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Citations sur Le vrai visage du catharisme (8)

Contre le catharisme qui s'implantait au cœur de la société occitane, l'Église romaine ne sut pas employer le moyen d'une véritable pastorale, d'une prédication suivie, systématisée ; elle n'eut recours qu'à des missions, limitées dans l'espace et le temps, de légats cisterciens pour la plupart: les prédicateurs n'agissaient qu'en vertu d'un mandat exprès du pape, et avec l'appui des pouvoirs publics. Quelques actions coercitives spectaculaires: l'humiliation de Pierre Maurand à Toulouse purent frapper les esprits. Jusqu'au début du XIII° siècle, aucun effort réel d'évangélisation ne fut poursuivi, et il est indéniable que champ libre fut ainsi laissé à l'expansion de l'évangélisme dissident.
La fin du XII° siècle vit au contraire la succession des étapes organisant la répression, la coercition, assise sur la collaboration des pouvoirs spirituels et temporels: en 1179, au concile du Latran, Alexandre III invitait déjà les fidèles du Christ à prendre les armes contre les hérétiques ; les décrétales, issues des conférences de Vérone de 1184 entre la papauté et l'empereur Frédéric Barberousse - pape et empereur unissant leur réflexion et leur politique, une fois n'est pas coutume ! - fondèrent les préalables juridiques à la coercition: Lucius III et Frédéric convinrent que les hérétiques convaincus seraient confiés au bras séculier ; que les évêques, en leur justice "ordinaire", seraient chargés d'inspecter leur diocèse de manière régulière et de susciter la délation ; que les pouvoirs publics se verraient confier le soin de soutenir et faire appliquer les sentences ecclésiastiques.
Tous les présupposés mentaux se mettaient en place, qui rendraient possible, plus étonnante encore qu'une croisade en terre chrétienne, l'institution de la bureaucratie inquisitoriale.
Et pourtant, au Latran, en 1179, se présenta, dans sa pauvreté évangélique, Vaudès de Lyon, qui demandait le droit de prêcher. Et pourtant, à Vérone, en 1184, le mouvement vaudois, cette pulsion qui entraînait sur les routes et dans le dénuement total hommes et femmes qui cherchaient le Christ ailleurs que dans les cathédrales, fut officiellement déclaré hérétique. Quelques années plus tard, la papauté aurait pu songer à appuyer une action positive de "persuasion" des hérétiques sur une initiative d'aussi bonne et neuve volonté...
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"Voyez combien toutes ces paroles du Christ sont contraires aux pratiques de la mauvaise Eglise romaine : car elle n'est pas persécutée pour le bien et la justice qui seraient en elle, mais au contraire, c'est elle qui persécute et qui tue tous les hommes qui ne veulent pas consentir à son péché et à ses forfaitures. Elle ne fuit pas de ville en ville, mais elle a seigneurie sur les cités, les bourgs et les provinces, et elle siège majestueusement dans la pompe de ce monde : et elle est redoutée des rois, des empereurs et de tous les barons.


Page 170
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Et ne nous induisez pas en tentation : ...Il y a, en vérité, une tentation charnelle et une tentation diabolique. La tentation diabolique est celle qui procède du coeur, par suggestion du diable, comme l'erreur, les pensées d'iniquité, la haine et autres choses semblables. La tentation charnelle est celle qui résulte de la nature humaine, comme la faim, la soif, le froid et toutes choses du même genre : nous ne pouvons pas l'éviter. C'est pourquoi l'Apôtre dit dans la première Epître aux Corinthiens (1 Cor. 10, 13) : "Qu'aucune tentation ne vous saisisse à moins qu'elle ne soit humaine"..."

Page 90
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.. Les cathares, chrétiens dualistes, croyaient en effet à deux créations émanant de deux principes, selon la logique dont on a senti l'amorce dès le prologue du Livre des Deux Principes : un bon arbre ne pouvant porter de mauvais fruits, ni un mauvais arbre de bons fruits, il s'ensuivait logiquement que le monde visible, soumis à la corruption, à la mort et au mal, ne pouvait être la création du Dieu d'amour enseigné par le Christ : "Mon royaume n'est pas de ce monde ..." (Jo, 18,36).

Pénétrés de cette logique forte, elle-même admirablement soutenue et fondée dans le Nouveau Testament, les prédicateurs cathares et les lettrés, auteurs de leurs textes théoriques, ne cherchèrent jamais à ménager l'Eglise romaine, ni à composer avec elle. Elle était la fausse Eglise, suscitée par le faux Dieu de ce monde, pour détourner le message du Christ. Ils s'exprimaient en héritiers directs des apôtres.

"Vers l'heure des vêpres, quand nous fûmes rentrés des vignes et que nous eûmes bu, nous nous mîmes près du feu et l'hérétique commença à prêcher. Il dit ... que nul ne pouvait être sauvé à moins d'avoir été reçu dans leur secte et dans leur foi ; que la foi suivie dans l'Eglise romaine ne valait rien, mais celle-là seulement qu'ils suivaient, eux, parce qu'eux seuls, à ce qu'il disait, suivaient la voie de Jésus Christ ..."

Ce petit récit est dû à Guilhem Escaunier, d'Ax (les Thermes), déposant au début du XIVème siècle devant l'inquisiteur Jacques Fournier, évêque de Pamiers. D'où l'emploi de termes comme "l'hérétique", "leur secte", "à ce qu'il disait", derrière lequel le déposant protège son orthodoxie mise en question, mais qui n'enlèvent rien au fond du témoignage.
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(Guilhem d'Elves) dit... qu'il les vit ensuite à Cordes, où ils tenaient publiquement leur atelier de tissage. Il y vit Guilhem de Virac, chevalier de Cordes... Lorsqu'ils étaient dans cet atelier, il s'y trouvait aussi l'hérétique Sicard de Figueiras qui demeurait avec eux, et Talaber de Saint-Marcel, et Pèire de Gironda de Mazerac qui apprenaient le tissage avec eux...
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"Les aliments défendus n'étaient autres que les unctura, les produits "gras" définis dans la règle bénédictine déjà, et dont les moines devaient s'abstenir en carême et les vendredis, lorsqu'il était "de règle" de "faire maigre". Ces interdits s'étendaient à tous les dérivés animaux, oeufs, laitages, mais excluaient la chair de poisson. Aujourd'hui encore, nombre de familles de tradition catholique ne consomment que du poisson le jour du Vendredi saint..."


Page 108
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"(Notre Sainte) Eglise fait le saint baptême spirituel, c'est-à-dire l'imposition des mains, par lequel est donné le Saint-Esprit, et dont Jean-Baptiste dit (Mt 3, 11) : "celui qui doit venir après moi, celui-là vous baptisera par le saint Esprit".
"Mais la mauvaise Eglise romaine, trompeuse et semeuse de mensonges, dit que le Christ (dans les Evangiles) parlait du baptême par l'eau temporelle, celui que pratiquait Jean-Baptiste avant que le Christ ne vienne prêcher... Mais si l'on pouvait être sauvé par le baptême par l'eau temporelle, le Christ serait venu mourir pour rien, puisque l'on avait déjà le baptême par l'eau..."

Page 78
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"...et les esprits, entraînés par le désir de cette femme, suivirent Satan et la femme (en dehors du royaume du Père). Et ils furent si nombreux à les suivre que pendant neuf jours et neuf nuits les esprits ne cessèrent pas de tomber par le trou par lequel Satan était sorti avec la femme, et ils tombèrent plus menu et plus dru du ciel que la pluie ne tombe sur la terre..."

Page 88
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