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Robert Pépin (Autre)
EAN : 9782264010889
302 pages
10-18 (08/12/1998)
4.04/5   155 notes
Résumé :
On trouve de tout à bord du Tokyo-Montana express, des restaurants où toutes les serveuses sont choisies par le patron et se ressemblent comme des sosies et d'autres où personne ne vient, un taxi plein de carpes, des chiens errants, la plus petite tempête de neige jamais recensée (à deux flocons) et le plus grand filme érotique du monde (...).
Cela tient du haïku et du croquis sur un bout de nappe, du vide-poches et de l'autoportrait de l'artiste en puzzle. U... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Je viens de lire mon deuxième livre de Richard Brautigan. Comme pour son recueil de poèmes « Il peut en amour/journal japonais », j'ai littéralement été envoûté par ses textes. C'est un recueil de nouvelles, parfois de simples constatations de quelques lignes avec très peu de narration, comme s'il voulait saisir un instant fugace, une émotion, avant qu'il ne s'échappe. Parfois, ce sont des observations du réel si lucides, prégnantes, des descriptions de personnages à peine aperçus comme cette femme dans le métro de Tokyo (« L'irrévocable tristesse de son merci beaucoup »), qui nous remplit soit de tristesse, soit d'émerveillement et de naïveté à l'image d'un enfant, comme dans sa nouvelle « Melon pour chat ». Parfois on atteint le burlesque et l'absurde et ses références répétées à Groucho Marx ne sont pas anodines. Brautigan ne laisse pas indifférent. Assimilé au courant de la Beat Generation, il ne cesse de prendre le contre-pied du conformisme et du consumérisme de la culture américaine. Il ne parvient pas à s'adapter à cette culture dominante. C'est ainsi qu'il donne souvent le point de vue imaginaire d'un objet où d'un animal, pour mieux ridiculiser et stigmatiser les habitudes de l'american way of life. Ce qu'on pourrait prendre pour de la mièvrerie se révèle plutôt être de la contestation et de la dénonciation.
Je suis allé faire un tour sur le site de la page de la « nouvellerevuemoderne.free.fr » qui lui est consacrée pour en savoir un peu plus sur le personnage. C'est sans étonnement que l'on apprend que Brautigan, rejeté par son lectorat, finit seul dans l'alcool et se suicide à 48 ans. Son mal de vivre, sa vie en marge de la société, devait être particulièrement difficile à assumer après sa brève gloire.
Je relirai ce livre et d'autres de cet auteur car je partage à peu près son point de vue sur la société. Ses points de vue sont les miens. Et j'adore sa façon d'écrire.
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De Richard Brautigan, je ne connaissais alors que le nom, pour l'avoir croisé sur une étagère du rayon poésie, à la librairie.
Le titre de cet ouvrage, Tokyo-Montana Express, au rayon littérature générale, m'a tiré l'oeil et ne l'a plus lâché.

Ce livre est plutôt inclassable. Ni roman, ni recueil de nouvelles, ni journal. Une série de courts récits aux titres souvent sybillins. le style lui-même diffère d'un texte à l'autre; toujours étonnant, plein de poésie et de sensibilité, avec des touches d'humour, parfois trivial. Jamais ennuyeux en tout cas, qu'il parle de rien ou narre une anecdote. D'une page à l'autre, on se retrouve sous la neige du Montana, au soleil de la Californie ou entre deux saisons à Tokyo. Son amour du Japon vibre dans ces parties-là; sa curiosité pour ses congénères humains partout. Il pose sur les êtres vivants et les choses un regard sensible. Il peut s'émerveiller devant la plus petite tempête de neige jamais recensée (deux flocons) comme s'émouvoir fortement de la tristesse émanant d'une jeune inconnue japonaise dans le métro tokyoïte. Des récits plus graves émaillent l'ouvrage: un jeune homme menaçant de se jeter du pont du Golden Gate tandis que lui-même passe sur ledit pont en voiture avec des amis, impuissant à ramener le suicidaire de l'autre côté de la rambarde et au final ignorant s'il a sauté ou non; un article relatant le suicide par défenestration d'un Japonais.

