Bien que ce soit loin d'être la première romance que je lis dans ma vie, ça fait longtemps que je boudais le genre. Je ne m'y intéresse pas forcément, c'est vrai, mais c'est surtout la mode absolument ridicule – ce n'est que mon avis – des livres érotico-amoureux écrits par des adolescentes pour des adolescentes qui dure maintenant depuis quelques années qui a fait que je m'intéressais encore moins aux dernières sorties.
Lors des premiers contacts avec l'auteur, j'avoue avoir un peu jugé sur le physique :
Pierre-Etienne semble être un solide gaillard, la trentaine, un look de rockeur plus que de midinette … Je me suis dit “bon, y'a quand même très peu de chances que ce soit un truc gnan-gnan, cul-cul – ou autre mot avec deux syllabes identiques – pourquoi ne pas foncer ?“. Eh bien je me suis écouté, j'ai foncé.
Commençons par la structure du récit, qui est pour le coup très originale. La bonne majorité des passages du roman est une succession d'échanges par mail, SMS ou autre moyen de communication “2.0” entre les deux protagonistes. Cette structure donne au récit certaines de ses forces, mais aussi une petite faiblesse.
Tout d'abord, ça permet évidemment de rapidement créer un lien entre nos deux personnages, quasiment les seuls de tout le roman, et on apprend à les connaître en même temps qu'ils cherchent à se connaître entre-eux. de plus, et ça c'est aussi grâce au talent de l'auteur, ça rend le récit à la fois très réaliste car il est composé par les personnages et non pas pour eux, mais aussi très humain. Inutile de perdre du temps en description pour relater des émotions, le corps du mail les représente bien assez.
Cependant, ça peut aussi légèrement le rendre redondant. Je n'ai pas eu cette impression, ou très peu, mais je pense que ça peu en déranger certains.
Pour moi, la structure du récit est clairement une force, et a plutôt accéléré le rythme et fait monté le suspens, sur, finalement, une intrigue assez obscure pour le moment. Ce premier tome ne représente finalement qu'un grand jeu du chat et de la souris version amour. Attention, j'ai trouvé ça vraiment intéressant : pour preuve, je l'ai fini d'une traite le soir même de sa réception !
Mais c'est vrai que l'intrigue ne repose finalement que sur une seule question : Qui est Célia ?
Quelques mystères entourent cependant ce personnage, et je pense vraiment ne pas être au bout de mes surprises.
Je ne vais pas forcément m'arrêter sur les personnages, ils sont très peu nombreux et je préfère laisser le plaisir de la découverte aux futurs lecteurs. L'empathie se fait quand même tout de suite avec cet homme – c'est rare qu'une histoire d'amour soit du point de vue de l'homme – et c'est aussi une des forces de ce roman. J'ai vraiment eu l'impression de vivre ce roman, effet accentué évidemment par l'utilisation du je tout au long du livre.
J'ai un peu eu l'impression d'être le protagoniste de cette histoire : le “héros” finalement, c'était moi.
Ce livre est en partie autobiographique. Il nous présente, avec justesse, certains des avantages et des inconvénients des relations sur Internet, pourtant impossibles à endiguer aujourd'hui. Je ne sais pas s'il plaira à des détracteurs de cette société, ou à des personnes âgées par exemple, mais c'est vrai qu'il vise un public assez large. Pour le coup, ce n'est pas un point négatif : c'est un livre très accessible, et c'est positif quand c'est bien fait, comme ici.
Il plaira aussi très certainement à tous ceux qui, comme moi, on trouvé quelque chose sur Internet : une passion, des amis fidèles ou même l'amour. Ce livre m'a beaucoup touché également pour ça.
Comme d'habitude, je finis sur un petit point négatif (mais je chipote) : je suis resté sur ma faim ! La dernière page s'évapore avec un suspens tant attendu, mais tellement frustrant quand on est pris comme je l'ai été par ce récit ! Vivement le tome 2 !
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