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Citations sur Tokyo-Montana Express (28)

Il est de ces gens qui, même lorsqu'on les regarde, on les oublie, tant et si bien qu'à la seconde même où ils disparaissent à la vue, ils sont totalement oubliés.
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Et donc, elle était jeune et triste et s'en allait vers jamais je ne saurai où. Et là, encore était assise dans son train, à lire un livre, lorsque je descendis à Shinjuku, la tête deja pleine du merci beaucoup qui, fantôme éternel, à jamais m'allait résonner dans la tête...
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Fort attentivement j'observe un acteur en train de jouer un personnage plus âgé que lui-même il ne l'est. On lui a enduit les cheveux d'une espèce de truc blanchâtre pour le rendre crédible et lui donner l'apparence qui convient au héros qu'il incarne.
Sauf que dans la vie l'on ne saurait être vieux avant que les os, les muscles et aussi le sang ne s'en aillent, avant que le coeur ne se fonde à l'oubli, avant que toutes les maisons où l'on a vécu n'aient disparu, avant que tout autour de soi les gens ne se demandent si la civilisation qui fut la vôtre jamais vraiment exista.
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Il était une fois un chevalier nain qui n’avait que cinquante mots à vivre et c’étaient des mots si ténus que bientôt il n’eut plus que le temps d’enfiler une cote de mailles et sur un noir destrier de vivement chevaucher jusqu’au bois de lumière où il disparut.
A jamais.
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Sonate en forme de dindon et céréales pour petit déjeuner

Les dindons s’étaient lancés dans une bataille où pour abattre l’adversaire tous les coups sont permis : ça y allait sans compter. Sauf que les poneys eux, en eurent marre et des bois galopèrent vers un champ découvert, derrière eux laissant aux dindons le soin de se démerder de leurs querelles de famille.
J’avais déjà fait quatre cents mètres en direction du refuge : il était fermé sauf que ça, je le savais avant même de me mettre en route. Non, tout ce que je voulais, c’était encore une fois lire le panneau bleu qu’on avait apposé à la vitre de la porte d’entrée.
Bien sûr, je n’ignorais rien de son contenu et si tout simplement je désirais quand même le relire c’était qu’à ma balade il n’y avait aucune autre justification possible et que ça, me faire une promenade matinale je le voulais et donc me raccrochai à cette excuse tout le temps qu’il me fallut pour traverser la très paisible et encore très modeste commune de Pine Creek.
La virée fut agréable : dans la neige fraîche mes pas à s’enfoncer firent teinter le bruit de riches céréales qui craquent au déjeuner et presque ce fut comme si les Grands Moulins Généraux s’étaient mis à chanter.
Sur la porte le panneau bleu n’avait pas bougé et toujours disait la même chose. A savoir merci de bien vouloir être de nos clients, bien des choses de la part de l’ancien patron et aussi que l’on resterait fermé jusqu’au 20 février, date à laquelle les nouveaux propriétaires reprendraient l’affaire ; lesdits propriétaires étant d’ailleurs fort impatients d’accueillir tout un chacun.
Je me demandai comment et jusqu’à quel point la nouvelle direction allait transformer le refuge. J’essayai de deviner qui ils pouvaient bien être à ainsi vouloir tenir un petit refuge où, en dehors d’une pompe à essence, il n’y avait en tout et pour tout qu’une boutique mi-café mi-alimentation et quelques cabanes de rondins perdues autour d’un point à peine visible sur la carte : Mill Creek, Etat du Montana, c’était si loin de Paris, de New York ou de Tokyo !
En savoir plus long sur leurs projets, si à tout le moins ils en avaient, et enfin les voir, cela ne m’arriverait que dans quelques jours. Pour l’instant rien n’avait changé au refuge et il n’y avait là âme qui vive.
Tout petit mystère, les nouveaux patrons allaient m’occuper plusieurs jours encore : cela me donnerait un sujet auquel réfléchir pendant les soirées d’hiver.
C’est alors que les dindons se mirent à se battre dans le bois de l’autre côté de la route, que les poneys soudain du même bois sortirent en galopant vers un champ et qu’après avoir fait demi-tour, je rentrai chez moi l’oreille fort attentive aux bruits de petit déjeuner aux céréales qui montaient de mes pas.
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Dans l’Ouest de Joseph Francl – on est en 1854 -, l’oiseau est aussi innombrable et sautillant que le film muet d’autrefois (dinde, caille, canard, oie, bécassine, faisan). Innombrables eux aussi les quadrupèdes (bisons, élans , loups) en sont comme les acteurs cependant que le poisson (brochet, poisson-chat, perche) y joue à l’intertitre muet, mais qui ondule. Et puis, il y a aussi les vastes zones de solitude qui ne ressemblent pas à des films ; personne n’y vit et la route y est étroite, facile à perdre : Nous comprîmes que nous étions en train d’errer. La route sur laquelle nous nous trouvons a l’air incertaine, personne ne l’a empruntée depuis plus d’un an. Il n’y est point de traces humaines mais nombre de signes montrent que le loup et d’autres gros animaux y passent. Nous sommes oppressés par un calme écrasant.
La terre est habitée par des Indiens : rusés, ils volent les chiens et toujours savent tirer le meilleur de vous. Même lorsque avec une vraie petite armée vous poussez jusqu’à leurs tentes, exigez qu’on vous rendre votre bien, menacez de faire la GUERRE si l’on ne vous remet pas l’animal (et là, on est de plus en plus loin de Prague, Tchécoslovaquie, et d’une carrière de musicien, même brève). Sauf qu’ils savent s’y prendre pour piquer les chiens, les Indiens, qu’ils sont astucieux. Qu’ils vous offrent un cheval en échange du clebs mais se débrouillent pour qu’en fait jamais ledit cheval ne change de mains et qu’au bout du compte c’est tout un chacun (Joseph Francl y compris) qui s’en retourne au camp, sans chien, sans le cheval qui a été promis et avec la sensation assez nette de s’être fait avoir. Le chien est perdu, les Indiens sont beaucoup trop malins de toute façon.
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Je trouve que les pauses de ce journal sont fort belles, qui, toutes, sont longs arrêts de poésie où c'est l'innocence de l'éternité qui se fait entendre.
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Et donc l'homme m'est passé à côté sans la moindre expression de reconnaissance sur la figure. Et moi, je lui ai montré le même masque, sauf qu'en dedans ça m'a fait comme si je le connaissais presque. Oui, il était vraiment bien bête que la seule chose qui nous ait empêchés de devenir bons amis soit un fait aussi idiot que celui de ne jamais encore s'être rencontrés.
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- Finie, envolée ! s'écrie le pasteur en jetant des coups d’œil furieux à quelques voitures garées devant le temple. Il n'y a plus une seule place pour se garer.
Il tape du pied sur le trottoir, tel un petit gamin fort gravement habillé. Il hoche la tête de dégoût.
- Y a une minute y en avait encore une ! poursuivit-il. Et maintenant va falloir qu'on s'en trouve une autre !
Tout ce que je lui souhaite c'est qu'il y ait plein de places de parking au Paradis.
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Les araignées moi, je les ai toujours aimées, même quand j'étais enfant. Quand j'étais enfant, j'avais peur de tout autre chose; de mes copains , par exemple. Les araignées elles, ne me faisaient jamais peur.
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