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3,29

sur 119 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Roman très court, certes, mais très bien mené. En 267 pages, Hugo Boris transforme une partie de chasse somme toute banale en lieu de toutes les tensions.
L'aspect bestial est là, représenté par ces animaux victimes, ces gibiers, mais aussi par le côté carnassier des participants. Une question se pose très vite : qui est le bourreau et qui sera le prochain gibier ?
Mais ne vous méprenez pas ! Ni fantastique ni gore dans ce roman, mais plutôt un thriller psychologique qui joue avec les nerfs du lecteur. La tension monte petit à petit, les masques glissent, les apparences s'effondrent... le héros s'interroge, et avec lui le lecteur.
Une intrigue simple mais bien menée, une fin très originale, des personnages humains et inquiétants... Bref, un très bon moment de lecture !
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Le récit se déroule en Norvège, où un groupe de chasseurs se retrouve dans un chalet isolé pour une semaine de chasse. Ce qui commence comme une aventure passionnante se transforme rapidement en un cauchemar, avec des éléments de suspense empruntant au huis clos. C'est à travers le prisme de la chasse que l'auteur va explorer des thèmes plus profonds tels que la nature humaine, la destinée, la vie, la mort et la philosophie. Ainsi, ce roman, bien qu'apparenté au thriller, est également un texte philosophique et théologique, offrant une réflexion approfondie sur la condition humaine.
Nous suivons René Derain, garde forestier et chasseur, qui a choisi de se rendre en Norvège pour une semaine de chasse intensive avec des experts venant d'Europe. Sept personnes en tout, deux femmes et cinq hommes, se retrouvent dans un chalet, sans se connaître. René Derain, arrive en dernier, accompagné de son chien, il ne peut que constater l'absence d'accueil. le premier dîner se déroule dans une atmosphère plutôt agréable, mais dès le lendemain, les difficultés commencent. le gibier se fait rare, certains chasseurs ont un comportement étrange, la météo vire rapidement au cauchemar, le froid s'installe, dehors les loups attendent. La maison devient un piège, plus de communication avec l'extérieur possible, le stock de nourriture diminue et la maladie frappe, la faim s'installe, la suspicion et l'angoisse règnent. Dans le groupe, des amitiés et des inimitiés se forment et un petit jeu cruel à propos d'un livre se met en place. On peut se demander si quelqu'un est derrière tout cela. L'amour s'invite là où on ne l'attendait pas mais un vent de folie souffle sur les personnages sans rien ne parvienne à l'arrêter à part la mort. Les quelques pages finales du livre n'ont pas été massicotées, un peu comme dans un livre dont vous êtes le héros il sera de votre responsabilité de les lire. Bonne lecture.
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Quelque part dans une forêt étrangère, à trois jours de la France... Peut-être en Norvège.

Sur une trajectoire interminable bordée par des haies d'arbres noirs et une forêt dense, René Derain, garde chasse en vacances, conduit à la limite de l'épuisement, seul, avec son chien. le paysage est désertique, un véritable bush de sapins, d'aulnes, de pins. le décor et son silence sont pesants, angoissants. Il a rendez-vous dans un chalet avec des actionnaires, passionnés de chasse comme lui, qui seront le temps du séjour ses compagnons de battues.

Arrivé au relais, il est accueilli par un groupe disparate, quatre hommes et deux femmes, de nationalités différentes et tous des inconnus les uns pour les autres. La convivialité de l'assemblée apaise René. Les conversations sont anecdotiques et légères, l'ambiance sans mondanité ; il règne une bonne camaraderie.
Le lendemain, la première traque est organisée et ils ambitionnent tous un trophée. Les consignes sont données...
"- Fox, un coup long... Chevreuil, deux coups longs... Pour un cerf, trois coups longs... Et pour l'élan, quatre coups longs."
Les chiens lâchés, ils se postent et restent attentifs aux moindres échos, admiratifs du tableau. Lorsque apparaît devant eux un orignal majestueux, fier et serein.
"Cranach épaule son arme. Au creux du pouce, il ôte la sûreté, retient sa respiration. Il tire. le coup de feu explose violemment, la crosse lui rue dans l'épaule... La violence de la détonation s'est répercutée à travers la forêt... Dans la lunette de son arme, l'animal est debout. Cranach manoeuvre la culasse de la carabine, fait monter une autre balle... vise, presse le doigt sur la détente, lâche une deuxième balle... il désépaule, jette un oeil hors de la lunette. - Bon sang ! Les mains de Cranach se mouillent de sueur... Il recharge l'arme, de la sueur plein les yeux, la bête est à lui !... - Va pas nous tuer un chien, dit Derain. La carabine claque encore au milieu des abois jetés à pleine gueule. Il lève les yeux, comme s'il ne pouvait plus faire confiance à la lunette de visée, à tout ce qui aurait un lien quelconque avec cette carabine de malheur. La bête est toujours debout."
Incompréhension, doute, le chasseur ne comprend plus. C'est la honte qui le submerge. le cervidé tient sur ses jambes alors qu'il a reçu trois balles. La plaisanterie n'est pas à son goût et l'amertume le rend agressif.
"- Il est mort debout." Mais la carne est vieille et dure, cela sera un festin pour les chiens.
Dans la soirée, de retour dans le cottage, la situation se dédramatise et tourne à la rigolade. Un flocon de neige voltige, puis un second... Au matin, le site est d'une blancheur lumineuse. La chasse reprend, la neige aussi, resserrant en étau le huis clos, le préparant au drame, étouffant les plaintes des naufragés.

