Le chemin qui va nulle part
Sur le chemin qui va nulle part,
Il ne passe jamais personne,
Sauf quelques âmes polissonnes
Ou un pèlerin, par hasard,
Qui, se rendant à Compostelle
S'égare au premier croisement,
Trompé par le reboisement,
Fruit d'une coupe accidentelle.
Il se tortille à travers champs
Pour se perdre dans la montagne.
Va-t-il au pays de Cocagne ?
Ou vers la ville de Zhongshan
Dans la province du Guangdon ?
Nul ne le sait car le rebrousse
Alerté par les troncs sans mousse
Suspects de divin abandon.
Pourtant j'ai pris, moi, le chemin
Sans pèlerine ni bourdon.
Franchis les ronces et chardons
Et, tenant mon ami par la main,
Y ai trouvé mille merveilles :
Le clair d'une lune câline,
Une source de perles fines
Et des richesses sans pareilles.
Mireille Brahic
Ce recueil de textes poétiques est le second opus (2016) d'une collection commencée en 2015...