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Marie-Christine Agosto (Autre)
EAN : 9782264010919
214 pages
10-18 (01/02/2006)
4.01/5   165 notes
Résumé :
Aucun autre livre de Brautigan n’est aussi chargé du lyrisme des souvenirs d’enfance, ni aussi marqué de cette sereine fraîcheur, exempte de toute complaisance, dont il est toujours tant loué. Si, en un autre temps, Brautigan rêvait de finir sur le mot mayonnaise, c’est un accompagnement aigre-doux qu’il paraît nous servir ici. Car ces soixante-deux courts textes, qu’on hésite à appeler nouvelles, sont autant de petites victoires sur les ruses du sort et du temps, e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Au menu : un barde sixties, chantre du Californian way of life suivi d'un petit exercice de traduction !

Mais avant d'entamer ces short stories, qu'un babéliote déguisé en chauve-brebis et qui se reconnaitra m'a chaleureusement conseillé, un petit noisette car comme dirait l'auteur “sometimes life is merely a matter of coffee”…

“We were in an ice cream mood.” Richard Brautigan est une lecture à la fois très ciselée, brève, pleine de tact et pourtant très dense. Pas surprenant que, dans sa maturité, l'auteur de ces petites perles littéraires soit allé vers la forme la plus profonde et concise à la fois : le haïku japonais. Tenez, par exemple, la nouvelle la plus courte du bouquin tient en deux phrases :

" - Ce n'est pas facile de vivre dans un studio à San Jose avec un homme qui apprend à jouer du violon.
C'est ce qu'elle a dit aux policiers, en leur tendant le revolver vide."

“I am afraid that too much humour would ruin this story”. Dans ce recueil de nouvelles, La Vengeance de la Pelouse (Revenge of the Lawn), Brautigan livre ses divagations les plus diverses : ses amours malheureuses, coups d'un soir, les paysages de l'ouest californien ou des grandes forêts de l'est américain etc. le tout avec un humour qui va du léger sourire complice à l'éclat de rire. Sa pudeur, sa mélancolie, sa façon de sublimer l'ordinaire en une poignée de mots, son univers onirique en font une lecture délicieuse mais remuante.

“Let's put it up front right now: I'm not an expert on holidays. I just don't have that kind of money.” le nouvelliste et poète, icône fauchée de la Beat Generation (“Oh, those Beat Generation days! talking, wine and jazz!”), de l'été indien des psychédéliques et de l'effervescence éméchée des moeurs de la ‘Frisco Bay, effleure sa douleur existentielle avec la désinvolture et la retenue de celui qui sait que ces quelques grains de prose suffiront à faire partager au lecteur son malaise. Il y a chez lui cette insoutenable légèreté de l'être kunderienne qui nous habite tous et chacun, elle aura d'ailleurs raison de l'écrivain qui mit fin à ses jours en 1984.

Petit exercice de traduction. Lecture en anglais sur la liseuse mais j'ai emprunté la version française en bibliothèque par curiosité, et voici par exemple une petite tentative alternative sur la traduction par rapport à une très belle citation qui résume assez bien le style et le ton de Brautigan : à la fois drôle, léger, attentif au détail et qui invite à rêvasser voire à réfléchir à ces moments de “blancs” dans une vie où tout d'un coup on pense à un être cher, parti trop tôt, ou alors on observe telle maison qu'on avait jamais vue ainsi ou on croise le regard d'une personne et on voudrait la suivre, la connaître, et ce retour soudain à la vie quotidienne… bref regardez un peu comme c'est traduit :

“I was glad when the bus came. There is a certain happiness sighted when your bus comes along. It is of course a small specialized form of happiness and will never be a great thing.” - Brautigan

Merveilleux, poétique, drôle, d'une finesse et d'une sensibilité redoutable.

***

“je fus content de voir le bus venir. On entrevoit une sorte de bonheur quand le bus qu'on attend approche. C'est bien sûr un petit bonheur, d'une forme bien spécifique et insignifiante, et qui ne sera jamais le grand truc.” - la traductrice Marie-Christine Agosto

Dans la dernière phrase “insignifiante” me dérange : ce n'est pas à nous d'en juger car ce n'est pas dans le texte, c'est de l'ordre du ressenti de l'auteur comme du lecteur. Encore une trop grande envie d'expliciter les choses avec le bus “qu'on attend”, c'est tout à fait sous-entendu et pas besoin de le souligner.

