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Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Alger, 1979. Sauvage est construit comme le long monologue d'une jeune fille, Alya, 14 ans. Elle revient sur l'année passée, un an après la disparition mystérieuse de son ami d'enfance Sami. Pour ne pas l'oublier, elle écrit, retraçant les liens qui les unissait, les tensions qui ont pu surgir au fil des années, et surtout la blessure atroce que cette disparition lui a causé.

C'est finalement le portrait, élaboré d'une manière très fine, d'une jeune fille qui entre dans la période troublée de l'adolescence, mal dans sa peau et dans son corps. Une jeune fille qui vit très mal son passage à l'âge adulte, surtout sans le soutien que fut Sami : "Je n'ai pas peur la nuit avant de m'endormir, je n'ai pas peur des esprits, j'ai peur de ce qui existe. Je crois que j'ai peur de la vie, comme on me l'a donnée, proposée. Parce que j'ai l'impression de ne pas avoir le choix. D'être obligée de suivre les autres, le monde. le marche du temps. C'est comme un écrasement de savoir cela. D'être obligée de l'accepter pour devenir une vraie personne, c'est-à-dire une personne qui trouve sa place, qui s'inscrit dans ce monde et qui participe, avec les autres, à la marche, sans jamais pouvoir l'arrêter, ou lui faire changer de sens."

C'est l'expression d'une grande détresse, d'une grande solitude et d'une grande clairvoyance quant au monde des adultes et à la vie. Une sorte de soeur de la petite fille de L'Élégance du Hérisson. Les émois de l'adolescence sont très présents : "Il fallait que ça sorte. On étouffait de nous-mêmes [...] Je me disais que nos âges étaient comme des vêtements trop petits pour nous. On avait d'autres envies. On avait d'autres désirs. On manquait de liberté. On n'avait pas eu d'enfance, on renonçait à notre jeunesse. Il nous fallait toujours plus. Toujours plus fort. Toujours plus vite. On ne voulait plus de limites. Et cela donnait de la colère parce qu'on était dans la frustration." . Un désir violent de liberté, de changer d'air, de sortir de cette atmosphère où a vécu Sami, c'est donc ce qui ressort de cette lecture.

Et en filigrane, une peur diffuse face à l'année 1980, qui se répand dans toute sa famille. (Note : Pour Nina Bouraoui, c'est l'année 1981 qui sera marquante puisque après des vacances en France, la famille ne peut pas rentrer en Algérie. le deuil d'une vie sauvage et libre.)

De son côté, Alya décortique tout, de la lumière du matin à ses propres sentiments en passant par le comportement des gens qui l'entourent : "C'est ce que j'ai toujours ressenti. Les autres ne sont rien. Leurs ordres ne sont rien. C'est notre réponse aux autres qui veut dire quelque chose, qui signifie quelque chose, et vouloir être libre des autres est une autre forme de prison.". On a l'impression qu'elle scanne sans cesse son environnement, s'interrogeant sur tout, en une sorte d'apprentie philosophe : "Je me disais que pour prendre conscience de la vie il fallait changer d'angle."

Au départ, je me suis laissée happée par ce ton nouveau, cette construction intéressante. Et puis, malgré la beauté du style, je me suis lassée de ce monologue, de cette voix unique, et je me suis perdue dans toutes ses réflexions, dans le labyrinthe de ses pensées, et me suis empressée de le refermer. Un livre angoissant et étouffant.

Lien : http://missbouquinaix.wordpr..
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Alya a 14 ans en 1979 à Alger. Son ami d'enfance Sami a disparu depuis maintenant un an. Alya écrit ses ressentis, ses peurs, ses angoisses. Elle tente par l'écrit de mettre des mots sur des sensations et des sentiments qui la troublent et la laisse parfois sans réponse. Alya nous narre aussi son pays, l'Algérie, mais sans que cela en fasse un livre invitant au voyage et à la découverte. 1980, l'année de tout les fantasmes et changements approche, et Alya, encore enfant par certains points, semble à la fois effrayée et fascinée par ce qui pourrai se passer. Ce long monologue nous perd parfois comme pour mieux symboliser le fil des pensées et les divagations de l'esprit mais rend la lecture parfois ardu. Bien que Alya grandisse au fil du livre et parvienne à faire un travail sur elle-même notamment concernant sa peur de l'avenir j'ai eu du mal à me passionner pour ses émois adolescent. Je n'aime en général pas les livres dont le personnage principal est un enfant où un adolescent et celui-ci ne fait pas exception. Je n'arrive pas à me projeter dans ce type de personnage et étant peu attirée par les enfants je ne ressens que peu d'empathie envers eux. La relation avec Sami qu'elle nous conte m'a paru très enfantine entre amour, amitié et haine.
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