Le "je" des textes est-il toujours Brautigan? Bonne question. Raconte-t-il toujours des choses vraies? Encore une bonne question. Est-ce important? Pas du tout, au final. Les ressentis décrits sont sans doute plus proches de la vérité que les faits mêmes. En tout cas, j'ai beaucoup apprécié découvrir cet auteur. Son style m'a plu mais surtout son regard et sa sensibilité.
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Voici un véritable bric à brac sorti tout droit de l'imagination de richard Brautigan. Sous la forme de nouvelles très courtes, l'auteur nous parle de tout ce qui lui passe par la tête...et il lui en passe des choses par la tête !
Certaines de ces nouvelles me sont restées totalement hermétiques, d'autres m'ont fait sourire, certaines sont tendres...On trouve de tout chez Brautigan ! Ce livre c'est un peu comme si, enfant, vous rentriez dans ce que l'on appelait un "marchand de couleurs".
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C'est avec un peu d'appréhension et du bout des doigts que nous avons ouvert ce bouquin car la période Beat génération, contre-culture américaine, avec ses expérimentations furieuses et très souvent foireuses nous ont depuis lassées et c'est avec surprise que nous avons découvert un livre très sensible et surtout très accessible (ouf).

Dès les premières pages avec toutefois un petit temps d'adaptation plus long que d'ordinaire, on comprend que Richard Brautigan ne nous sert pas de « truites »*

Adoncques (sic) le poète morbide déroule toute une litanie de micro-récits ou micro-nouvelles très fugaces, toutes plus originales les unes que les autres . Il y en a pour tous les goûts mais, toutes baignent dans une douce folie délicate: des coquettes, raisonnables, sensées, sensibles, morbides, loufoques, poétiques, américaines, nipponophiles pleines de douceurs et bien d'autres.

On ne sens pas, de la part l'auteur, la volonté d'être original à tout prix mais une nonchalance et naïveté dans ses pensées et observations qui sont données à voir telles quelles et qui semblent sorties dont on ne sait où.
En fait véritables « brefs » d'un pape de la contre-culture, de plus original et marginal au sein même de ce mouvement, de San Francisco

Pourtant derrière cette apparente décontraction on remarque un véritable travail d'auteur du bien ciselé surtout dans les chutes de ces micro-récits . de l'art froid avec effets manifestes

Brautigan nous présente donc un livre sous forme mezzés un peu de tzatzíki, de chich taouk, de batata harra qui constitue ici, non pas une entrée apéritive mais le plat principal tout au long duquel on va picorer insouciamment avec beaucoup de gourmandise et de dilettantisme .

Tout n'est pas parfait mais sur l'ensemble nous avons apprécié l'évanescence, et néanmoins une belle profondeur, de ces micro-nouvelles, petites météorites, qui se suivent sans se ressembler la dernière lue effaçant irrémédiablement celle d'avant comme les vagues. Après ce moment de grâce on a du mal a se sortir de la torpeur dans la quelle il nous a plongé et on se demande si on n'a pas rêvé. On comprend mieux du coup l'intérêt d'un T.B. Reverdy qui nous avait gavé de Brautigan dans son bouquin «les évaporés»
Bien il ne nous reste plus qu'à lire « La pêche à la truite en Amérique » en espérant que cela soit un bon cru.

* «truites» dessins avec un poisson sur de petits bouts de papier, signés par Brautigan pour payer les créanciers accommodants.
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"Tokyo Montana express", livre autobiographico-poético-expérimental !

Souvenir de mes vingt ans... Je me plongeais dans la littérature US, et ce livre m'avait frappé par sa liberté de ton. Il sollicitait mon ouverture d'esprit, mais à vingt ans, c'est chose naturelle, j'avais donc beaucoup apprécié.

