Une fin de trilogie qui se termine en apothéose. 12 guerriers du silence se retrouvent pour mener le combat final.
Et c'est toujours avec un grand plaisir que je retrouve Bordage dans ses critiques et dans ses opinions. Ici, le côté propagande religieuse est mise a mal.. et on comprend pourquoi. C'est aussi une façon à lui de montrer que la quête intérieure et le fait d'être en phase avec ses opinions restent fondamentalement le plus important.
Bordage est égal a lui même avec ce roman, qui est un peu longuet. J'avoue que la trilogie aurait aurait gagné a être légèrement condensée, mais les talents de conteurs de Bordage sont indéniables. Je ne retire en rien ce que j'ai dit en l'assimilant au Dumas père de la SF française. Les complots et traitrises étant maitrisés au plus haut point dans cette trilogie.
Commenter  J’apprécie         467
Waow ! Un tome 3 qui rattrape largement le léger ennui que j'avais éprouvé pendant le tome 2...
Hormis le fait qu'une fois de plus, les "en-têtes" de chapitres m'ont largement agacée et que j'ai fini par ne plus les lire (assez rapidement, à partir de la page 150 par là je crois). Et bien ça ne m'a pas manqué, bien au contraire ! J'ai abordé chaque chapitre sans savoir ce qu'il y avait dedans, du coup je les ai bien plus appréciés, et hormis cet assez gros défaut d'écriture (dévoiler ce qui va se passer dans le chapitre AVANT ! M'enfin, quelle idée bizarre... de mon point de vue), c'est tout bon !
C'est bien écrit, je n'ai pas retrouvé les défauts de lourdeur de style des deux premiers tomes, bien que je puisse concevoir que certaines scènes un peu "gnan-gnan" lassent certains lecteur. Pour ma part je ne les ai pas trouvées gênantes, au contraire, je les ai bien appréciées, car l'ambiance est quand même "lourde", dans cette trilogie, et un peu d'amour et de légèreté apportent une bouffée d'air pur qui fait du bien. Tout au plus pourrait-on reprocher à l'auteur une trop grande répétitivité du "scénario des 12" (à chacun sa chacune) et du coup, n'avoir que 10 ou 8 "élus" aurait été bien suffisant, ça nous aurait évité quelques répétitions de situations un brin malheureuses...
On assiste donc aux retrouvailles des 12, non sans mal et non sans rebondissements divers et variés, avec pas mal de suspens, beaucoup de scènes très crues et violentes, un fond mystique plus présent que jamais, et une réflexion sur la dissolution, la mort et le rôle de l'amour dans tout ça qui m'ont bien accrochée, et bien interpellée.
Pour ce qui est de la "synchronicité", j'ai choisi de lire en parallèle un essai de Irvin Yalom que j'avais choisi pour le défi ABC. Livre acheté sans savoir de quoi il parlait, et oui, parfois je suis un peu dingue dans mes achats, de toute façon il me fallait un Y pour le défi, alors bon. Mouarf ! Et bien dans cet essai, Yalom nous parle de la mort. Ou plus exactement de comment la mort nous bouffe la vie et comment c'est réveillé par certains événements, notamment les anniversaires de 40, 50 et 60 ans. Vu comment j'ai mal vécu mon cinquantenaire l'an dernier, autant vous dire que ce bouquin tombe à pic. Et comme le sujet est également abordé dans les vies des personnages, surtout celle d'Aphykit (ou Naïa Phykit), "on vit en étant mort à l'intérieur", je peux vous dire que ça m'a pas mal remué les tripes hier, tout ça.
Voilà, c'était ma petite remarque personnelle comme quoi parfois, les livres qu'on lit vous "changent la vie" parce qu'ils tombent à un moment donné de votre vie où ils vous parlent plus qu'à d'autres. "La nuit des temps" est de ceux-là, et maintenant je pourrai dire que "Les Guerriers du Silence" conjugué à "Le jardin d'Epicure" en sont aussi !
Un coup de coeur pour cette belle trilogie, malgré ses défauts, un coup de "maître" de l'auteur, en ce qui me concerne, lol !
