AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,34

sur 69 notes
5
4 avis
4
10 avis
3
10 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ce petit livre alterne trois récits. Deux femmes directement touchées par l'accident de Tchernobyl et une adolescente vivant dans le Sud de la France nous racontent leur vécu. Elles ont peur et se posent beaucoup de questions. Ludmila vivait à Prypiat au moment de l'explosion, Ioulia à Kiev, tout proche, et leurs maris ont fait partie des liquidateurs de la centrale. Lucie a 15 ans quand la catastrophe arrive et s'attend à une fin du monde qui finalement ne vient pas. Troublée par la menace pesant sur son père qui se résigne à la fermeture du chantier naval où il travaille, cette peur devant l'inconnu venant de l'est fait place aux craintes quant à l'avenir de sa propre famille.

Plus sensible aux témoignages de Ioulia et de Ludmila, j'ai davantage apprécié la partie ukrainienne du livre qui est un hommage à tous ces hommes qui ont péri dans la catastrophe et à tous ces liquidateurs qui sont décédés des conséquences de la radioactivité.

(...)
Lien : http://edytalectures.blogspo..
Commenter  J’apprécie          130
Voilà encore une lecture de la selection Cezam 2017.
Donc c'est encore un livre que j'ai ouvert sans rien savoir, ni de l'auteur, ni du sujet abordé.
Pourtant en 1986, il y a eu un évenement majeur que nous connaissons tous, et qui nous touche tous à des niveaux variés. Mais je suis persuadée que personne n'est neutre sur ce sujet. Il s'agit de la castastrophe de Tchernobyl.
Ce roman est un voyage de le temps, vers le printemps 1986, au travers du récit de 3 femmes : 2 Ukrainiennes (enfin soviétiques à l'époque) et une adolescente Française.
J'ai trouvé le point de vue des ukrainiennes très interessants, c'était quelque chose de nouveau pour moi. J'ai souvent vu des documentaires ou lu des articles sur les conséquences locales de la radioactivité, mais je n'avais pas encore envisagé ce qu'il s'était passé dans la tête de ces gens qui étaient en première ligne.
Je ne m'étais jamais posé la question de l'engagement des liquidateurs : pourquoi, comment avaient ils pu donner leur vie de cette façon.
Aussi, ces chapitres m'ont beaucoup interessés.
Par contre je n'ai pas compris ce que le témoignage d'une ado du sud de la France avait à faire dans ce récit ? Est ce pour mettre en opposition les réactions de personnes ignorantes de ce qu'il se passe réellement, et qui en plus on bien d'autres préoccupations ?
Et donc ces chapitres m'ont pas un gâché la lecture, trop en décallage à mon goût.
Commenter  J’apprécie          110
La Feuille Volante n° 1114
86, année blanche – Lucie Bordes – Liana Levy.