"Tokyo Montana express" est un recueil de nouvelles. C'est fou, tendre, déroutant, un brin narcotique, unique,...
On y retrouve le talent de Brautigan à nous parler de choses simples au travers d'idées poétiques, absurdes, un rien mélancoliques.
Les nouvelles sont de longueurs variées, certaines sont drôles, d'autres étranges, d'autres encore donnent le sentiment d'être inachevées.
À mon sens cette oeuvre est précieuse car elle prône une singularité aussi forte qu'attachante.
À lire toutefois avec un esprit d'explorateur.
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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
La plus petite tempête de neige jamais recensée

Il y a une heure de ça, dans le jardin de derrière chez moi, s’est produite la plus petite tempête de neige jamais recensée. Elle a dû faire dans les deux flocons. Moi, j’ai attendu qu’il en tombe d’autres mais ça n’a pas été plus loin. Deux flocons : voilà tout ce qu’a été ma tempête.
Ils sont tombés du ciel avec tout le poignant dérisoire d’un film de Laurel et Hardy : même qu’à y songer, ils leur ressemblaient bien. Que tout s’est passé comme si nos deux compères s’étaient transformés en flocons de neige pour jouer à la plus petite tempête de neige jamais recensée dans l’histoire du monde.
Avec leur tarte à la crème sur la gueule, mes deux flocons ont paru mettre un temps fou à tomber du ciel. Ils ont fait des efforts désespérément comiques pour tenter de garder leur dignité dans un monde qui voulait la leur enlever parce que lui, ce monde, il avait l’habitude de tempête beaucoup plus vastes – genre soixante centimètres par terre et plus –, et que deux flocons, y a de quoi froncer le sourcil.
Et puis ils ont fait un joli atterrissage : sur des restes de tempête précédentes – cet hiver, nous en avons déjà eu une douzaine. Et après ça, il y a eu un moment d’attente – dont j’ai profité pour lever les yeux au ciel, histoire de voir si ça allait continuer. Avant d’enfin comprendre que mes deux flocons, c’était côté tempête aussi complet qu’un Laurel et Hardy.
Alors je suis sorti et j’ai essayé de les retrouver : le courage qu’ils avaient mis à rester eux-mêmes en dépit de tout, j’admirais. Et tout en les cherchant, je m’inventai des manières de les installer dans le congélateur : afin qu’ils se sentent bien ; qu’on puisse leur accorder toute l’attention, toute l’admiration, qu’on puisse leur donner les accolades qu’ils mettaient tant de grâce à mériter.
Sauf que vous, vous avez déjà essayer de retrouver deux flocons dans un paysage d’hiver que la neige recouvre depuis des mois ?
Je me suis propulsé dans la direction de leur point de chute. Et voilà : moi, j’étais là, à chercher deux flocons de neige dans un univers où il y en avait des milliards. Sans parler de la crainte de leur marcher dessus : ça n’aurait pas été une bonne idée.
J’ai mis assez peu de temps avant de comprendre tout ce que ma tentative avait de désespéré. De constater que la plus petite tempête de neige jamais recensée était perdue à jamais. Qu’il n’y avait aucun moyen de la distinguer de tout le reste.
