des chapitres sur son travail d'auxiliaire.

Je suis quelqu'un de très sensible, encore plus depuis la naissance de mon premier enfant. Alors, lire un tel livre… Ça a de quoi remuer. Surtout quand on se sent proche à la fois de Béatrice, et de toutes ses patientes. J'ai eu du mal à abandonner ma lecture, à revenir à l'instant présent. Elle n'a pas été trop entrecoupée, mais si j'avais pu, je l'aurais lue d'une seule traite.

J'ai rencontré Julie Bonnie lors de la remise du prix des lecteurs FNAC 2013, faisant moi-même partie du Jury. Et lorsqu'elle a parlé de l'histoire de Béatrice, lors des remerciements, elle a dégagé une forte émotion que tout le monde a très bien ressentie. Il en est de même pour son livre. Elle a vécu ces histoires, elle a voulu faire passer un message, montrer la réalité de cet environnement et briser les idées préconçues. Elle y parvient avec brio car je doute qu'une personne réussisse à rester de marbre devant cet écrit. Chacun de nous en ressortira obligatoirement touché, mais pas forcément de la même manière. Pour ma part, tout m'a profondément émue. Et je me suis sentie aussi humaine qu'elle. J'ai ressentie cette femme toute entière.

Le prix de la rentrée littéraire est largement mérité. Est-ce nécessaire de préciser que Chambre 2 est mon dernier coup de coeur…
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J'ai adoré ce roman qui narre l'histoire de Béatrice qui a démarré sa vie de femme comme danseuse nue. Sa fragilité et son opiniâtreté m'ont touché..
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