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EAN : 9782714445131
396 pages
Belfond (21/01/2010)
3.25/5   60 notes
Résumé :
Ivan est désigné pour être le premier homme à rester plus de quatre cents jours en orbite autour de la Terre.
Un homme ordinaire, marié, père de deux enfants, quitte la planète.
Tandis que l’Empire soviétique plonge dans le chaos, il tourne sans fin.
Pour lui, le Soleil se lève et se couche seize fois par jour. Au fil du temps, il perd le sommeil, l’odorat, le goût.
Sa colonne ne le porte plus.
Sa raison vacille.
Il s’entraî... >Voir plus
Que lire après Je n'ai pas dansé depuis longtempsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Fasciné, attiré, passionné par la conquête de l'espace depuis ma plus tendre enfance, je devais lire ce roman.
Comme un pouvoir d'attraction !

Petit, j'ai longtemps rêvé, la tête dans les étoiles de Youri Gagarine, Alan Shepard, Neil Armstrong, Buzz Aldrin, Michael Collins...comme des noms de rock stars !

Le soviétique Ivan, donc, médecin-cosmonaute ou cosmonaute-médecin, marié, 3 enfants, compte bien battre le record de "longévité" dans l'espace : 400 jours !

Objectif des missions futures : relier Mars.
1 an l'aller. 1 an le retour.

A bord d'un Soyouz, accompagné de 3 équipes successives qui vont se relayer, Ivan va tour à tour contrôler la santé physique de ses coéquipiers (la santé mentale, elle, sera surveillée de très près par une équipe de spécialistes-voyeurs...au sol), prélever le sang et les urines des spationautes pour mesurer les effets de l'apesanteur, réparer des dégâts, causer des dégâts et même effectuer une sortie dans l'espace (un moment très très prenant).
Les mots d'Hugo Boris excellent à traduire, sans démonstration ennuyeuse ou lourdeur prétentieuse les mots techniques d'un voyage spatial : module, baie de chargement, bouclier (mais non, pas le bouclier fiscal mais le bouclier spatial !), etc.

L'auteur a cogité pendant 3 ans le sujet : étude technique d'un vol spatial, rencontres avec des spationautes, lectures...

Petit rappel.
Un spationaute soviétique se nomme cosmonaute. Un spationaute américain se nomme astronaute. Dans les 2 cas il s'agit de spationautes. C'est clair ?

L'aventure spatiale est toute jeune. Seulement 53 ans d'âge.
Le 1er lancé de satellite, un Spoutnik soviétique, date de 1957 !

Le roman décrit cette fabuleuse et dangereuse expérience humaine. le corps, comme l'esprit, ne sortent pas indemmes d'une telle expédition et il faudra longtemps, longtemps pour réapprendre à vivre...les pieds sur terre.

C'est tout cela que raconte l'auteur : la sélection draconienne parmi les candidats spationautes pour espérer voler un jour dans l'espace, le mal de l'apesanteur, le manque de sommeil pendant les incessants levers et couchers de Soleil journaliers, le semblant de nourriture séchée et déshydratée, les os et les muscles affaiblis, atrophiés par l'apesanteur, la solitude, le manque d'air, le manque d'amour, le manque de terre...

Comme ce cosmonaute qui, revenu sur terre, refuse de marcher sur l'herbe de peur de l'abimer !

Le titre énigmatique du livre vient nous prévenir qu'une danse, même anodinement spatiale, peut s'avérer fatale...