En ce printemps 1986, nombre d'entre nous ont appris où était la ville de Tchernobyl et ont réalisé ce qu'est réellement le danger nucléaire après l'explosion de la centrale. Certes il y a eu les déclarations lénifiantes et trompeuses du pouvoir en place, tant en URSS qu'en France, avec cette volonté à la fois de masquer la réalité et de ne pas affoler les populations et il y a eu la triste réalité des troupeaux abattus parce que contaminés et des cancers de la thyroïde en France, les villes vidées de leurs habitants en Ukraine et la désolation pour de nombreuses années.
L'auteur s'approprie cet événement et nous le restitue à travers les yeux de trois femmes, Lucie qui habite le sud de la France, Ludmina qui habite Prypiat, la ville ultramoderne qui jouxte la centrale et Loulia qui demeure à Kiev, à une centaine de kilomètres de Tchernobyl. Les préoccupations de ces trois femmes sont différentes, Lucie, une adolescente, se demande si, comme les autorités françaises l'ont affirmé, le nuage radioactif s'est réellement arrêté à la frontière et en quoi sa vie peut en être affectée alors que son père craint pour son emploi menacé aux chantiers navals qui vont fermer ; elle se trouve donc confrontée à un double cataclysme. Ludmina a 25 ans et veut croire elle aussi au discours officiel de ce communisme triomphant qui proclame qu'il ne faut pas s'inquiéter et que tout est sous le contrôle. Son mari Vassyl, l'amour de sa vie, qui travaille à la centrale a été réquisitionné pour dégager les décombres. Loulia est mariée à Petro et leur ménage tangue sérieusement surtout depuis qu'elle a rencontré Christian, un étudiant français qui rentre en France dès que l'explosion est connue. Son mari, qui est conscient de la situation et qui voit ses rêves de bonheur s'effondrer, s'engage volontairement comme « liquidateur ». Ces deux hommes ne reviendront pas.
C'est aussi un monde ouvrier qui disparaît dans le sud de la France, malgré l'impuissance des syndicats et même leur abandon, là même où on avait encouragé les hommes à venir travailler ici et à qui on dit maintenant que c'est fini. Ce sont des décisions des « politiques » à la fois irresponsables et corrompus, qui font bon ménage de la vie des autres malgré leurs discours enflammés qui assurent leur carrière ou leur enrichissement personnel. D'autre part, l'énergie nucléaire fait partie de notre vie, nous apporte le confort au point qu'elle nous fait oublier le danger qu'elle représente et qui plane sur nous, nous fait admettre tous les discours officiels faussement rassurants. N' a-t-on pas oser nous affirmer, avec l'aval d'un universitaire éminent, que le nuage mortel s'était, comme par miracle, arrêté à nos frontières ! le danger reste valable chez nous, dans nos centrales vieillissantes et qui seraient des cibles faciles pour des terroristes fanatiques désireux de tout anéantir.
J'ai aussi songé à Petro dont le bonheur part en quenouille et qui choisit cette mort héroïque au service de son pays parce que son épouse a préféré un autre homme plus jeune, plus séduisant… Drame familial et humain tant de fois recommencé pour une nouvelle vie pas forcément heureuse, avec, autour de soi le malheur, la solitude, la mort parfois, cette manière, très personnelle de jouer avec la vie des autres, de se croire autorisé à peser sur elle qui me paraît être une constante de cette triste espèce humaine à laquelle nous appartenons tous. Face à cette réalité, Lucie s'ouvre à la vie, à l'amour, à l'espoir, mais on se demande combien de temps cela tiendra. Il y beaucoup de pages qui se tournent dans ce roman.

Le style quelconque ne m'a pas emballé et même si je peux adhérer aux différents thèmes développés dans ce texte, j'ai eu du ma à habiter ces trois histoires.

© Hervé GAUTIER – Février 2017. [http://hervegautier.e-monsite.comll
Commenter  J’apprécie          63
En cette année anniversaire des 30 ans de la catastrophe de Tchernobyl, j'ai eu envie de lire un récit sur ce drame. La parution de 86, année blanche, sélectionné pour le prix orange du livre, est tombé à point.

Lucile Bordes nous parle de trois femmes pendant les 15 jours qui suivent l'explosion, une française et deux ukrainiennes. Chacune essaye de comprendre la catastrophe

Lucile Bordes a choisi de parler du silence autour de cet évènement.

Lucie, une jeune fille de 15 ans, vit dans le sud de la France. Quand elle entend parler à la télévision de ce qui est d'abord nommé accident grave avant d'être appelé catastrophe, elle a la sensation de vivre la fin du monde, elle guette le nuage, pensant être frappée d'une mort foudroyante, essaye de rassurer son petit frère en l'aidant à construire un abri anti-atomique en légo. A cette période, le père de Lucie, employé sur les chantiers navals et délégué syndical très engagé, vit une période très difficile avec la fermeture des chantiers navals qui devient inévitable.
Lucile Bordes avait 15 ans en 1986 et vivait dans le sud de la France, elle a certainement mis beaucoup d'elle-même dans le personnage de Lucie.

