Citations sur Utopiales 2010 (23)
La flamme sur la cuisse du creuseur mort s'était éteinte. Le lumignon de sa lampe s'était noyé. La combinaison était noire là où elle avait chauffé, mais l'homme vit surtout la bouteille d'air cabossée. Le laiton était détaché et tordu comme une langue grise, et le cuivre était rayé profondément. L'homme la regarda comme il avait regardé le cou tordu, les poissons, les ombres où vivait la vouivre. Et il rentra chez lui, parce qu'il ne trouva rien d'autre à faire.
Il l'a coupée en 88 morceaux - 88, nombre fétiche des SS.
De toute façon, tu n'auras notre pleine confiance que quand tu l'auras violée et tuée devant nous. C'est notre rite de passage. Personne n'y échappe.
- Quand j'en aurais fini avec elle, il n'en restera plus rien. Je lui couperai les seins, je lui mettrai les mains dans le moulin et je la baiserai pendant que ses os craqueront et qu'elle se videra de son sang.
Itzuli se fend d'un sourire tordu, équivoque.
- Une âme noire, comme je les aime. Cela dit, nous ne te laisserons pas souiller notre moulin avec du sang, mais il y a d'autres moyens. Beaucoup d'autres... Mi casa es tu casa.
Mam', j'avais envie de t'appeler pour te dire que je t'encule, mais je t'ai tellement torchée ces derniers mois qu'en fait j'espère plutôt que tu es morte, ton ventre énorme plein de gaz de merde fermentée, tes yeux pleins de vers, ta gorge bouchée par de grosses mouches vertes. Tu sens cette chaleur qui monte, qui te tue ? J'ai pris ton fric, mon ordinateur portable. J'ai foutu en l'air ta si précieuse clim'.
Il vide le Coca d'un trait. Rote bruyamment.
- Une pute mexicaine sur les genoux, ses longs cheveux noirs sur mes couilles, je vais l'écrire mon putain de livre sur le rêve américain, et Hollywood en fera un film que tes yeux dévorés par la vermine ne verront jamais, avec Colin Farrell dans mon rôle, John Voight dans celui de papa, et une grosse truie blonde fatiguée, une vieille clocharde dans le tien. Je te chie dans la bouche. Adiós mamá.
Mesquin.
Mais qu'est ce que c'était bon.
[Reviens, Carol ! , Larry Niven] Dix minutes plus tôt elle avait évité une bagarre, avec beaucoup de diplomatie, lorsqu'un garçon qui avait voulu gagner du temps s'était téléporté dans les toilettes où Linda Baird se trouvait déjà.
[La Chose, Peter Watts] Ils essayent. O comme ils essayent. Ici, chaque chose est un mort vivant, et pourtant toutes se battent si ardemment pour que cela continue juste un petit peu plus longtemps. Chaque peau lutte aussi désespérément que je le ferais sans doute si je ne pouvais n'en avoir qu'une seule.
[La Chose, Peter Watts] Clarke avait été le dernier a essayer de l'arrêter ; MacReady lui a tiré une balle dans la tumeur.
Point vital.
[La Chose, Peter Watts] Là, je suis Blair. Je m'échappe par l'arrière tandis que le monde entre par l'avant. Là, je suis Copper. Je me lève d'entre les morts.
Là, je suis Childs. Je garde l'entrée principale.
Les noms n'ont pas d'importance. Ce sont des symboles, rien de plus ; toutes les biomasses sont interchangeables. Ce qui importe, c'est qu'ils sont tout ce qu'il subsiste de moi. La monde a brûlé tout le reste.
[Miroirs du ciel, Vincent Gessler] Le guerrier est entièrement tatoué : les dessins partent du visage en nervures bleues, filent sur les membres, sinuent entre les muscles, au creux des zones intimes, formant des symboles connus des Arghaïs seuls. C'est beau, troublant comme un mystère.
[préface, Pierre Bordage] Que ses trois grands représentants, la science-fiction, la fantaisie et le fantastique s'enrichissent mutuellement, se répondent, se fécondent. On peut s'emparer des outils, des ressorts, de l'un ou de l'autre sans vergogne (et sans recevoir aussitôt une volée de bois verdâtre).