EN PLEINE TERRE
En pleine terre
les portes labourées portant air et fruits
ressac
blé d'orage
sec
le moyeu brûle
je dois lutter contre mon propre bruit
la force de la plaine
que je brasse
et qui grandit
tout à coup un arbre rit
comme la route que mes pas enflamment
comme le couchant durement branché
comme le moteur rouge du vent
que j'ai mis à nu.
p.75
Une glose obscurcit ou éclaire.
Demain – déjà, comme un nœud dans le jour.
Ce feu qui, sans même adhérer au terme qui le désigne, ne tient pas en place (qu’on le nomme froid, aussi bien…).
Je ne me suis habitué au jour qu’à la fin du jour.
La meule de l’autre été scintille. Comme la face de la terre qu’on ne voit pas.
Je reprends ce chemin qui commence avant moi.
« je reprends ce chemin qui commence avant moi
comme un feu en place dans l’air immobile
l’air qui tournoie au-dessus du chemin.
Tout a disparu. La chaleur déjà».
P 87
« Météore »
« L’absence qui me tient lieu de souffle recommence à tomber sur les papiers comme de la neige. La nuit apparaît, J’écris aussi loin que possible de moi »
p 38
Le soleil,
voiture obscure.
Tout commence
à la montagne inachevée, à un moment de terre perdue.