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« Ana » est un livre touchant et très bien construit. Il commence par nous faire très profondément ressentir la détresse de la mère qui va se retrouver victime des circonstances et des actes d'autrui. Cette position qu'elle n'a pas choisie et qu'elle va devoir porter malgré elle va la faire mourir intérieurement. Une détresse que l'on retrouve par la suite chez sa fille, qui porte en elle l'absence de sa mère. Ce creux qui va occuper toute la place en elle et qui va la consumer pour mieux la détruire. le lecteur va s'attacher successivement à ces deux héroïnes aux failles si difficile à combler malgré toutes leurs volontés d'aller de l'avant. Cathy Borie compose ici un roman tour à tour émouvant, attendrissant et bouleversant qui ne laissera aucun lecteur indifférent. Un livre qui sonne très juste pour un très beau moment de lecture.
Lien : https://mangeurdelivres.word..
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Quelle histoire ! celle-ci est écrite en trois temps : celle de Clotilde, celle d'Ana et la dernière partie intitulée Naître, ce qui promet et, en effet, je n'ai pas lâché le roman tant que la dernière page ne s'est pas refermée. Ce livre est riche tant dans le contenu des thèmes abordés que la forme.
Chaque chapitre a pris le nom d'un roman célèbre de la littérature du 20e siècle : de la femme gelée à Vies minuscules à La promesse de l'aube. cela donne un ton à ce qui se raconte.
Chaque chapitre raconte la vie de ces deux femmes qui se déconstruit avant de se reconstruire autrement. Clotilde est d'abord cette étudiante à qui tout réussit et qui subit un viol avant de devenir une criminelle aux yeux de la justice. C'est comme si tout ce qu'elle a vécu était non consentie. Puis il y a Ana qui va naitre et grandir sans mère, les choix qu'elle fera, cette vie de marginale qu'elle choisit (cela m'a fait penser à No et moi de Delphine de Vigan) et pourtant ce lien mère-fille reste sous-jacent, ténu à jamais. Et puis il y a les autres personnages ceux qui aident, les amies, les personnes rencontrées pour certaines empathiques, aidantes, bienveillantes.
C'est très triste et pourtant c'est beau, c'est émouvant, et parfois violent et c'est cruel, comme la vie l'est parfois, souvent. Ou alors, ce n'est pas de chances pour Clotilde et Ana. J'avais peur pour elles, j'ai trouvé que leur destin était injuste et la vie ne les a pas épargnées. Quelles femmes aussi ! Réussir à vivre, à passer outre l'injustice, pour essayer de vivre sans faire de vagues. Trouver un but à sa vie, et tenir coûte que coûte. Oui une grande forme de résilience avant de se retrouver.
Un roman difficile et pourtant touchant et émouvant jusqu'aux larmes. N'y aurait-il pas une suite ?
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Tout d'abord, il y a Clotilde, une jeune femme à l'avenir prometteur, dont la vie se brise un soir suite à un tragique événement aux conséquences irrémédiables.
Puis il y a Ana, enfant née du mauvais côté, dont la vie ne sera qu'une suite de douleurs et de galères.
Ces deux personnages, liées à tout jamais, vont faire preuve de résilience et d'espoir, malgré les mauvaises rencontres et les souffrances.
Mais les belles rencontres seront là aussi, sublimées par la belle plume de l'auteure qui met beaucoup de lumière et de poésie dans un récit parfois si triste.
Une jolie découverte !
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Clothilde était pourtant d'accord. Elle est montée dans cette chambre d'hôtel avec Louis, même si elle a trouvé ça bizarre qu'il prenne une chambre dans un hôtel alors que le restaurant où ils ont dîné ce soir-là est juste à côté de chez elle.

