AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Né d'aucune femme (819)

Inspirer la pitié à quelqu'un, c'est faire naître une souffrance pas vécue dans un cœur pas préparé à le recevoir, mais qui voudrait pourtant bien en prendre une part, sans en être vraiment capable.
Commenter  J’apprécie          20
C'est sûrement idiot de graver des lettres sur un rocher que des gens regarderont des fois en passant en se demandant qui étaient les gens derrière les initiales. Et peut-être même qu'ils les verront pas, parce que la mousse les aura recouvertes, que c'est sûrement déjà fait. Rien plus qu'un caillou couvert de mousse, que la terre avalera tôt ou tard, ou que quelqu'un déterrera un jour pour en faire un bout de mur. Alors, il y aura plus la moindre trace visible de mon passage. Parce que dans la maison, il reste rien de moi, pas une empreinte de pied, ni de doigt, rien qui puisse faire que quelqu'un se souvienne. c'est terrible de me dire qu'il n'y a rien qui me rappelle dehors, à part ces initiales dans la pierre, contre celles de mes sœurs. En vrai, j'existe pour personne. Il y a que ce qu'on partage qui existe vraiment, ce qu'on représente pour les autres, même si c'est que ça, parce qu'un souvenir vaut rien, qu'il se déforme toujours, se plie de façon à être rangé dans un coin. Les souvenirs, surtout les bons, c'est rien que de la douleur qu'on engrange sans le savoir. Finalement, ses initiales, j'aurais préféré jamais les avoir gravées. Les savoir au bord du chemin, c'est une grande tristesse, la marque d'une terrible impuissance.
Commenter  J’apprécie          20
Je savais qu'on pouvait pas avoir deux familles dans une seule vie, que les rêves sont rien plus que des rêves, et ceux qu'on nous vend sans qu'on les rêve soi-même, il faut les fuir à tout prix.
Commenter  J’apprécie          10
J'ai fait glisser l'omelette de la poêle à son assiette. Je l'ai regardé. En vrai, c'était pas lui que je regardais. Ce qui me fascinait, c'était le journal avec les mots de différentes tailles qui dansaient dessus et qui avaient l'air de m'appeler, des colonnes de lettres qui montaient sur la page comme des bulles d'air. Je sais pas ce qui s'est passé dans ma tête, pourquoi à ce moment-là, une sorte de fringale qui avait rien à voir avec celle qui triture le ventre, non, un autre genre de faim qui en finirait plus de grandir. Une faim de mots.
Commenter  J’apprécie          50
Parce qu’être lâche, ce n’est pas forcément reculer, ça peut simplement consister à faire un pas de côté pour plus rien voir de ce qui dérange.
Commenter  J’apprécie          220
Le cœur, dans le meilleur des cas, il parade les jours de fête, le temps du premier baiser ; mais après, la disette s’étend, épouse, s’incruste sur les flancs malingres du destin, et il n’a plus que le sang qui parle et se déverse. Un sang noir.
Commenter  J’apprécie          30
C'est toujours ce qui se passe avec les mots nouveaux, il faut les apprivoiser avant de s'en servir, faut les faire grandir, comme on sème une graine et faut bien s'en occuper encore après, pas les abandonner au bord d'un chemin en se disant qu'ils se débrouilleront tout seuls, si on veut récolter ce qu'ils ont en germe.
Commenter  J’apprécie          303
Qui pourrait m'en vouloir de fendre ma douleur en deux pour essayer de vivre un peu mieux?
Commenter  J’apprécie          220
Alors, je me résous à laisser aller mon regard sur la première feuille, afin que disparaissent les ombres trompeuses, pour en faire naître de nouvelles, que je me prépare à découvrir, au risque de les assombrir plus encore. Ces ombres en éclats d'obscurité qui n'épargne rien ni personne, sinon dans la plus parfaite des nuits qu'est la mort, avant le grand jugement. (p37)
Commenter  J’apprécie          80
Ici, c'est pas la folie des autres qui me fait peur, c'est de pas pouvoir m'y réfugier moi. (p234)
Commenter  J’apprécie          60







    Lecteurs (11077) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

    Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

    seul
    profond
    terrible
    intense

    20 questions
    2900 lecteurs ont répondu
    Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

    {* *}