Les canalisations gèlent, le froid glacial paralyse, brûle les corps, le ravitaillement pillé s'appauvrit, des circonstances étranges obscurcissent les relations, le gibier est moqueur et invisible, un livre mystérieux émerge, gardé fiévreusement par René, la claustration rend soupçonneux, la sensation curieuse d'être épié mène à la démence. Que fait leur hôte ? Ne devait-il pas les rejoindre ? Est-ce que quelqu'un sait qu'ils sont là ? Pourront-ils survivre contre ces adversaires "le froid et la faim" ? Et ce livre ? Un livre qui narre leur futur, où tout est planifié comme un script.
La forêt sera sans pardon et l'agonie solitaire.

J'ai aimé ce livre et suis ravie d'avoir suivi les conseils de Sandy. Au début de cette lecture, j'ai été saisie d'écoeurement, on y parle de la chasse, d'abats que l'on arrache au cadavre d'une bête pour les déguster à l'apéritif, d'un petit lièvre sorti de son terrier qu'une vieille écossaise tue d'un coup de main tout en disant à son équipier d'une voix douce qu'elle adore les enfants... et puis j'ai été prise dans la tourmente comme emportée, bien malgré moi, dans cette forêt épaisse qui rend la cruauté qu'elle reçoit. J'ai tourné les pages, j'ai vécu l'angoisse, l'isolement, la folie. Je suis revenue sur mes pas, pensant avoir omis un passage, une explication, ne comprenant pas le cheminement de l'auteur, pour admettre plus tard le fantasque et la psychose qu'il nous délivre à travers un livre. Dans les dernières pages, je me suis muni d'une arme moi aussi... J'ai pris un couteau pour éventrer les feuilles suturées. Je voulais apprendre le déliement, cherchant une morale ou des justifications plus rationnelles. J'ai tranché et j'ai presque crié...

"- Alors qui ? Qui ?"

A lire.
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Roman très court, certes, mais très bien mené. En 267 pages, Hugo Boris transforme une partie de chasse somme toute banale en lieu de toutes les tensions.
L'aspect bestial est là, représenté par ces animaux victimes, ces gibiers, mais aussi par le côté carnassier des participants. Une question se pose très vite : qui est le bourreau et qui sera le prochain gibier ?
Mais ne vous méprenez pas ! Ni fantastique ni gore dans ce roman, mais plutôt un thriller psychologique qui joue avec les nerfs du lecteur. La tension monte petit à petit, les masques glissent, les apparences s'effondrent... le héros s'interroge, et avec lui le lecteur.
Une intrigue simple mais bien menée, une fin très originale, des personnages humains et inquiétants... Bref, un très bon moment de lecture !
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Hugo Boris m'avait déjà ébloui avec son roman : Trois grands fauves, paru en 2013 aux Éditions Belfond, et il récidive avec ce thriller psychologique sous haute tension. Un huis clos fantastique, qui inquiète le lecteur, tout autant que les chasseurs. 

La forêt oppresse, le malaise omniprésent s'accentue, et les chasseurs plus énigmatiques les uns que les autres n'arrangent rien. Il est impossible d'être tenté de lire la fin puisque les dernières pages sont encore scellées, il faudra les découper une fois le moment venu, pour enfin mettre fin au suspens. 

Une idée bien originale pour garder la tension à son comble et une belle initiative de rééditer ce récit de la part des éditions Belfond, car la délégation norvégienne, deuxième roman de l'auteur était épuisé et c'est vraiment une chance et un bonheur de pouvoir le découvrir. 

Alors laissez vous tenter ?
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Ça commence comme un roman d'Agatha Christie avec son refuge en forêt, ses habitants d'un jour qui s'y découvrent. La seule activité ici consacrée est la chasse. La forêt, frigorifiée, isole l'ensemble.. L'ambiance s'installe lentement, froide et oppressante. La tension va crescendo. Les esprits et les corps vacillent.
Dans son roman La délégation norvégienne, l'auteur, Hugo Boris, dessine sur la neige quelques pistes, sème quelques indices pour mieux perdre son lecteur. Petit à petit, mot à mot, ce dernier sent se dessiner une machination bien plus dense qu'en apparence et dont il pourrait devenir la première victime.
Difficile d'en dire d'avantage sans trahir la composition de l'ouvrage. Il s'agit simplement ici d'en apprécier la main, sûre d'elle et de ses effets, diluant la tension et les interrogations avec retenue. L'auteur, jeune écrivain, maîtrise sa chose et ose beaucoup, faisant éclater les limites de l'ouvrage et du genre. le style, sobre et direct, les personnages, hauts en faits et gestes, la structure maîtrisée, servent le procédé, quant à lui vertigineux.
Pour ceux qui aiment être surpris et manipulés par leur auteur, essayez-le. Pour les autres, plus adeptes des lectures classiques au coin du feu, merci de repasser plus tard, le bois de chauffe venant déjà à manquer...

(critique rédigée dans le cadre du programme "Masse Critique" de Babelio)
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