Elle est montée parce qu'elle aimait bien louis, il lui plaisait. Elle a aimé ses baisers et ses caresses. Mais lorsqu'il l'a jetée sur le lit brutalement et que dans ses yeux s'est allumé un éclat inquiétant, elle lui a dit non ! Doucement d'abord puis plus fort, elle l'a répété NON NON NON ! Mais il a continué, il l'a forcée, elle a cessé de se débattre pour que ça aille plus vite. Et quand il s'est allongé et s'est endormi, elle a pris ses affaires et s'est enfuie, s'est enfermée, s'est terrée chez elle. C'est Sophie qui est venue sonner car elle était inquiète de ne plus voir Clothilde en cours à la fac depuis un moment. Clothilde, en pleurs, lui a tout raconté, même le résultat positif du test de grossesse. Alors quand Louis l'a reconnue dans le métro et qu'il l'a attrapée par le bras, elle l'a repoussé. Ce geste de défense, involontaire (?) conduit Clothilde en prison pour quelques années.

Un roman bouleversant, poignant qui traite de thèmes terribles ; le viol, l'accouchement sous X, la prison… Mais surtout la fragilité de la vie, ces moments (qui pourtant n'arrivent qu'aux autres) qui peuvent faire basculer des vies entières. Un roman en 3 parties : Clothilde, Ana et les retrouvailles. Vivement la suite !

Un coup de coeur ♥
Lien : http://www.levoyagedelola.com/
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Ana, née sous X

Le nouveau roman de Cathy Borie raconte l'histoire d'une jeune fille enceinte après un viol qui va se retrouver incarcérée après le décès de l'agresseur et de sa fille Ana, qu'elle va abandonner à sa naissance.

L'histoire aurait pu être belle, elle va pourtant se transformer en cauchemar. Lorsque Clotilde rencontre Louis à la bibliothèque universitaire, elle le trouve beau et séduisant et il ne faut que quelques jours pour un premier rendez-vous. Une attirance réciproque qui va les mener dans une chambre d'hôtel dès leur seconde soirée ensemble et à... un viol. Malgré les non répétés de Clotilde, le jeune homme la prend sauvagement avant de s'endormir paisiblement.
Le traumatisme est tel qu'elle n'ose plus sortir. Fort heureusement son amie Sophie va lui permettre d'émerger à nouveau. Mais quand, sur le quai du métro, elle recroise Louis, elle ne peut supporter qu'il l'interpelle. D'autant qu'elle a appris qu'elle était enceinte. L'altercation va se terminer tragiquement, Louis étant happé par le métro et succombera à ses blessures.
Clotilde est hospitalisée puis conduite en maison d'arrêt. Dans l'attente de son jugement, elle prend la décision d'accoucher sous X et d'abandonner son enfant, une fille qu'elle ne verra que quelques minutes et qu'elle appellera Ana. de retour dans sa cellule, elle fait une tentative de suicide après avoir laissé un mot. «J'ai l'impression d'avoir raté des bifurcations sur mon chemin, commis des erreurs d'aiguillage, mais tout est tellement flou maintenant, la nuit des images se télescopent, Louis battant des bras et disparaissant dans un fracas diabolique, le bébé Ana aperçu tel un ange qui vole au-dessus de ma vie juste quelques instants, et ma mère, maman, je te rejoins, je fais comme toi, c'est toi qui m'as montré la voie, je comprends seulement aujourd'hui ton geste.» Avec l'aide du directeur qui la pousse à reprendre ses études et lui offre un travail à la bibliothèque, elle va reprendre goût à la vie et préparer sa sortie. Après deux années passées avec son père à Brive-la-Gaillarde, elle va retrouver Paris. Fin de la première partie.
Car la primo-romancière a du souffle. Dans une seconde partie, elle va retracer le parcours d'Ana, sa vie d'orpheline, ses difficultés à se construire, ses multiples galères, mais aussi ses espoirs et ses rêves, dont celui de retrouver sa mère avec laquelle elle partage, sans le savoir, l'amour de la littérature.
Il n'est du reste pas très difficile d'affirmer que cet amour est aussi partagé par Cathy Borie elle-même qui, outre le résumé et les citations des ouvrages que découvrent ses protagonistes a eu la belle idée de sonner à chacun de ses chapitres un titre de livre, formant ainsi une sorte de guide de lecture (voir ci-dessous).
La troisième partie, vous l'aurez compris, sera celle des retrouvailles, mais je vous laisse au plaisir de découvrir par vous-même cet épisode d'intense émotion. En revanche, il me semble intéressant de souligner le parcours éditorial de Cathy Borie et de son manuscrit, car il apporte de l'eau au moulin à ceux qui comme moi entendent défendre le travail des éditeurs. Une première version de son livre est en effet parue en autoédition chez Librinova en avril 2020. Cette nouvelle édition corrigée et parée d'une nouvelle couverture bénéficie du soutien de L'Echelle du Temps, le nom trouvé par Tohubohu et RD pour leurs ouvrages désormais co-édités.


