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Lu en 2020. Ce roman à la fois tragique et lumineux m'avait beaucoup touchée. Une plume désarmante par son dépouillement, et déroutante par sa véracité !
Un récit absolument prégnant, qui parle d'amour et de passion destructrice, d'adultère, d'égoïsme et de don de soi. Mais qui peut être à ce point digne d'un tel amour ? Comment mériter un tel sacrifice ?!... Il m'avait fallu faire un terrible effort pour essayer de ne pas juger, ni les uns ni les autres, de tenter de comprendre leur cheminement mental et affectif.

(NB : j'avais beaucoup apprécié l'adaptation cinématographique du roman)
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Femme de l'ombre ensevelie sous le regard de son mari, Elisa est la « femme de Gilles ». Elle se dévoue corps et à âme à l'amour qu'elle porte à son époux.

Femme et mère, Elisa attend un troisième enfant. Ses enfants sont le reflet de Gilles et de leur amour. Elle partage avec lui une vie paisible et une tendresse réconfortante. Quand le désir de Gilles implacable se tourne vers Victorine, la soeur d'Elisa, ce rapprochement semble inconcevable. Pourtant, Gilles se laisse consumer par cette passion dévorante. Face à sa jalousie, Elisa fait le choix de souffrir en silence et continue à se consacrer à son mari. Jusqu'où ce dévouement inconditionnel la conduira-t-elle ?

Madeleine Bourdouxhe dans un roman fluide et d'une simplicité implacable, nous raconte l'abnégation totale d'une femme. J'ai beaucoup apprécié ce texte qui dresse une réflexion pudique sur la condition de la femme.
Lien : https://memoiresdelivres.fr/
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La femme de Gilles c'est Elisa. Son homme est tout pour elle, elle est amoureuse comme au premier jour. Il est beau, il est gentil. Il travaille à l'usine, ils ont de jolies jumelles, un bébé en route… bref, ils sont heureux.

C'est sans compter sur la présence de la soeur d'Elisa, Victorine, qui va semer le trouble chez Gilles…

Les amours gnan-gnan ne sont pas ma tasse de thé, la dépendance aux hommes non plus ; alors oui elle m'a agacée Elisa : Son côté épouse parfaite qui attend, sa posture christique de dévouement, de souffrance et de sacrifice… pour « l'amour ».

Mais tout cela est très propice à une grande réflexion féministe, donc roman à mettre entre toutes les mains !

Son charme désuet est très agréable à lire.
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Elle l'aime depuis le premier regard, son Gilles. Elle est fière d'être sa femme, la mère de ses jumelles, de porter un nouvel enfant, de lui préparer son petit-déjeuner, de l'accueillir d'un sourire après sa journée de travail, de lui préparer à dîner. Il est beau son Gilles, il est travailleur. Un bon mari, un bon père, un bon gars. Elle ne se lasse pas de vivre à ses côtés, de le regarder, de le toucher. C'est la femme de Gilles.

Gilles aime Élisa. C'est son épouse, la mère de ses enfants. Il est heureux avec elle, content de la retrouver après sa journée de travail, de prendre ses filles sur ses genoux, de s'occuper du jardin à deux pour y faire pousser fleurs et légumes.

Mais il suffit parfois d'une étincelle de désir pour que tout foute le camp. Gille n'avait jamais prêté attention à Victorine plus que cela. Mais elle aime le sexe et aime que ça se perçoive. Un moment de faiblesse et Gilles tombe dans le panneau. Il est ferré. Foutu.

Ce roman publié en 1937 est bouleversant. On serait vite tentés de blâmer Élisa pour sa faiblesse. Comment peut-elle rester là à ne rien dire, à voir les deux amants jouer sous son nez, son beau Gilles lui parler ouvertement des tourments que lui fait subir Victorine ? Mais Élisa force l'admiration car elle aime tant qu'elle est prête à tous les sacrifices pour que son amour reste vivant. Ce qui la tuerait, c'est de ne plus aimer. Même si elle souffre en silence, pleure en cachette, être la femme de Gilles est sa raison de vivre.