***

“J'étais content quand le bus est arrivé. Il y a une certaine joie à voir votre bus approcher. Ce n'est bien sûr qu'une petite sorte de joie bien spécifique et qui ne sera jamais un grand truc” - me, myself and I

Alors j'ai essayé de rendre ça dans un registre de langue plus “parlé”. Préférer “joie” à “bonheur” et puis “voir” le bus arriver m'as semblé plus approprié. Par contre j'ai beaucoup aimé la proposition de la traductrice “grand truc”, j'ai seulement substitué “le” par “un” pour coller à Brautigan.

***

On se prend au jeu de la traduction qui est un exercice finalement très ludique un peu à la manière d'un déchiffrage de langage codé, l'écrivain Valéry Larbaud disait d'ailleurs que « tout le travail de la traduction est une pesée de mots. Dans l'un des plateaux nous déposons l'un après l'autre les mots de l'auteur, et dans l'autre nous essayons tour à tour un nombre indéterminé de mots appartenant à la langue dans laquelle nous traduisons cet auteur, et nous attendons l'instant où les deux plateaux seront en équilibre ».

Je sais pas si j'ai réussi, mais il n'y a pas de petites victoires, ou plutôt si, comme dirait le John Lennon de la prose américaine : “one must keep track of all the small victories. I do, anyway.”

Qu'en pensez-vous ? Et surtout, quelle serait votre traduction ?
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Imaginez un type quelconque, genre Monsieur Tout-le-monde ou Mr Richard, qui écrit des nouvelles d'une banalité affligeante où il ne se passe pas grand-chose, voir presque rien. Pire, certaines de ces nouvelles ne dépassent pas la page et se contentent même parfois de trois misérables lignes. Vous le prendrez pour un fumiste, ou un écolo avant-gardiste convaincu de la nécessité de ne pas massacrer des forêts pour écrire des feuilles et des feuilles sur des histoires bancales et sans intérêt. Pour preuve :

« - Ce n'est pas facile de vivre dans un studio de San José avec un homme qui apprend à jouer du violon.

C'est ce qu'elle a dit aux policiers, en leur tendant le revolver vide. »

Point. Rien avant, rien après. La nouvelle dans son intégralité. Même mon commentaire élogieux est plus long. C'est dire mon manque de talent car lui, en l'espace d'une phrase, plante le décor, la trame, les personnages et la chute. Moi, je suis juste fan.

Et des dizaines de nouvelles de ce même acabit se côtoient dans un recueil délicieusement intitulé « La Vengeance de la Pelouse », mélange de courtes fictions et de souvenirs des premières impressions de la Californie. Richard Brautigan évoque ainsi son arrivée dans la baie de San Francisco, sa passion pour le soleil de la Californie, une nouvelle vie qui démarre sur ces nouveaux rivages du Pacifique.

L'histoire dans tout ça ? Il n'y en a pas… Ou plutôt il y en a tellement que je ne peux les recenser toutes dans une si fade chronique où les mots ne viennent pas. Car difficile de rajouter quelque chose après le texte concis et ciselé de Brautigan. Il y a des histoires de filles, de solitude, d'enfance et de nostalgie, des trucs sur les filles et sur la Californie, sur la beauté de ce monde et des femmes au petit-déjeuner, sur la poussière qui nous enterre et sur nos vies qui se transforment en poussière. Bref, il n'y a rien. Et c'est justement ce « rien » qui m'en fait une lecture indispensable, le genre de trucs que j'aurais envie de relire dans un mois ou dans 6 ans trois-quarts.

Peut-être que du fait de mon grand âge, j'ai gardé au fond de mon coeur une âme beatnik pour apprécier ce genre de littérature, où chaque phrase possède la beauté d'un poème, où chaque ponctuation mystifie la chute, où un esprit malicieux et décalé flotte dans l'air comme cette odeur de café qui embrume le snack dans lequel je me suis réfugié pour lire ce recueil.

« Il y a dans le café l'odeur d'un petit déjeuner de quinze mètres vingt de long. »

[...]
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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« Je suis habité ce soir par des sentiments pour lesquels il n'y a pas de mots, et des faits qu'il faudrait expliquer en termes de poussières plutôt qu'en paroles.
J'ai examiné des petits bouts de mon enfance. Ce sont des morceaux d'une vie lointaine qui n'ont ni forme, ni sens. Des choses qui se sont produites comme des poussières. »

Ces quelques lignes reprennent intégralement un des textes qui forment ce livre inclassable. Il a pour titre « Poussières ». Et quand je l'ai lu, j'ai su que c'est celui qui convenait le mieux pour commencer ce billet. Disons que le point fort, c'est la référence à l'enfance comme énigme, car beaucoup de ces bribes de souvenirs, de rêves éveillés ou nocturnes, se situent pendant les premières années de la vie de Richard Brautigan. Et les images produites par la lecture sont très fortes, comme par exemple la vision de cette vieille dame achetant de la viande (du foie) pour nourrir des abeilles, « Le temps qu'il fait à San Francisco », ou par celle d'enfants égarés dans un vaste roncier couvert de mûres, « Automobiliste dans les mûres »

L'âge adulte n'est pas absent, avec ses errances, ses gueules de bois et ses ruptures mais ces textes là n'ont peut être pas la même étrangeté que ceux qui se situent dans sa jeunesse.