Il me plaît néanmoins de songer qu’unique en son genre, le courage de cette tempête à deux flocons survit, Dieu sait comment, dans un monde où semblable qualité n’est pas toujours appréciée.
Je suis rentré à la maison.
Derrière moi, j’ai laissé Laurel et Hardy se perdre dans la neige.
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"La plus petite tempête de neige jamais recensée
Il y a une heure de ça, dans le jardin de derrière chez moi, s’est produite la plus petite tempête de neige jamais recensée. Elle a dû faire dans les deux flocons. Moi, j’ai attendu qu’il en tombe d’autres mais ça n’a pas été plus loin. Deux flocons : voilà tout ce qu’a été ma tempête.
Ils sont tombés du ciel avec tout le poignant dérisoire d’un film de Laurel et Hardy : même qu’à y songer, ils leur ressemblaient bien. Que tout s’est passé comme si nos deux compères s’étaient transformés en flocons de neige pour jouer à la plus petite tempête de neige jamais recensée dans l’histoire du monde.
Avec leur tarte à la crème sur la gueule, mes deux flocons ont paru mettre un temps fou à tomber du ciel. Ils ont fait des efforts désespérément comiques pour tenter de garder leur dignité dans un monde qui voulait la leur enlever parce que lui, ce monde, il avait l’habitude de tempêtes beaucoup plus vastes – genre soixante centimètres par terre et plus -, et que deux flocons, y a de quoi froncer le sourcil.
Et puis ils ont fait un joli atterrissage : sur des restes de tempêtes précédentes – cet hiver, nous en avons déjà eu une douzaine. Et après ça, il y a eu un moment d’attente – dont j’ai profité pour lever les yeux au ciel, histoire de voir si ça allait continuer. Avant d’enfin comprendre que mes deux flocons, c’était côté tempête aussi complet qu’un Laurel et Hardy.
Alors je suis sorti et j’ai essayé de les retrouver : le courage qu’ils avaient mis à rester eux-mêmes en dépit de tout, j’admirais. Et tout en les cherchant, je m’inventais des manières de les installer dans le congélateur : afin qu’ils se sentent bien ; qu’on puisse leur accorder toute l’attention, toute l’admiration, qu’on puisse leur donner les accolades qu’ils mettaient tant de grâce à mériter.
Sauf que vous, vous avez déjà essayer de retrouver deux flocons dans un paysage d’hiver que la neige recouvre depuis des mois ?
Je me suis propulsé dans la direction de leur point de chute. Et voilà : moi, j’étais là, à chercher deux flocons de neige dans un univers où il y en avait des milliards. Sans parler de la crainte de leur marcher dessus : ça n’aurait pas été une bonne idée.
J’ai mis assez peu de temps avant de comprendre tout ce que ma tentative avait de désespéré. De constater que la plus petite tempête de neige jamais recensée était perdue à jamais. Qu’il n’y avait aucun moyen de la distinguer de tout le reste.
Il me plaît néanmoins de songer qu’unique en son genre, le courage de cette tempête à deux flocons survit, Dieu sait comment, dans un monde où semblable qualité n’est pas toujours appréciée.
Je suis rentré à la maison. Derrière moi, j’ai laissé Laurel et Hardy, se perdre dans la neige."
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Sonate en forme de dindon et céréales pour petit déjeuner

