Attirance

Cet homme magnifique me veut au point d’en trembler. Je n’arrive pas à croire à ma chance.

La sensation me grise. Elle est addictive. En fin de compte, le fait que je me débarrasse de mes vêtements, tel un serpent de sa mue, chaque fois que nous nous retrouvons seuls, n’a vraiment rien de mystérieux. Ses baisers affamés ont amenuisé la plupart de mes fonctions exécutives. Je n’ai plus conscience de rien si ce n’est du goût de ses baisers et des palpitations de mon cœur.

De toute évidence, une masochiste est tapie en moi, car au lieu de repousser Blake, je me suis jetée sur sa queue. Maudit soit cet homme ! Encore maintenant, ses lèvres cherchent les miennes. Il embrasse comme un dieu. Conjuguant lenteur et sensualité, et faisant preuve d’un acharnement à toute épreuve.

Je laisse échapper un petit cri quand il plaque son entrejambe contre mes fesses. Oh, mon Dieu, il est vraiment dur. Incroyablement, délicieusement dur. Une érection si impressionnante que je me retiens de gémir. La seule et unique fois où il a introduit ce monstre énorme en moi, j’ai presque joui sur-le-champ. Jamais je ne m’étais sentie aussi comblée.

Une vague de plaisir monte de mon clitoris pour se répandre jusqu’à mes seins et… à l’ensemble de mon corps. Je sens cette caresse dans tous mes membres, et c’est si bon que je n’ai pas la force de le repousser. Je fais même tout l’inverse : j’attrape sa tête et l’attire tout contre moi tandis que mes jambes continuent de me trahir en s’écartant davantage.

— Oui, voilà ce que je veux, murmure Blake contre ma chair enflammée. Ouvre-toi pour moi, trésor.

Je le hais.

Je hais ses lèvres chaudes et sa langue mouillée aux mille talents.

Je hais la brûlure de ses doigts sur mes cuisses et l’index charnu qu’il approche de mon sexe.

Je hais…

Non, c’est faux. J’adore. J’aime tout ce qu’il est en train de me faire. Chaque passage de sa langue sur mon clitoris. Chaque grondement sensuel qui s’échappe de sa gorge quand il referme les lèvres sur mon bourgeon turgescent pour le sucer. L’excitation me noue le bas-ventre et le désir s’élève en volutes de mon nombril pour m’envelopper tout entière. Mais il n’y a pas de remède. Pas d’exutoire.

C’est un homme adulte et il boude comme un gamin. Je devrais trouver ça ridicule, mais mon regard est attiré par la courbe sensuelle de ses lèvres et… gah ! Non et non ! Je ne l’embrasserai pas à nouveau.

La rumeur dit qu’il ne sait pas garder sa bouche ni sa braguette fermée.

Je suis tellement tendue à cause de ce mariage que je ne me reconnais pas moi-même. Je sais que je dois me détendre, mais il semblerait que j’en sois incapable. Je veux que ma famille pense que j’ai fait un aussi bon travail que n’importe quel professionnel. C’est crucial pour moi.

Ils me prennent pour une bonne à rien. Or, je sais enfin quelle direction donner à ma vie. Et quand je le leur dirai à l’issue du mariage, ils lèveront quand même les yeux au ciel.

« Il y a cinq ans, j’allais épouser une fille qui s’appelait Molly. Je l’aimais. Je pensais qu’elle m’aimait. Et… ça n’a pas fonctionné. Puis je me suis efforcé cinq ans durant de faire comme si cette mésaventure n’avait pas altéré ma conception des relations amoureuses. Je n’ai pas dénoncé Molly, car je ne voulais pas que son mensonge éhonté fasse souffrir ma famille comme il m’avait fait souffrir. Malgré tout ça, je pensais avoir tourné la page.

Et c’était le cas, mais je n’avais pas réalisé jusqu’à cet instant qu’un gros nuage noir me suivait où que j’aille. J’ai souri et j’ai ri et je me suis envoyé en l’air, mais ce nuage était toujours là.

C’est terminé, maintenant. Parce que Jess Canning a chassé la grisaille avec ses rayons de soleil, et à présent, un ciel azur couronne ma tête. »

Nos retrouvailles sexy devaient être célébrées dans le sexe et la bonne humeur, dixit Blake. Je lui ai fait remarquer que l’emploi de « sexy » et de « sexe » dans la même phrase était quelque peu redondant, ce à quoi il a répondu « c’est toi qui es redondante » avant d’entreprendre de me sauter à nouveau. Ce qui m’amène à penser qu’il ignore la signification de « redondant ».