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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Tout le monde se souvient du dimanche 27 avril 1986, un incendie éclate dans le réacteur numéro quatre à Tchernobyl. Un nuage radioactif traverse l'Europe.

A travers la plume de Lucile Bordes, ce sont trois femmes qui vont nous faire le récit d'un morceau de leur vie de ce printemps 86.

Lucie a quinze ans, elle vit près de Marseille. Elle entend parler de l'incident pour la première fois le mardi 29/04/86 soit ironie du sort le lendemain de l'essai atomique des Français à Mururoa. Elle est paniquée, elle a vraiment peur que ce ne soit la fin du monde. Et ce nuage qui s'arrête comme par magie dans le Sud de la France ! Elle est inquiète, voit la mort qui s'approche. C'est le chaos dans sa famille mais pour d'autres raisons : son père sent approcher le spectre du chômage et la fermeture des chantiers navals, un autre cataclysme.

Ludmila a 25 ans, elle est mariée à Vassyl. Ils ont une petite fille Marina. Ils vivent à Prypiat, une sorte de ville moderne, la vitrine de la Russie, ultra moderne, fleurie. Une caractéristique : tous travaillent à la centrale de Tchernobyl. Ce dimanche 27, Vassyl a été appelé pour donner un coup de main pour circonscrire l'incendie. Ludmila pense au baiser qu'ils n'ont pas échangé. On vient les chercher pour évacuer les lieux par précaution. Il ne faut prendre des affaires que pour deux jours., mesures provisoires, ils ne rentreront jamais...

Ioulia vit à Kiev, une centaine de kilomètres de la centrale, avec son mari Petro et leur fille. le ménage bat de l'aile depuis qu'elle a rencontré un français. Au lendemain de l'incident, lâcheté ou sécurité, il est rappelé en France. Petro va partir, il s'engage comme liquidateur.

Trois voix, trois femmes s'expriment. Elles nous content leur amour, le sens du devoir, le sens du sacrifice, leur peur, leur désespoir.

Un récit poignant, dur, émouvant, réaliste ou comment par sens du devoir, du sacrifice, tant d'hommes ont fait abandon d'eux-mêmes pour les autres, par amour, par choix, par obligation.

Ce récit m'a remuée, retournée comme aucun livre auparavant. Quel claque.

Cela fait peur, pousse à la réflexion lorsque aujourd'hui nos dirigeants prolongent le nucléaire sans tenir compte de certains signaux minimisant les risques. Comment une région est anéantie, les familles déchirées, à tout jamais.

Lucile Bordes nous démontre également la manipulation ou rétention d'informations des autorités. Mesdames, Messieurs les politiques réveillez-vous car ceci n'est pas une fiction et Fukushima n'est pas si loin.

Un livre fort qui remue les consciences. Une écriture directe, prenante, puissante chargée en émotions.

Encore un joli coup de coeur ♥♥♥♥
Lien : https://nathavh49.blogspot.b..
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Tchernobyl, qui a oublié l'explosion de la centrale nucléaire, ce nuage radioactif dont on nous a expliqué qu'il n'avait pas survolé la France, mais l'avait peut-être simplement effleurée… ? Trois femmes se souviennent de ce printemps 1986.
Lucie a quinze ans et vit à Marseille. Son père, ouvrier du chantier naval, vit sa propre tragédie, avec la fin annoncée des chantiers et son licenciement prévisible, drame qu'il accepte difficilement et qui perturbe la vie de la famille. Lucie quant à elle se demande chaque jour ce qu'il en est de ce nuage, le monde serait-il devenu aveugle ?
Ludmila à vingt-cinq ans, elle vit avec son mari Vassyl et leur fille, Marina à Prypiat, cette ville sortie de rien qui sert à loger tous ceux qui travaillent à la centrale. Ce matin-là, Vassyl part travailler, aider pendant quelques heures à contenir l'incendie de la centrale. le même jour, les femmes et les enfants sont évacués de la zone, pour deux jours seulement, pour une éternité en fait… aucun n'y reviendra.
Joulia vit à Kiev. La relation avec son mari Petro est compliquée depuis qu'elle a rencontré le français, si charmant, si jeune. Pourtant, après l'accident, les étrangers quittent le pays, renvoyés par leurs ambassades, par sécurité ou par lâcheté ? Par dépit, par devoir, et qui sait peut-être parce que son couple est foutu, Petro part à la centrale et devient liquidateur.
Il y a eu un très grand nombre de liquidateurs, car l'urgence était d'éviter la libération d'une quantité importante de radionucléides dans l'atmosphère. Certains iront par devoir, et sans doute aussi par sacrifice, comme tant de Russes qui n'ont finalement pas d'autre choix. Ce sera eux, ou d'autres, mais il faut y aller pour sauver ce qui peut l'être, pour faire ce qu'il faut faire, en sachant très vite, même si ce n'est jamais officiellement explicité, que leur vie se terminera là-bas, ou très vite après. Bien sûr depuis on a beaucoup parlé de l'accident, de la façon dont la catastrophe a été contenue par le pouvoir en place, des nettoyeurs et des liquidateurs. Mais ici, Lucile Bordes donne vie à ceux qui les accompagnent, qui ont payé un lourd tribu à la catastrophe, et dont on parle moins. Elle donne également vie aux peurs et aux interrogations des européens, alors qu'ils étaient manipulés par l'information qui se voulait rassurante face à un danger non maitrisé.
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Avril 1986. Trois femmes, trois voix, trois cris de douleur et d'amour pour dire ce qu'on n'a pas entendu au moment de la catastrophe de Tchernobyl...
Dans ce roman polyphonique, Lucile Bordes donne avec virtuosité la parole à celles qui ont vécu dans leur coeur, dans leur chair, et au plus plus près, ce qui constitue un "impensé" de l'époque moderne.
Ce livre éclaire d'un jour nouveau non seulement l'événement, par le témoignage de trois femmes, mais surtout notre rapport à l'événement. Ce livre fort est un écho des coeurs qui ne veulent pas oublier.
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Ce livre est court 131 pages. C'est l'histoire de trois femmes placées devant l'effroi. Deux d'entre elles sont confrontées au drame de Tchernobyl. La dernière en France vie l'évènement par l'entremise des radios et de la télévision. Son père ouvrier naval à La Seyne sur Mer subit la fermeture de son chantier.
Ce roman décrit la perte de la vie, de son âme. C'est l'histoire de la stupéfaction et de la douleur.
Ce roman est une merveille. Il m'a bouleversé.
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