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Face au Styx » de
Dimitri Bortnikov, publié chez Rivages, est vraiment un récit inclassable; il se lit, il se déclame, il se fait aimer ou détester au fil de ses 750 pages…en tous cas il est à consommer, comme la vodka, avec modération !…ce qui fait durer le plaisir d'une lecture exigeante qui divague entre trivialité et pure poésie !
Le narrateur, Dimitri, émigré russe à Paris, raconte ses aventures et ses rencontres. Sur son chemin, la séparation ou la mort l'attendent à chaque carrefour, dans des circonstances parfois dramatiques…il convoque son passé, se replonge dans ses souvenirs d'enfance, évoque sa grand-mère, Babanya, son pépé Jo, son ami bossu surnommé ‘Gibbeux' – tous disparus.
Attendez-vous à découvrir un style tout à fait hors-du-commun : Bortnikov fait fi des majuscules en début de phrase, multiplie les points d'exclamation, les néologismes savoureux (‘dimitreries', ‘toi-moi'), les métaphores loufoques. Dans cet univers si sombre, face au Styx, il y a des éclats de rire et de poésie pure ; on ressent à la lecture des émotions brutes, passant des larmes, au dégoût, à l'hilarité. Prenez surtout votre temps pour savourer cette langue, ces références érudites et cette atmosphère tellement empreintes de l'âme russe !
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