Commenter  J’apprécie         266
Le souffle était le symbole de la vie, or les Scaythes ne respiraient pas, n’avaient pas besoin d’oxygène, d’eau, de nourriture, et cette différence fondamentale avec les hommes montrait qu’ils n’avaient pas été conçus pour vivre sur les mondes humains mais pour les affaiblir et préparer l’avènement du vide. Ils n’étaient pas adaptés à leur environnement – ou l’environnement n’était pas adapté à eux –, ils n’avaient donc aucun intérêt à maintenir un univers qui ne les concernait pas. Cet aspect mécanique, neutre, faisait à la fois leur force et leur faiblesse, leur force parce qu’aucune émotion, aucune pensée contradictoire ou même simplement parasite ne venaient amoindrir leur efficacité, leur faiblesse parce qu’ils n’avaient pas accès aux mécanismes subtils de la création et qu’ils ne survivraient pas à leur propre œuvre d’effacement.
Les effacements réduisaient les serviteurs à leur fonction, les soldats à leur arme, les kreuziens à leur dogme, les courtisans à leur parure et l’empereur à son sexe. Ils agissaient comme des révélateurs des turpitudes humaines, comme si, avant de sombrer dans le néant, les hommes éprouvaient l’ultime besoin de s’identifier à leurs insuffisances.
- Quel motif pousse les cardinaux à vouloir renverser le chef de l'Eglise ? N'est-il pas protégé par le dogme d'infaillibilité ? (Shari)
La question parut probablement incongrue aux Mars, qui se consultèrent du regard et exprimèrent leur réprobation d'un infime mouvement de la lèvre supérieure.
- Le dogme est réservé aux gens du commun.
- L'infaillibilité n'est pas une loi divine, monsieur, ajouta Guntri, mais une règle politique.
- Et la condamnation du Marquinatole est également une décision politique, renchérit Zerni.
Le dieu Mars dit un jour aux N-le Martiens :
"Mon père Jupter m'envoie vous donner le secret de l'immortalité. Ce secret vous permettra d'éloigner le semeur de vide. Mais si vous l'égarez, le semeur surgira du néant pour vous jeter dans les abysses de l'oubli.
- Quel est le secret ? demandèrent les N-le Martiens.
- Il est simple : n'oubliez jamais d'adorer le dieu qui dort en vous."
Mars s'en retourna dans son royaume.
Les hommes de N-le Mars ne comprirent pas ses paroles et ils se hâtèrent de les oublier. Les prêtres leur présentèrent de nouveaux dieux, de nouvelles idoles, à qui ils vouèrent des cultes fanatiques. Ils commencèrent à se diviser, à s'entre-tuer, et la terre de la planète se gorgea tellement de sang qu'elle en devint éternellement rouge.
Leurs cris de terreur et de haine réveillèrent le semeur de vide qui dormait dans les abysses. Il se leva, prit une apparence d'homme et s'en vint sur N-le Mars. Lorsqu'ils l'aperçurent, les hommes épouvantés se rappelèrent les paroles du dieu Mars. Ils tentèrent d’exhumer le dieu qui dormait en eux, mais ce fut trop tard : le semeur de vide les anéantit et leur monde fut projeté à jamais dans la faille abyssale.
Cette histoire te fait peur, ô toi qui me prêtes une oreille attentive? Aime ton dieu intérieur et va sans crainte.
- Eh bien, mon fils, sans votre intervention... commença le muffi d'une voix tremblante.
- Faut écraser tous ces châtrés comme des scorpions ! l'interrompit Maltus Haktar.
[...] A cette différence près, veuillez me pardonner mon franc-parler, que ces satanés vicaires n'ont plus de dard...
Après trois ans d'absence, près de 80 000 visiteurs, un record ! Revivez les moments clés de cette 52e édition de la Foire du livre de Bruxelles à Tour&Taxis
On se retrouve l'année prochaine, du 04 au 07 avril 2024 à Tour&Taxis !
Un immense merci à tous·tes les participant·es !
Merci à nos invités d'honneur Lionel Shriver et Pierre Bordage pour ces beaux moments et merci à Gabrielle Rosner-Bloch - Élue à la Culture déléguée au Patrimoine de la Région Grand Est, François Decoster - Vice-Président à la Culture, au patrimoine, aux langues régionales et aux relations Internationales de la Région Hauts-de-France, Pierre-Yves Jeholet - Ministre-Président de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour leur soutien et leur prise de parole lors de notre cérémonie d'inauguration, Gregory Laurent - Commissaire général de la Foire du livre de Bruxelles
©Julien Kartheuser - Réalisation
Avec le soutien de la RTBF, La Libre Belgique, La Loterie Nationale, GSP2, La Fédération Wallonie-Bruxelles, la Région de Bruxelles-Capitale, la Ville de Bruxelles, Wallonie-Bruxelles International et la Commission Européenne.
+ Lire la suite