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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le juge Boulouque, çà vous dit quelque chose ?
Mais si, les attentats de 1986 (rue de Rennes, etc…), le terrorisme, l'affaire Gordji, le « Pouvez-vous me dire droit dans les yeux…. » de Chirac à Mitterrand, l'Iran…et le juge anti-terroriste Gilles Boulouque.
Sa fille Clémence avait une dizaine d'années alors, et sa vie de petite fille a basculé à partir de cette année-là.
Son père est menacé, des gardes du corps ne le quittent pas, elle-même ne peut plus sortir seule avec ses camarades.
La pression politico-médiatique se fait plus forte sur lui, il est pris à parti par la presse, inculpé pour avoir brisé le secret de l'instruction.
Et le 13 décembre 1990 il se suicide.
Bien sûr Clémence ne comprend pas.
Comment a-t-il pu les abandonner, comment a-t-il pu choisir leur souffrance plutôt que sa souffrance à lui ?

Sans pathos, Clémence retrace les dernières années passées avec son père en essayant de retenir au maximum les souvenirs qui lui restent. Il en est un particulièrement émouvant, c'est quand elle se souvient que, quelques jours avant le suicide de son père, elle lui a refusé de s'asseoir à côté d'elle sur le canapé pour regarder la télé, il fallait rentrer plus tôt lui dit-elle…

C'est son premier livre. Elle l'a écrit alors qu'elle était à New-York en septembre 2001 et que le terrorisme la « rattrapait » !
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Clémence Bouloque est la fille du juge Gilles Boulouque, en charge des affaires liées aux attentats parisiens des années 80. Son enfance dorée, passée au coeur d'une famille unie et joyeuse, a été marquée par un drame : le suicide de son père. Un évènement brutal qui donne du sens à la tristesse et au silence grandissant de son père mais vécu comme un seisme au coeur de chacun, et de Clémence en particulier.

Son autobiographie retrace avec émotion la vie d'une famille heureuse, escortée au quotidien et protégée des attaques extérieures, des pressions politiques, des journalistes inquisiteurs par un père tout entier consacré à sa tâche et peu présent. le regard d'une enfant capricieuse s'affine grâce à l'évocation des souvenirs filtrés par le regard de Clemence devenue adulte.
Le style est fluide et agréable. Cette histoire intime nous montre comment la fonction de juge s'est répercutée sur son histoire individuelle mais aussi celle de sa famille, impactée par ces tensions cachées, mais ressenties silencieusement jusqu'au drame. Un récit touchant.
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J'avais lu ce témoignage à sa sortie, et il m'avait beaucoup touché. Vu à travers les yeux d'une enfant, une époque qui vivait le terrorisme sans vraiment soutenir ceux qui luttaient contre, parce qu'on préfère avoir sa vie tranquille.
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Un très beau livre sur la perte, l'absence, le souvenir. Une écriture délicate et habitée.
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Clémence Boulouque nous livre sa douleur d'avoir vu son père mourir broyé par le système. Un livre intense, fort bien écrit avec justesse et sensibilité. L'émotion est vive, ces pages sont belles et délicates.
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En 1987, l'iranien Wahid Gordji, impliqué dans l'attentat terroriste de la rue de Rennes (sept morts) a été échangé par les autorités françaises contre deux otages français du Hezbollah libanais. le juge antiterroriste Gilles Boulouque, en charge de l'instruction sur l'attentat, a servi de caution judiciaire à la raison d'Etat en procédant à une simple audition du mis en cause avant son départ en avion. Cet épisode a provoqué le célèbre échange Mitterand-Chirac lors du débat présidentiel de 1988 (droit dans les yeux…). le juge Boulouque, qui avait, entre-temps, été inculpé pour violation du secret de l'instruction dans une autre affaire, s'est suicidé le 13 décembre 1990, d'une balle dans la tête à son domicile. Sa fille Clémence, âgée de treize ans au moment du drame, livre le récit de son adolescence saccagée par ce traumatisme et se remémore l'enfance heureuse vécue auprès de parents aimants. Ce livre, qui ne cherche pas à expliquer l'inexpliquable, est un bel hommage au disparu, souvent touchant, parfois bouleversant.
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