Citations sur Les rois qui ont fait la France, tome 21 : Louis XVI (18)
Pour la majorité des français, Louis XVI n'a d'existence historique que parce qu'on lui a coupé la tête.
Accessoirement, on sait qu'il était passionné de serrurerie et époux de Marie-Antoinette, une Autrichienne futile qui élevait des moutons à Versailles.
Georges Bordonove élargit heureusement cette vision. Il nous montre ce roi, certes un peu mou, à la tête du pays le plus puissant d'Europe, libérateur de l'Amérique, très conscient de ses devoirs.
Son drame, ce fut de ne jamais prendre les décisions au bon moment. Jouet d'un entourage particulièrement maladroit, Louis XVI semble avoir glissé vers son destin tragique sans s'en être vraiment rendu compte. Pour Georges Bordonove, cependant, il est sans conteste le dernier des rois qui ont fait la France.
(Quatrième de couverture de l'édition parue chez "Marabout" en 1989)
Heureusement, il n'a pas coulé de sang, et je jure qu'il n'y aura jamais une goutte de sang versé par mon ordre !
Louis XVI à Marie Antoinette
Ainsi, les députés eurent la désagréable surprise de constater que la majorité de la population parisienne et la totalité des fédérés provinciaux restaient profondément royalistes. Ils comprirent leur imprudence car, en organisant cette fête populaire,ils offraient au roi une occasion unique de restaurer son prestige.
Mais il eut fallu un prince capable de sauter à cheval et de mettre à profit le délire de cette foule pour se faire plébisciter. Louis XVI resta sagement sur son trône, dissimulant à peine l'ennui qu'il ressentait de cette longue cérémonie. Pourtant, ce jour là ,les factieux eurent peur. "Louis XVI ou les occasions manquées " pourrait être le titre de ce livre.
Il acceptait d'être un roi martyr, à défaut d'avoir été un grand roi.
Le roi n'a qu'un homme, c'est sa femme.
Mirabeau
A l'hôtel de ville, La Fayette lui représenta la nouvelle cocarde parisienne: aux couleurs traditionnelles de la ville (le rouge et le bleu), il avait fait ajouter le blanc par révérence envers le roi.
Louis accepta la cocarde, remercia dignement.
Sire, lui disait Bailly, Henri IV avait conquis son peuple; aujourd'hui le peuple a reconquis son roi.
A Paris, on commentait l'opinion de Durfort sur l'archiduchesse : " Le morceau est friand et sera en bonnes mains, si cela est."
On perdait un temps précieux à délibérer sur les Droits de l'homme,car on voulait tout dire en quelques articles ce qui était présomptueux. Or,trop dire était se lier.
Finalement, on d'accord sur des généralités s'appliquant à l'humanité entière et à tous les temps. Tel quel, ce texte gardé intact son pouvoir d'émotion. Les flammes de l'enthousiasme en colorent et réchauffent l'expression. La fierté et la générosité de ces hommes qui croyaient oeuvrer pour l'univers y restent encore sensible.
C'était bien le cérémonial désuet de 1614 que l'on avait adopté, comme s'il se fut agi de la dernière fête de la royauté. Le moindre détail avait été adopté avec une précision dérisoire et l'on avait pris soin de définir les costumes qui seraient portés par chacun des ordres. Celui de la noblesse était éclatant avec son galonnage doré. Les députés du tiers état n'avaient droit qu'à un manteau de lainage noir. Premiers murmures dans le peuple !