Celle qui pourrait être un personnage pathétique est une femme que je n'oublierai pas de sitôt et qui m'aura fait vivre un grand moment de lecture. Je me suis régalée de la plume de Madeleine Bourdouxhe, très talentueuse derrière une fausse impression de spontanéité et de simplicité. C'est une écriture sensorielle, d'une justesse rare.

La Femme de Gilles fait partie de ces romans d'une telle intensité émotionnelle qu'ils nous laissent k.o une fois la dernière page tournée. Puissant. Poignant. Magnifique.
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Très beau roman, d'une écriture très fluide et addictive. J'ai été captivée.
Cependant, le personnage d'Elisa m'a pas mal questionné. Je m'explique: Elisa est une femme vivant dans les années 30. Elle a un mari, Gilles, et deux, puis trois enfants. Son travail consiste à gérer ce foyer de A à Z et surtout à anticiper et à répondre à tous les besoins de Gilles. Et elle le fait avec beaucoup d'amour et sans jamais se plaindre et ceci même si elle apprend que Gilles entretient une liaison avec Victorine, la petite soeur d'Elisa. Et ceci a grandement heurté la part féministe qui existe en moi. Je me révolte de constater ce peu d'intérêt que porte Gilles envers sa femme. Et ceci ne sera pas sans conséquence...
Ainsi cette réaction d'Elisa : qui ne dit pas ce qu'elle sait, qui ne se fâche pas, qui attend patiemment que Gilles revienne entièrement auprès d'elle m'est très déroutante. Et cependant, une part de moi s'identifie tout de même à elle... Qu'est-ce que nous sommes prêts à accepter ? Jusqu'à quel point?

Un beau roman qui m'a suscité plein d'émotions !
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Madeleine Bourdouxhe signe un livre puissant sur l'adultère, mais surtout sur la place que la société et les hommes laissent aux femmes.

La femme de Gilles, n'est-elle que cela ?

Ce texte aura bientôt 100 ans mais n'a pas pris une ride (hélas).
Il résonnera longtemps en moi.
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Récit d'une femme qui s'est tellement confondue dans "son homme" qu'elle perd pied et sombre lorsque celui-ci éprouve une passion dévorante pour une autre. Cette autre n'est pas n'importe qui pour notre protagoniste, ce qui rend l'infidélité encore plus affreuse. Elle fera preuve d'une certaine abnégation au fil des pages, patiente, misant sur un essoufflement de la passion de son mari, leur amour à eux lui semblant supérieur, elle-même étant la garante de leur famille. Mais de quelle famille ? Ses propres filles n'ont aucun nom et son petit dernier est désigné sous le prénom de Gilles. Gilles est partout, tout le temps, dicte tout dans son quotidien sans pour autant lui réclamer quoi que ce soit, elle fait tout pour lui est prête à tout pour lui. Jusqu'à n'en plus pouvoir.
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Gilles, ouvrier, délaisse sa femme. Il préfère la soeur de cette dernière, Victorine, qui le rend dingue. Mais Elisa s'en rend compte. Au lieu de le quitter, elle préfère se dire que son époux lui reviendra…

Ce roman, que je ne connaissais pas, date de 1937. Un libraire l'ayant vivement conseillé à une amie, le cataloguant de pépite, je me le suis offert. J'avoue être plutôt mitigée… Je m'attendais au livre qui allait entrer dans mon Panthéon… mouais… bof. Il y a des longueurs, des répétitions. L'histoire n'est pas forcément crédible. Ou, du moins, elle est trop rapide pour que cela le soit. Ainsi, la façon dont l'épouse se doute de quelque chose, sans ne rien dévoiler, m'a laissée dubitative. de même, sa réaction lorsqu'elle amène Gilles à avouer…