Lien : https://collectiondelivres.w..
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🧐Un mot : abandon

👱🏻‍♀️Mon avis : Clairement, ne lisez pas ce roman si vous avez envie de gaieté et pourtant… quel grand roman ! L'auteure nous embarque dans un récit émouvant, violent, poignant, triste et à la fois plein d'espoir. On est au coté des personnages, avec eux, dans leur vie. Parfois, on aimerait les prévenir, les alerter, les soutenir, les aider.
C'est un roman très actuel, qui parle de notre société. L'écriture est rythmée, intense et elle nous embarque d'une traite.
Un beau livre pour de belles histoires de femmes.

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Ce roman témoigne de tant de choses....
Comment ne pas être touché et anéanti de la situation de Clotilde? Une simple rencontre à la bibliothèque universitaire va transformer sa vie en cauchemar avant une très lente reconstruction.
Ce récit montre bien la problématique ancestrale et malheureusement terriblement actuelle des victimes de viol : leur solitude face à ce qu'elles ont subi, la peur d'être accusées de l'avoir provoqué, le sentiment de ne pas avoir le droit de le dénoncer...
On constate une nouvelle fois ici les ravages de ces non-dits qui vont engendrer par un cruel jeu de dominos un acte irréversible.
Clotilde va sombrer en apprenant qu'elle est enceinte et un geste malencontreux va la pousser en prison et à l'abandon de son enfant.

Puis, changement de perspective : nous faisons la connaissance d'Ana, la fille de Clotilde.et nous la voyons évoluer dans les méandres des foyers sociaux et des familles d'accueil, jusqu'à la rue.
Encore une fois, l'auteure évoque la théorie de l'effet papillon et déroule le fil des conséquences des choix et des décisions, subis ou non.
Malgré tout, se dessine une conclusion salutaire, qui, si elle ne s'avère pas obligatoirement positive, sera une avancée dans ce destin mère/fille.

Au-delà de la noirceur des thèmes abordés (viol, prison, abandon, enfance ballotée, précarité), Cathy Borie tient à pointer l'importance des rencontres et des mains tendues, même dans les périodes les plus sombres de l'existence.
Cette petite lueur d'espoir qui peut être offerte à chacun, même quand tout semble figé et insurmontable.
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Voilà encore une auteure qui en est à son 13ème roman et dont je n'avais jamais entendu parler; c'est grâce aux Babelionautes dont je lis les chroniques régulièrement que j'ai été attirée vers ce roman et ce fut un coup de coeur.
Dans une première partie, Clotilde, jeune étudiante discrète et réservée de 20 ans, se laisse séduire par un jeune homme qui la viole. Elle découvre qu'elle est enceinte. Lorsqu'elle le rencontre fortuitement dans le métro et qu'il essaye de la retenir, il chute sur les rails et meurt. Condamnée à 3 ans de prison, elle accouche sous X en prison d'une petite fille qu'elle prénomme Ana. La reconstruction sera longue et difficile; elle ne pourra jamais combler le vide laissé par Ana.
La deuxième partie est consacrée à Ana, la rebelle, qui, à 17 ans, fugue d'une famille d'accueil et part à Paris. Elle vit dans la rue et ne survit que grâce aux livres qu'elle chaparde, à l'écriture de courts poèmes et à l'amour de Sam, le chiot recueilli dans une poubelle. Elle garde la tête haute, ne sombre ni dans l'alcool, ni dans la drogue jusqu'à ce que son chien meure, écrasé par une voiture. C'est alors la descente aux enfers avec l'envie d'en finir.
Le destin de la mère et de la fille est-il séparé à jamais? Ana peut-elle retrouver l'envie de vivre?
Les thèmes abordés sont nombreux et d'actualité : le non-consentement, le viol, l'accouchement sous X, l'ASE (aide sociale à l'enfance) présentée positivement, la vie dans la rue; ce dernier thème est particulièrement bien décrit, sans voyeurismes, sans pathos, sans manichéisme et il fait mouche.
Ce roman m'a profondément émue, par le magnifique portrait de ces deux femmes attachantes, confrontées à la violence, à la solitude; l'injustice qui s'abat sur Clotilde donne envie de hurler d'autant qu'au lieu de se sentir victime, Clotilde se sent coupable: coupable d'avoir suivi son violeur dans un hôtel, coupable d'avoir suscité son désir, coupable d'avoir abandonné sa fille. Pourquoi faut-il que la plupart des femmes violées ressente ce sentiment qui les amènent à ne pas porter plainte, à se terrer, à devenir invisible?
Ce roman est un hommage à la littérature, aux livres. C'est ce qui relie les deux femmes à la vie, leur laisse espérer un avenir. Ils aideront Clotilde à survivre à la prison, à reprendre ses études. Ils seront des moments de paix et de lumière pour Ana. L'auteure pousse cet hommage jusqu'à donner à ses chapitres des noms d'oeuvres très connues ("Stupeurs et tremblements", "L'écume des jours", "Bonjour Tristesse"....).
Je referme ce roman, émue et bouleversée; j'ai apprécié de le finir sur une note d'émotion et ne pas avoir à subir des pages de remerciements, une mode importée des États-Unis et qui m'agace, la plupart de temps.