Ludmila, vit à Prypiat, une ville nouvelle qui jouxte la centrale. Son mari est ingénieur sur le site.
Au lendemain de l'accident, inconscients du danger, ils admirent avec des amis l'aurore boréale provoquée par l'incendie au dessus de la centrale mais son mari est appelé le lendemain, il devient un liquidateur.
Ludmila est évacuée, elle part à Moscou avec sa fille chez ses parents emportant des affaires pour 2 jours. Peu à peu elle va comprendre qu'elle ne reviendra jamais chez elle. Elle va retrouver son mari à l'hôpital de Moscou atteint du mal des rayons qui ne lui laisse que 14 jours à vivre.

Oulia vit à Kiev, à 130 kms du drame. Elle hésite à partir ou rester alors que les autorités affirment qu'il n'y a pas de danger mais demandent aux parents d'éloigner leurs enfants et que les trains sont chaque jour un peu plus bondés...
Pendant ce temps, la vie continue à Kiev avec la célébration du 1er mai et une course cycliste internationale pour la paix ... C'est surréaliste.

Le silence traverse tous les chapitres : le silence des médias français, celui des médias russes, celui des gens évacués, celui qui règne dans les rues de Kiev vidées par un couvre-feu implicite, celui dans lequel s'enferme le père de Lucie, celui qui règne sur les chantiers navals et dans la maison de Lucie pendant que son père déprimé dort toute la journée.

Je n'ai pas vu l'intérêt de l'histoire d'Oulia pour qui cette période correspond à la fin de son couple, son histoire n'apporte rien à l'ensemble du récit selon moi.

J'ai aimé l'angle du silence choisi par l'auteur pour relater la fin de la vie d'avant de ces trois femmes dans ce court roman où leurs histoires alternent.

Lucile Bordes a su mettre en écho la fin d'une utopie pour les ukrainiens, fiers de leur pays, et la fin de l'utopie du père de Lucie, un syndicaliste engagé qui se sent liquidé.

Un livre qui ne manque pas d'intérêt mais qui est loin d'atteindre la force de la supplication, chroniques du monde après l'apocalypse de Svetlana Alexievitch, un livre construit sur les témoignages des victimes de Tchernobyl.
Lien : https://leslivresdejoelle.bl..
Commenter  J’apprécie          42
Trois femmes, deux pays, une catastrophe : Tchernobyl, 1986.

Lucile Bordes nous fait revivre les 15 jours qui ont suivi l'accident nucléaire de Tchernobyl. Nous suivons pour cela trois personnages.
D'abord, il y a Lucie, petite française de 15 ans, qui attend seule la fin du monde, suite logique au drame. Ensuite, il y a Ludmila et son mari, aux premières loges dans la ville de Pripiat construite tout exprès pour les travailleurs de la centrale et leurs familles. Enfin, Ioulia et son mari à Kiev, qui se croient à l'abri mais pas bien longtemps. A travers ces portraits, on découvre la surprise, les mensonges et les angoisses qui sont nés de la catastrophe. Mais l'auteur montre également que la vie a continué comme si de rien n'était pour beaucoup de personnes. le père de Lucie est bien plus préoccupé par la fermeture imminente de l'usine où il travaille et par la détérioration de la solidarité salariale. Ludmila cherche à retrouver sa vie d'avant, à ramener son mari chez elle. Quant à Ioulia, ce sont ses problèmes de couple et son indépendance qui la préoccupe. Tchernobyl s'immisce progressivement dans leur vie mais sans l'arrêter pour autant. Sauf bien sûr, pour tous les hommes qui ont dû se rendre à la centrale pour tenter d'enrayer la dispersion radioactive, de gré ou de force...