Les dindons s’étaient lancés dans une bataille où pour abattre l’adversaire tous les coups sont permis : ça y allait sans compter. Sauf que les poneys eux, en eurent marre et des bois galopèrent vers un champ découvert, derrière eux laissant aux dindons le soin de se démerder de leurs querelles de famille.
J’avais déjà fait quatre cents mètres en direction du refuge : il était fermé sauf que ça, je le savais avant même de me mettre en route. Non, tout ce que je voulais, c’était encore une fois lire le panneau bleu qu’on avait apposé à la vitre de la porte d’entrée.
Bien sûr, je n’ignorais rien de son contenu et si tout simplement je désirais quand même le relire c’était qu’à ma balade il n’y avait aucune autre justification possible et que ça, me faire une promenade matinale je le voulais et donc me raccrochai à cette excuse tout le temps qu’il me fallut pour traverser la très paisible et encore très modeste commune de Pine Creek.
La virée fut agréable : dans la neige fraîche mes pas à s’enfoncer firent teinter le bruit de riches céréales qui craquent au déjeuner et presque ce fut comme si les Grands Moulins Généraux s’étaient mis à chanter.
Sur la porte le panneau bleu n’avait pas bougé et toujours disait la même chose. A savoir merci de bien vouloir être de nos clients, bien des choses de la part de l’ancien patron et aussi que l’on resterait fermé jusqu’au 20 février, date à laquelle les nouveaux propriétaires reprendraient l’affaire ; lesdits propriétaires étant d’ailleurs fort impatients d’accueillir tout un chacun.
Je me demandai comment et jusqu’à quel point la nouvelle direction allait transformer le refuge. J’essayai de deviner qui ils pouvaient bien être à ainsi vouloir tenir un petit refuge où, en dehors d’une pompe à essence, il n’y avait en tout et pour tout qu’une boutique mi-café mi-alimentation et quelques cabanes de rondins perdues autour d’un point à peine visible sur la carte : Mill Creek, Etat du Montana, c’était si loin de Paris, de New York ou de Tokyo !
En savoir plus long sur leurs projets, si à tout le moins ils en avaient, et enfin les voir, cela ne m’arriverait que dans quelques jours. Pour l’instant rien n’avait changé au refuge et il n’y avait là âme qui vive.
Tout petit mystère, les nouveaux patrons allaient m’occuper plusieurs jours encore : cela me donnerait un sujet auquel réfléchir pendant les soirées d’hiver.
C’est alors que les dindons se mirent à se battre dans le bois de l’autre côté de la route, que les poneys soudain du même bois sortirent en galopant vers un champ et qu’après avoir fait demi-tour, je rentrai chez moi l’oreille fort attentive aux bruits de petit déjeuner aux céréales qui montaient de mes pas.
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A six heures, juste après ça, la poésie viendra donc au Montana.
Elle y viendra sous la forme d'une émission intitulée : Des Poètes Vous Parlent.
Commentaire de la Revue Télé : "des subtils changements qui affectent l'oeuvre poétique lorsqu'on la traduit."
Je ne vois pas que le Montana ait vraiment besoin de rien d'autre : l'accueil du public sera certainement massif et enthousiaste. Tiens, même que je me les vois bien, mes fermiers, par milliers les yeux rivés sur le petit écran, à six heures du matin en train de découvrir la poésie, d'en discuter et par après de tout le reste du jour en parler avec les voisins :
- Holà ! Qu'est-ce t'en dis touai, de c''t'histoire de poésie qui perd de sa signification quand c'est qu'on la traduit ?
- Bah, mouai, la s'maine dernière, c'est un veau que j'ai perdu. Y a aussi qu'la première femm', alle s'est barrée avec mon meilleur copain le jour ed'mon anniversaire. Ah ben ça non qu'j'ai pas envie d'avoir vingt-sept ans une deuxième fouais ! C'qui fait qu'j'ai écouté tout ça d'une oreille sympathique et que c'est pour sûr qu'j'espère qu'i' vont les r'trouver tout' ces significations. L'veau, ça c'est sûr qu'i'm'manque. La femm' ? Ben non. Faut dire que ma deuxième, alle fait bien la cuisine. Ca, on peut pas dire qu'alle soit géniale à r'garder, m'enfin, la cuisine, alle sait faire; et pis comme ça, y a pas d'risque qu'alle s'tire avec un aut' bonhomme !
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La plus petite tempête de neige jamais recensée

Il y a une heure de ça, dans le jardin de derrière chez moi, s'est produite la plus petite tempête de neige jamais recensée. Elle a dû faire dans les deux flocons. Moi j'ai attendu qu'il en tombe d'autres mais ça n'a pas été plus loin. Deux flocons : voilà tout ce qu'a été ma tempête.

Ils sont tombés du ciel avec tout le poignant dérisoire d'un film de Laurel et Hardy : même qu'à y songer, ils leur ressemblaient bien. Que tout s'est passé comme si nos deux compères s'étaient transformés en flocons de neige pour jouer à la plus petite tempête de neige jamais rencensée dans l'histoire du monde.

Avec leur tarte à la crème sur la gueule, mes deux flocons ont paru mettre un temps fou à tomber du ciel. Ils ont fait des efforts déséspérément comiques pour tenter de garder leur dignité dans un monde qui voulait la leur enlever parce que lui, ce monde, il avait l'habitude de tempêtes de neige beaucoup plus vastes - genre soixante centimètres par terre et plus -, et que deux flocons, y a de quoi froncer le sourcil.
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