Si son premier roman, La Trace du serpent, a connu un véritable succès, Le Secret de Lady Audley franchit un pas supplémentaire en installant l’horreur et le crime à l’intérieur du cercle familial, dans les demeures aristocratiques. De son aveu même, elle suit en cela l’exemple fracassant de Wilkie Collins, dont La Dame en blanc, publié en 1860, vient d’électriser la vieille Albion, inaugurant, contrepartie de la modernité, l’ère du roman à sensation. « Wilkie Collins est assurément mon père en littérature. Mon admiration pour La Dame en blanc m’inspira l’idée du Secret de lady Audley comme un roman de construction et de personnages.
Elle lui apprend à lire (Shakespeare, Brontë, Austen…), à écrire, à jouer du piano et lui enseigne le français en l’initiant à la littérature des deux pays. L’enfant dévore indifféremment Dumas, Hugo, Scott, Flaubert et Balzac, mais aussi les romans peu recommandables – et bien oubliés de nos jours – de Paul de Kock. C’est une lectrice compulsive, qui écrit déjà et rêve d’être un jour un auteur célèbre.