J'avais lu, il y a longtemps, «La Pêche à la truite en Amérique » et je n'y avais pas compris grand chose. le livre m'était tombé des mains. J'ai donc été surpris par l'intérêt que j'ai porté à « La vengance de la pelouse ». le ton de Brautigan, aujourd'hui, m'a paru réellement unique. J'ai évidemment changé, vécu, sans tenir compte du fait que j'ai pris la mesure, là aussi avec les années, que chaque relecture est réellement une autre expérience.

Je ne sais presque rien de la biographie de Richard Brautigan. Pour l'avoir survolée avant de rédiger ces quelques lignes, j'ai rapidement constaté que sa vie n'avait pas été de tout repos. Je préfère rester sur ces textes, avec leurs énigmes, plutôt que de tenter de démêler le vécu de l'inventé... Mais je reviendrai à cet auteur qui cette fois-ci m'a captivé.
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Être élevé par une grand mère, contrebandière au temps de la prohibition, ouvre bien des horizons. Devient-on bandit ou évangéliste, pour autant ? Richard Brautigan a choisi une troisième voie, la dérision, mieux l'autodérision.

Porté par une enfance éternelle, il aura sur le monde le même sourire et le même étonnement, que dans ses moments de claire voyance, où il a vu par exemple, sa mémé plumer des oies ivres, ivres de s'être gavées du moût de l'alambic. "les oies se réveillèrent nues et désespérées, le regard fixe et abattu, comme dans les 1ères pub sur l'aspirine ».

Son grand père, gagné par la folie, a vu sa vie s'arrêter le 3 mai 1872 jusqu'à sa mort en1930.
Ainsi nanti d'une si belle généalogie, il "frappa de toutes ses forces aux portes de la littérature américaine" p34 .

Ces 62 courts textes, sont autant de souvenirs ordinaires, qu'une succession d'instants privilégiés où l'étrange maladresse du conteur réalise| l'accord du malheur et de la blague, "moi seul dans ce bus, n'avait pas trente ans, ils me regardaient fixement, je les regardais fixement,nous étions tous gênés et mal à l'aise".

Avec des accents de sincérité et même d'enthousiasme il évoque la belle Californie, qui accueille des millions de voitures, au point de faire de cette fine fleur "métallivore", qui laisse entrer les voitures comme les rayons du soleil, "un Taj-Mahal en forme de parcmètre, p36".


La Californie vu par Brautigan, c'est partir à la rencontre des paumés, des vieux et des "cloportes" , tous ceux qui passent leur vie à s'inventer d'autres vies, Brautigan les côtoie, "n'était le fait que les gens ont besoin d'un peu d'amour, et bon Dieu que c'est triste, parfois, de Voir toute la merde qu'il leur faut traverser pour en trouver",p172.

Brautigan glisse ici ou là des textes personnels sur les femmes, il y a toujours une pointe de nostalgie, une fraîcheur d'adolescent, même s'il n'est pas un séducteur, et une pointe d'humour qui lui ouvre des rencontres émouvantes et "c'est si beau quand elle s'habille",p174 » .
Parmi ces courtes rencontres, je pense à l'épisode du café, "à l'intimité qu'une tasse peut créer", p44 ou "ses vêtements se faisaient à son corps", magique !
Et encore, cette hippie, Clarence, "ses pieds ont froid sur le trottoir", de simples mots pour dire la détresse, P134.