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Ce roman secoue.
Dès les premières pages, on est scotché et ce jusqu'à la dernière.
Le fond est violent mais la forme et l'écriture sont tout en douceur et délicatesse, tout en finesse et en psychologie.

On suit deux femmes, deux parcours :

Clotilde, dont l'innocence et la jeunesse seront gâchées par une relation non consentie et tout ce qui en découle : la stupéfaction, la remise en cause, la colère, la culpabilité, la grossesse....

"Ce qui aurait pu être une joie, un éclat de vie, ne deviendrait qu'un épouvantable fardeau... Un ogre allait la dévorer de l'intérieur après que son créateur l'eût malmenée, blessée, humiliée."

Et Ana, fruit de cette violence, née sous X, et en refus permanent de l'amour et de l'accueil que pourront lui donner des familles adoptantes puis les foyers d'accueil, et en quête perpétuelle de son identité.

"Cette mère inexistant occupait de toute évidence la place immense que lui avait faite jour après jour les rêves brouillons d'une petite fille, la détresse d'une adolescente rebelle, et les mots ennuagés d'une jeune fille perdue, éperdue."

Ces deux destins sont déchirants.

Au gré des rencontres qu'elles font, elles se construisent, se déconstruisent, s'abiment, se donnent un peu de répit, font confiance puis rejettent...

En tant que lectrice, j'ai été happée par leur histoire, par cette écriture tellement belle, pour décrire tant de rudesse.
Les thèmes abordés dans ce roman sont nombreux et justement traités : le consentement, la quête d'identité, le déni, le pardon, l'amitié, la littérature, la reconstruction de soi...

J'ai été en apnée, me demandant à quel moment Ana trouverait enfin la sérénité.
Ce fut une lecture magnifique et délicate qui m'a beaucoup secouée, beaucoup émue.
C'est sombre mais lumineux à la fois.
C'est très réussi!

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Le sujet de la femme vivant dans la rue est un sujet douloureux assez peu abordé en littérature. Et pourtant, il y aurait de quoi écrire. Cathy Borie l'aborde avec beaucoup de délicatesse et de pudeur. Ana est une jeune femme née sous X, en perpétuelle recherche de cette mère inconnue qui l'a abandonnée. Elle va se heurter à la violence de la rue, traînant ses peurs et ses espoirs de squares en squats jusqu'à l'ultime détresse.
Un texte déchirant qui ouvre les yeux sur la solitude de ceux qui n'ont rien.
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