Bien entendu, ce drame ne laisse pas indifférent non plus. Cette abnégation sans faille d'Elisa force le respect et, de ce fait, je n'ai pas vu la fin arriver. Bref, il y a du positif et du négatif dans ce livre.
Lien : https://promenadesculturelle..
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Dès les premières pages, Elisa se présente comme « la femme de Gilles », elle chérit son homme et ne vit que pour lui, Ils ont deux enfants et elle en attend un troisième.
Gilles est tout pour elle, elle le choie, attend avec impatience son retour de l'usine.
Par petites touches, elle a l'intuition que Gilles la trompe avec Victorine, sa propre soeur.
Devant ce drame elle se refuse à faire un éclat, fait mine de ne rien voir et en arrive même à devenir la confidente de son mari …

Certes, il m'est venu souvent à l'esprit de vouloir secouer Elisa : comment peut-elle accepter cela sans réagir de manière plus brutale ?, mais Madeleine Bourdouxhe arrive à me faire éprouver de l'empathie pour son personnage !
Tout compte fait, ne m'est-il pas arriver de connaître des amies dans des situations comparables, soit acceptant de rester à jamais la maîtresse de l'homme qu'elles aiment, soit continuant à l'aimer malgré ses infidélités soit même et là c'est pire, de le faire même en étant battue par lui,.
il existerait donc une forme d'amour prête à tout pour ne pas perdre l'homme de leur vie ?
Je me rappelle les réactions de nombreuses femmes ne comprenant pas que Anne Sinclair continue à soutenir Dominique Strauss-Kahn

le roman est écrit en 1937, les moeurs ont changé, la femme est plus libre tant financièrement que socialement mais tout a-t-il été modifié pour autant ?

ici Elisa est convaincue que son homme lui reviendra, elle garde donc espoir, ne se résigne pas et adapte ses réactions à cette fin, mais elle en souffre énormément et dans la plus grande solitude. L'auteure nous le fait bien ressentir.
La fin du roman nous amène à la comprendre mieux mais je me refuse à vous la dévoiler…

La facture du roman est on ne peut plus classique. Tout se déroule vraisemblablement dans la région liégeoise, une cité d'ouvriers, la vie y est banale, travail, quelques sorties au cinéma ou en promenade, les personnages principaux sont peu nombreux : Elisa, Gilles et Victorine et en quelques phrases l'autrice nous les définit bien : Elisa, une jolie femme, enceinte de son troisième enfant, qui ne se définit que par son mari, qui se donne à lui car cela le rend si heureux, c'est par elle que nous découvrons toute l'histoire; Gilles, un ouvrier fort, qui succombe à un désir qu'il ne peut contrôler, qui peut se montrer jaloux et brutal, qui ne réalise même pas la détresse dans laquelle il plonge sa femme, qui aime Victorine sans que cela l'empêche d'aimer et de vouloir continuer à vivre avec sa femme, et enfin Victorine plus légère, cherchant plus le sexe que l'amour.

C'est un récit poignant, l'histoire est triste mais nous est relatée sans pathos, ce n'est en rien un roman à l'eau de rose et quatre-vingt-cinq ans après sa sortie, il continue à susciter de l'intérêt.


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C'est grâce à la lecture de chroniques de blogs auxquels je suis abonnée que j'ai découvert ce roman et il est entré discrètement dans ma liste d'envies et y est resté. Merci donc à Mes pages versicolores et le livre d'après d'avoir suscité ma curiosité sur ce court roman de la littérature belge et d'une autrice que je connaissais pas du tout.

Et, monotone, la vie qui s'écoulait tout naturellement dans le bonheur s'écoula dans le malheur, tout naturellement. (p32)"


Elisa et Gilles forment un couple heureux : lui travaille à l'usine de hauts fourneaux, elle s'occupe de sa maison, de ses deux petites jumelles et du bien-être de Gilles car Gilles est son homme, son amour, elle ne vit qu'à travers son foyer, ses tâches ménagères, la routine de sa vie monotone mais qu'elle aime,  rythmée par celui qui part et revient du travail et illumine ses heures. Alors qu'un nouvel enfant est annoncé, Elisa voit Gilles changé, il s'absente, il devient plus sombre et elle comprend très vite qu'une autre femme est entrée dans sa vie et que celle-ci ne lui est pas étrangère puisqu'il s'agit de sa jeune soeur, Victorine (j'ai trouvé le choix des prénoms des deux femmes très appropriés : la douceur d'Elisa face à une Victorine qui vit sans questionnement ni morale, ne pensant qu'à ses victoires et sa vie). Va alors commencer pour le couple une relation faite d'acceptation, de confiance, d'abnégation mais pourront-ils retrouver ce "bonheur simple" qui les unissait, peut-on sauver les apparences où est-ce que la blessure est-elle plus profonde que ce qu'elle laisse paraître.