Richard Brautigan se lit et se relit, car c'est subtil, ses mots sont choisis, son oeil est redouté , il pointe où ça fait mal.
Et pourtant n'est ce pas banal, de raconter la vie de tous les jours sans en avoir l'air, comme le simple dépôt d'un chèque de 10$, oui mais, il y a chez Richard Brautigan, l'étincelle, le court circuit qui change tout, l'art d'accommoder les restes comme les "poussières" de son enfance.
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J'ai une impression mitigée à la lecture de ce recueil. Mais j'ai voulu à tort le lire d'une seule traite. Or c'est un recueil à picorer comme une anthologie de haïkus.
Il comprend soixante-deux courts récits autobiographiques (de une à sept pages) qui ont été écrits entre 1962 et 1970. Brautigan est un très bon conteur d'anecdotes saugrenues qui arrivent aux anti-héros , aux sans-grade et sans oseille de son entourage. La première , celle qui traite de la vengeance de la pelouse est formidable, merveilleuse, tendre, rigolote...Le problème c'est qu'elles ne sont pas toutes aussi réussies. Certaines, ben m'ont barbée. Mais il y a des pépites, toutes celles consacrées à son enfance, quand il chasse l'ours ou le daim, qu'il bombarde les Allemands avec sa soeur en particulier. j'ai bien aimé également les instantanés sur sa vie de beatnik californien, bien loin du mythe enchanté et summer love que l'on peut nous servir.
Bref sympathique mais inégal.
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Citations et extraits (64) Voir plus Ajouter une citation
Je me balade, en pensant que j'aimerais bien coucher avec une nouvelle nana. Il fait froid en cet après-midi d'hiver, et ce n'est qu'une idée parmi tant d'autres, et qui m'est presque sortie de l'esprit, quand soudain :
Une fille, grande - Bon Dieu ce que j'aime les grandes - remonte la rue en face de moi avec la démarche souple d'un jeune animal. Elle est moulée dans un Levi's. Elle doit bien faire un mètre soixante-quinze, et elle porte un pull bleu sous lequel ses seins, fermes et jeunes, sont libres comme des vagues.
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Je longeais la voie ferrée près de Monterey, le jour de la fête du Travail, en 1965, et je regardais la rivage du Pacifique aux contours accidentés comme une Sierra. Cela m'a toujours émerveillé de voir combien l'océan à cet endroit ressemble à un torrent de sierra, avec cette côte de granit, cette eau d'une clarté violente, ces miroitements de vert et de bleu et ces lustres d'écume qui resplendissent dans les rochers comme les courants d'une rivière de montagne.
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- Ce n'est pas facile de vivre dans un studio de San José avec un homme qui apprend à jouer du violon.
C'est ce qu'elle a dit aux policiers, en leur tendant le revolver vide.
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Comme la plupart des Californiens, je viens d’ailleurs, et la Californie m’a attiré à elle à dessein, comme une fleur métallivore attire les rayons du soleil et la pluie, et puis, les pétales tendus, fait signe à la route, et laisse entrer les voitures, des millions de voitures dans une seule fleur, sous lesquelles se noie son parfum ; et il y a encore de la place pour des millions d’autres.
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Je devais avoir douze ans, et j'habitais là-haut sur la côte nord-ouest du Pacifique, là où l'hiver n'était que pluie et boue incessantes.

Nous avions une espèce de vieille radio des années trente, dans un coffret immense qui ressemblait à un cercueil et qui me faisait peur parce que les vieux meubles ont le pouvoir d'effrayer les enfants et de les faire penser aux morts.

La qualité du son laissait beaucoup à désirer, et il m'était devenu de plus en plus difficile d'écouter mes émissions préférées.

La radio était en trop mauvais état pour qu'on puisse vraiment espérer la réparer. Le son pathétique qu'elle émettait ne tenait plus que par un fil.

Nous avions besoin d’une radio depuis longtemps mais nous ne pouvions pas nous le permettre car nous étions trop pauvres. Puis nous avons fini par économiser de quoi faire le premier versement pour pouvoir ensuite payer la radio par traites, et nous sommes allés, à pied, dans la boue, jusqu’au magasin de radios du coin.

Nous, c’était ma mère, ma sœur et moi, et tous les trois nous avons écouté des radios flambant neuves, comme si nous étions dans un paradis, avant de fixer notre choix sur le poste que nous avons finalement acheté.

Il était beau à vous couper le souffle, dans un beau coffret de bois qui sentait bon comme un dépôt de grumes au paradis. C’était un modèle fixe, et vraiment très joli, il faut bien le dire.

Nous sommes rentrés à la maison avec la radio, en longeant des rues boueuses sans trottoirs. Le poste était dans une boîte de protection en carton, et ce fut moi qui eus le droit de le porter. J’en étais très fier.

J’ai passé là l’une des plus heureuses soirées de ma vie, à écouter mes émissions préférées sur une radio flambant neuve, tandis qu’une violente tempête d’hiver secouait la maison. Le son était si pur que chaque émission semblait avoir été taillée dans un diamant. Le bruit que faisaient les sabots du cheval de Cisco Kid était comme un bijou étincelant de mille feux.

Et me revoici maintenant, après tant d’années, moi qui deviens gros-chauve-et-vieux, en train d’écouter une causerie sur la deuxième radio flambant neuve de ma vie, tandis que les ombres de la même tempête secouent la maison.
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