Pourtant, dans ce livre il manque un "je-ne-sais-quoi" de "Houston ! Houston ! Nous avons un problème !".
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Une aventure spatiale passionnante. En 1991, Ivan, cosmonaute et médecin part vivre à bord de la station spatiale MIR avec l'objectif d'y séjourner plus d'un an. Il y côtoie successivement trois tandems de cosmonautes : Vicktor et Nicolaï, Georgyi et Nikita et enfin avec Sacha et Bogdan. Les aspects techniques de la mission sont décrits avec beaucoup de détails qui prouvent le soin qu'a pris l'auteur à sa recherche documentaire. Les aspects humains, physiques et psychologiques sont également bien développés et enrobés d'une belle enveloppe romanesque qui rend la lecture très agréable.
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En 1991, Ivan décolle de Baïkonour, avec deux autres cosmonautes, pour rejoindre la station Mir. Il est le premier homme qui doit passer plus de 400 jours en orbite.
Avec une foule de détails, Hugo Boris nous fait vivre cette "expérience" (le mot convient tout à fait : Ivan n'est qu'un cobaye dont le rôle est de montrer quelles conséquences un long séjour en apesanteur peut avoir sur l'organisme). Ces détails concernent tout autant la technique que les bouleversements physiologiques que subissent les hommes ballotés dans la station, loin de ce phénomène physique avec lequel on vit quotidiennement, auquel on ne fait pas (et on ne peut pas faire) attention et qui influence pourtant nombre de nos fonctions vitales : la pesanteur.
Hugo Boris s'est documenté scrupuleusement, en allant, notamment, interroger des cosmonautes à la Cité des Etoiles près de Moscou. Cela nous permet d'être vraiment immergés dans cette vie, loin de tout repère, de devenir nous-même Ivan, de souffrir comme lui de tous ces changements physiques. Et aux lecteurs un peu curieux, le réalisme et la précision de l'auteur offrent une possibilité d'une découverte tout à fait fascinante d'un mode de vie et de contraintes qu'on ne soupçonne pas.
Oui, et après ?
Après, il m'a semblé que la technique prenait trop de place : on se sentait écrasés par autant de détails, les hommes présents n'étaient que des seconds rôles : seule Mir comptait. D'ailleurs les cosmonautes échangent peu de mots, sinon des blagues idiotes pour détendre l'atmosphère confinée de la station, et des considérations qui tombent à plat, mal comprises par leurs acolytes ou mal exprimées. Et la tension, les doutes, les questionnements d'Ivan qui pointent de temps à autres, semblent ne pas avoir leur place. Il a une mission à remplir : il n'est pas là pour se poser des questions. Et surtout pas : "Qu'est-ce que je fous là ? Dans cette station ? Dans ce corps ? Dans cette vie ?"
Mais ça, c'est dans la première moitié du roman. Car au milieu, très exactement au milieu, Ivan sort dans l'espace. Et nous vivons alors avec lui l'un des moments les plus intenses du livre. Et ensuite, tout bascule (du moins, est-ce l'impression que j'ai eue) : l'humain ose enfin s'affirmer, reprendre sa place, comprendre son importance. Alors que, lors de sa sortie à l'extérieur de Mir, Ivan n'était qu'une miette perdue dans l'immensité du cosmos, il prend par la suite une envergure énorme. Comme s'il lui avait fallu tout ce temps (et surtout cette expérience unique) pour réaliser qu'il comptait, qu'il avait un rôle à jouer.
Alors, finalement, même si nous ne vivons pas dans les mêmes conditions, ce roman nous pose aussi cette même question : à quoi servons-nous ? Et quelle importance avons-nous, nous qui sommes si fragiles, qui pouvons disparaître en une seconde (même pas : en une poussière de seconde) à cause d'un geste, d'un acte irréparable ?
La seconde partie du roman est donc celle de l'humain et offre de nombreux moments très beaux, dans lesquels Ivan redécouvre l'importance de détails que l'on considère si négligeables et qui font pourtant toute notre vie. Servis par la plume riche et dansante d'Hugo Boris, certains de ces passages sont vraiment poignants. Je ne peux évidemment rien en dire, et juste vous inviter à les lire... et à lire tout le roman, puisque l'un de ces passages forts (et peut-être le plus fort) est constitué par les toutes dernières pages.
C'est donc un roman ambitieux, complexe, superbement écrit, foisonnant, très "instructif", autant sur le plan technique qu'historique, mais également sur le plan humain.
Pour conclure, je ne peux que vous inviter à découvrir les deux autres romans d'Hugo Boris (Le Baiser dans la nuque et La Délégation norvégienne), qui n'ont vraiment rien à voir, ni dans l'ambiance, ni dans le style, ni dans le thème. Comme si l'auteur aimait plus que tout nous surprendre et s'imposer des défis à lui-même. Défis qu'il sait relever avec talent.
Lien : http://sebastienfritsch.cana..
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Alors oui, certes, je l'ai dévoré. Mais avec moi, ce n'est généralement pas bon signe... Des moments passionnants contre des moments très (voire très très) ennuyeux... le fil conducteur du type paumé qui se demande s'il veut mourir et qui, au moment où il a la mort en face, s'accroche à la vie, ne date pas d'hier, même s'il a, je pense, rarement (ou jamais ?) été imaginé dans ce contexte. Cependant, on vit quelques moments de la conquête spatiale soviétique avec plaisir et curiosité (mes connaissances en la matière sont trop faibles pour savoir s'il s'agit uniquement de fiction, ou si l'auteur relate des faits réels, notamment à la fin, juste avant qu'Ivan redescende sur Terre). Et puis, je ne peux pas le nier, on finit par s'y attacher, à ce héros paumé !!
Même si la scène d'amour de la fin m'a un peu gonflée, je me suis posé la question suivante : existe t-il, dans la littérature, d'autre(s) description(s) de l'amour en apesanteur ?
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1991, Ça y est, Yvan avec deux astronautes décolles de Baïkonour direction l'orbite qui leur permet de tourner autour de la terre. Il a passé tous les tests et voilà, il est parti pour quatre cents jours. Il pourrait être le premier homme à avoir été en apesanteur si longtemps.
Yvan, Viktor et Nikolaï vivent en vase clos. Les notions haut, bas n'existent plus, ils doivent regarder d'où vient la lumière pour savoir où est le haut. La cohabitation n'est pas aisée, des conflits larvés naissent. Seule la technique a droit de cité à bord, Ivan ne se sent pas à sa place. Il va même jusqu'à jouer à un jeu idiot rebondir contre les parois de la station, il pourrait aller jusqu'à ouvrir une voie d'air, quelque chose en lui l'empêche de s'arrêter. Seul Viktor saura.
Le trio change, Viktor et Nicolaï laissent la place à Nikita et Golbaev. Dans un des sacs, le service d'hygiène mentale a déposé une cassette vidéo pour van…. Un film érotique et ou porno
Orbite 3954, il sort de la station avec Nikita la trouille au ventre. Entre eux naît une fraternité, peut-être la même que les soldats juste avant un combat « Ivan pusse davantage, aperçoit autour de lui une nuée de petits objets happés par le vide qui affluent vers l'ouverture : rondelles, sangles,crayons… La clarté de l'étoile l'éblouit. Il vérifie la solidité des câbles, se plaque contre les barreaux de l'échelle. « Alors qu'il est en chute libre depuis des mois, il est pris de vertige. Sous les chaussons, la Terre défile à une vitesse ahurissante. Il ne la percevait pas ainsi à travers le hublot… Il n'y a plus de fond contre lequel s'écraser. »Autour de lui, le silence, l'absence de bruit et, plus tard, la tentation de l'ultime.
A l'intérieur de Mir, l'entente entre les trois hommes s'affirme. Est-ce Ivan qui « s'humanisent » ? Est-ce le passage à vide qu'il a connu ? Enfin bref, il se sent bien dans le trio.
Troisième changement d'équipage. Sacha et Bogdan prennent la place de Nikita et Golbaev. Sacha est une femme. Pas facile la promiscuité avec une femme dans un si petit endroit. Mais tant de choses ont changé depuis sa sortie dans le néant de l'espace.
Depuis son départ, j'ai vu Ivan évoluer, de machine, de questionnement sur lui-même, sa place dans l'habitacle et dans la vie... il passe à l'humain. Il ose être présent. « Ivan sent les mots de son compagnon pénétrer doucement ses défenses, s'introduire en lui comme une lumière paresseuse. Il devine à sa chaleur qu'elle se répand tranquillement, cherche les coins où cureter les ombres. Nikita n'a rien dit méchamment. » Il ose être lui-même.
Une livre dense, une mine de renseignements sur la vie dans l'espace. J'ai ressenti le confinement, la promiscuité, le manque. Très instructif sur la modification de l'homme dans ce milieu hostile.
Une belle découverte restée trop longtemps sur mon étagère.


Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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critiques presse (1)
Telerama
19 juillet 2011
Hugo Boris fait un thriller, une épopée chatoyante, un roman sentimental
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Il ne la regardait plus que distraitement, comme il aurait regardé sans le voir un visage familier. Il la contemple enfin, cette corne africaine couleur de sang caillé. L'aplat de latérite rouge affronté au bleu profond de la mer. Les miettes de nuages là-dessus, leurs ombres jetés par milliers de mille. Depuis combien de temps fixait-il le gravillon pris dans l'épaisseur du hublot au lieu de regarder à travers la vitre ?
Son œil glisse sur les filaments de plancton, les barres sableuses, les circonvolutions brunes des déserts salés.
Le dessin éphémère de l'eau dans les forêts d'Amérique du Sud lui serre lecœur. Le Soleil dévoile les fleuves et leurs bras morts en les faisant étinceler. Leur surface brille un instant, puis s'éteint, aussitôt relayée par d'autres nappes d'argent bruni, d'autres lacets, d'autres chemins d'eau jusqu'alors invisibles.
Il la dévisage d'un regard oblique, comme s'il venait d'ailleurs et l'observait pour la première fois. Alors c'est cela, ma planète ? Le mot vibre bizarrement, comme l'un de ceux dont il a perdu le sens et dont il n'entend plus que la creuse sonorité.
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De cette bonne colère qui tient les hommes, une engueulade qui serait de l'affection, qui voudrait dire : tu existes.
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Il n'espérait rien, ne voulait rien. N'est-ce pas à ceux-là qu'on donne tout ?
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Vidéo de Hugo Boris
L'édition 2022 du Grand prix Sofia de l'Action littéraire a eu lieu le 18 et 19 mai, à Chambéry. Elle a proposée une table-ronde intitulée « Les festivals littéraires à la croisée des arts » en présence de Daniela Farail (festival du Premier Roman de Chambéry), Sébastien Planas (Festival international du livre d'art et du film) et Dominique Rouet (festival le Goût des autres), Carole Zalberg (autrice et membre de la commission attribution des aides de la Sofia) et Hugo Boris (auteur et membre de la commission attribution des aides de la Sofia) et animée par Cécile Deniard, Présidente de la Sofia.
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