C'est une histoire à trois voix bien documentée et plutôt bien faite. Assez fidèle à ce qui a dû se passer je pense.
Commenter  J’apprécie          30
Après avoir vu la fameuse série Chernobyl, j'ai eu envie de poursuivre avec un livre que j'avais chez moi depuis un moment : 86, année blanche. Et à vrai dire j'ai été assez déçue. le roman est basé sur l'alternance de 3 histoires. Je n'ai pas du tout aimé celle se passant en France, trouvant qu'elle n'avait pas sa place dans le roman. Les deux autres (se passant en Ukraine) m'ont plu mais je n'ai pas été aussi emballée que je l'aurais souhaité. le réalisme est pourtant là, mais l'intensité non. J'aurais voulu quelque chose de plus touchant.

A ceux qui veulent en apprendre plus sur Tchernobyl, passez votre chemin. Cependant cette histoire est un bon début je pense pour celles et ceux qui ne se sont jamais renseignés sur cette catastrophe.
Commenter  J’apprécie          20
Depuis la France pour Lucie, ou depuis Prypiat et Kiev en Ukraine pour Ludmila et Loulia, trois femmes évoquent le printemps 1986 marqué par l'explosion d'un réacteur de la centrale nucléaire de Tchernobyl.
Pour chacune d'elle, cette catastrophe est associée à un fait marquant, d'une intensité plus ou moins dramatique, auquel sont associés inquiétude, interrogation, espérances, croyances…

L'idée de trois témoignages féminins est originale. Ils font resurgir nos propres questions et réactions, nos insouciances ou nos angoisses, au moment où l'Europe occidentale apprenait par bribes l'information.
Pour ces raisons, j'ai trouvé ces trois femmes attachantes, les accompagnant dans les métamorphoses de leur vie avec empathie. Toutefois, au fur et à mesure, j'avais envie que le romanesque l'emporte sur l'actualité qui a été si longuement commentée à l'époque et aujourd'hui encore, alors que le débat sur le nucléaire, sans dire qu'il n'a pas avancé, engendre toujours autant de préoccupations.

L'écriture est agréable et la structure du roman, avec ses chapitres courts, donne envie de poursuivre la lecture sans temps d'arrêt.
Commenter  J’apprécie          20
Joli retour sur une période grave et trop minimalisée par les différents gouvernements de l'époque et encore d'aujourdhui. Les différents points de vues nous rappellent cette page d'Histoire que nous la fait vivre de l'intérieur. Mais il est parfois difficile de garder le fil à cause des nombreuses digressions. En tout cas, énorme respect aux liquidateurs et à leur famille. Merci à eux....
Commenter  J’apprécie          10
Au printemps 1986, un accident nucléaire se produit dans la centrale russe de Tchernobyl, située à 150 km de Kiev. Toute l'Europe scrute l'orientation des vents potentiellement porteurs de radioactivité et semeurs de mort.

A La Seyne sur Mer, Lucie, une adolescente se demande si ce fameux nuage passera les frontières et viendra bouleverser sa vie déjà malmenée par les difficultés et la fermeture annoncée des Chantiers Navals où travaille son père.

Ludmilia, à Pripyat, voudrait poursuivre sa vie idéale avec sa petite fille Marina, et son mari Vassyl, employé par la centrale et un des premiers appelés à la rescousse après l'explosion ...

Ioulia à Kiev rêve d'une vie meilleure, pourquoi pas avec son amant français - mais qui disparaît ... rapatrié de la première heure ...

Au travers de ce court roman et par ces trois voix qui se complètent, Lucile Bordes nous replonge dans l'ambiance du printemps 86, avec en dominantes, la peur, l'inquiétude et une interminable attente ...

Lien : http://les.lectures.de.bill...
Commenter  J’apprécie          10
Trois femmes se souviennent de ce printemps 1986 : Tchernobyl, un nom qui résonne encore à nos oreilles comme une catastrophe, un énorme mensonge, une volonté de cacher l'impensable, ce que l'homme a construit et qui nous a sauté à la figure. Ces trois récits parallèles sont poignants de vérité et de courage. Trente ans après, nous sommes encore à digérer l'information et à craindre pour nos vies parce qu'il n'y a pas que Tchernobyl. Ce roman court, mais pertinent, décrit parfaitement bien nos peurs et nos incertitudes.
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (112) Voir plus




{* *}