Quel merveilleux roman d'amour et de jalousie, un magnifique portrait de femme, un roman sur une famille ouvrière, vivant simplement et se satisfaisant des petits bonheurs que leur offre l'existence jusqu'au moment où la folie amoureuse pousse la porte de leur foyer, que Gilles se confie à celle qui est à la fois sa femme et sa meilleure amie, celle qui peut le comprendre, qui accepte de l'aider d'autant que le ver se trouve dans propre famille. 

Madeleine Bourdouxhe grâce à la simplicité de son écriture restitue totalement à la fois le contexte social, la région (la Belgique ou le Nord de la France), une époque (je le situerai dans les années 1950 alors que la femme est dépendante de son mari car souvent sans emploi,  le quotidien d'une femme au foyer, mais également le caractère d'Elisa qui ne semble exister que parce qu'elle est "la femme de Gilles", sans lui, sans sa présence et son amour, elle n'est plus rien. A force l'usure apparaîtra et pas seulement sur ses mains usées par les lessives et les tâches ménagères mais également dans son esprit et dans son coeur. Jamais un mot plus haut que l'autre, pas de violences, pas de cris mais cela ne l'empêche pas de voir, d'écouter, de traduire ce qu'elle voit, ce qu'elle entend, ce qu'elle ressent et d'agir voulant à tout prix préserver ce qu'elle a de plus cher. C'est profondément intimiste et fort dans le séisme qui s'introduit chez elle.

Certes on peut trouver Gilles égoïste, sans aucun égard pour sa femme, ne se rendant pas compte de la souffrance que la découverte de son infidélité et ses aveux vont provoquer chez elle et face à lui Elisa, écoutant, patiente et dévouée, trouvant des subterfuges pour le guérir du mal d'amour mais ne dit-on pas que l'amour est aveugle et que la maladie d'amour est difficile à guérir et ici cela s'applique pour les deux membres du couple...

"Un homme comme Gilles pleure drôlement : il hoquette deux ou trois fois, presque sans larmes, mais cela suffit pour lui donner un besoin de tendresse, de consolation.... (...) Et il parle. Non point pour lui expliquer à elle, mais pour se soulager lui, il parle avec si peu de précaution, si naïvement que si elle n'était pas prévenue elle ne pourrait résister au coup qu'il lui porte. (p92)"


Alors on pourra se révolter par l'attitude résignée d'Elisa, par celle aveugle de Gilles mais le responsable dans tout cela c'est l'amour quand il rend fou, quand il détruit, quand on croit que tout peut être reconstruit, qu'il suffit de tourner la page. Voilà c'est cela La femme de Gilles, l'histoire d'une femme qui n'a comme seul trésor que son mari, sa maison, ses enfants, sa famille et qui ne rêve que de cela, de retrouver ce qu'elle a perdu et qui ne peut rien envisager d'autres.

Il y a eu une adaptation au cinéma en 2004 de Frédéric Fonteyne avec Emmanuelle Devos, Clovis Cornillac et Laura Smet (film que je n'ai pas vu) mais je ne vous cache pas qu'à la première occasion je le regarderai pour y retrouver j'espère tout le charme du roman où se mêlent la douceur d'Elisa à la brutalité du comportement de Gilles, l'insouciance de Victorine et le comportement d'un milieu familial qu'Elisa tente de préserver malgré tout.

Est-ce encore nécessaire de vous dire que j'ai beaucoup aimé et comme j'aimerai vous inciter à le lire....
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