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Citations sur L'incroyable histoire du sexe, tome 1 : en Occident (17)

L’histoire de notre sexualité commence il y a très longtemps dans les forêts de l’Afrique de l’Est, cette région qui nous a donné naissance à nous, les humains, et où vivent encore aujourd’hui nos cousins, les chimpanzés. Il y a deux millions d’années, un petit groupe d’hominidés s’aventurent hors de la forêt de ces ancêtres pour amorcer la grande aventure humaine. Ils s’installent près des points d’eau, notamment au Tchad et dans la vallée du Rift qui balafre l’est africain du nord au sud, aujourd’hui de l’Éthiopie au Zimbabwe. Ces hominidés nous ressemblent déjà beaucoup. Leur stature commence à se redresser et, signe de modernité, ils marchent sur leurs deux pieds. Et tout cela en à peine quelques millions d’années. De plus petite taille que nous, ils ont encore des attributs qui rappellent l’origine : leur pilosité est toujours présente, sauf sur la face où apparaissent des traits que l’on qualifierait aujourd’hui d’humains. Quatre grandes innovations vont signer le passage à la sexualité des humains. Un : la disparition de l’œstrus, désormais on peut faire l’amour toute l’année. Deux : la disparition de l’os pénien, désormais l’homme peut bander sans tuteur, plus besoin d’os, son pénis est plus grand, plus gros, plus fort, plus solide. Trois : l’invention du sentiment amoureux qui deviendra la grande préoccupation de l’humanité. Quatre, mais en négatif : la domination masculine et l‘asservissement des femelles marqueront profondément l’humanité jusqu’à nos jours.
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M la maudite – Cette histoire extraordinaire mérite qu’on lui consacre un chapitre, tant elle reflète une amorce de liberté sexuelle et, comme toujours, la réaction répressive de l’Église et de la société. C’est l’histoire de la persécution de la masturbation. Elle prend racine au XVIIe siècle avec la découverte des cellules reproductrices et sévit dans toute l’Europe du XVIIIe au XXe siècle. Au-delà de la seule répression des pulsions, cette persécution est une réaction de la société traditionnelle contre la morale de l’autonomie des individus, hommes et femmes, qui aspirent à la liberté. Nous sommes au début du XVIIe siècle. La Hollande est réputée pour la qualité de ses optiques, ce qui explique que toutes les découvertes qui vont suivre se sont faites dans cette région de l’Europe. En 1604, à Amsterdam, Zacharias Janssen invente le microscope. Soixante ans plus tard, à Delft, De Graaf découvre le follicule ovarien, le gamète femelle. C’est le début de la théorie de l’ovisme : l’enfant naît du seul ovule féminin. La femme serait ainsi, à elle seule, la matrice du genre humain. Dans cette Europe toujours très dominée par les hommes, cette théorie rencontre une forte opposition. Heureusement, quinze ans plus tard, et toujours en Hollande, Leeuwenhoek découvre le spermatozoïde !
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Rome, grandeur et décadence – Une femme libre, une citoyenne romaine qui se respecte, est éduquée pour ne pas avoir de plaisir. Elle est destinée à la reproduction, ce pour quoi on l’appelle Le ventre. C’est ainsi que l’on fait des enfants qui seront de bons citoyens ! Cette passivité légitime de l’épouse restera un modèle pour l’Occident pendant près de deux mille ans. On lui oppose l’activisme de la prostituée qui, contrairement à l’épouse, agit et se place en position supérieure. Certaines épouses font même des procès à leurs maris qui tentent de jouir de leur corps. Ils sont accusés d’uxoriosis, de désirer le corps de leur femme et, à ce titre, peuvent être condamnés. Une digne mère de famille n’est pas une putain ! Pas de sentiments non plus : Aimer abusivement sa femme est honteux, il faut se conduire en époux et non en amant (Sénèque).
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Égypte, l’égalitaire – Retour à Thèbes. Son épouse, Sawertiti, est médecin. Des prostituées (reconnaissables à leurs lèvres rouges) la consultent pour ne pas tomber enceinte car elles ne peuvent pas, professionnellement, se le permettre. Les Égyptiens utilisaient de petits cônes contraceptifs à base de graines de grenade. On sait aujourd’hui que ces graines contiennent un œstrogène naturel donc contraceptif. Elle lui montre un préservatif en boyau. Dans l’arrière-boutique, une femme confectionne un tampon contraceptif en mélangeant des dattes, de la coloquinte et du miel. Sawertiti tien un morceau d’acacia qu’elle va placer dans l’utérus d’une femme. Les Égyptiens avaient déjà inventé le stérilet. Une épouse la consulte pour savoir si elle est enceinte. Prescription : applique sur ton sexe ce mélange de plantes, c’est de l’orge et de l’amidonnier. Il se mêlera à ton urine. Si l’orge pousse, ce sera un garçon, si c’est l’amidonnier, une fille. Et si rien ne pousse, c’est que tu n’es pas enceinte. La vie était douce dans l’Égypte ancienne. Le savoir des médecins égyptiens était très avancé en matière de gynécologie et de tout ce qui a trait à la fécondité. Ce sont les premiers à avoir bien compris le rôle des hommes et des femmes dans la reproduction. Peut-être grâce à leur considération égalitaire de la femme. On voit ici que les progrès vers la liberté passent par la compréhension de la fécondité et la libération des femmes, révolution amorcée en Égypte, qui prendra plusieurs millénaires avant d’être effective.
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Renaissance, le peintre et son modèle – Révolution artistique. La liberté des corps apparaît dans la peinture, la sculpture et la littérature. L’art de la Renaissance est un art du corps sexué. Avec le culte de la Madone, cette sensibilité nouvelle montre combien les femmes ont droit à la beauté et à l’amour. Les artistes rivalisent de talent pour mettre en valeur les appâts féminins. La nudité devient source d’inspiration pour Botticelli, Cranach, Raphaël, Rubens… La femme idéale commence à apparaître, une femme de chair et de désir. Élève de Titien, Noah le Vénitien donne la dernière touche à la Vénus d’Urbino. Maria Saw, son modèle, est une très belle jeune femme, allongée sur un lit, entièrement nue. Ne sachant où mettre sa main, elle la pose discrètement au plus secret d’elle-même. Les grands peintres peignent des nus que le Moyen Âge s’interdisait. Pour l’Église cependant, l’art fait péché d’exhibitionnisme. Quelques siècles auparavant, regarder les seins nus d’une femme était un péché. Déjà à la cour de Charles Vii, les robes s’ouvrent tant par le haut que les femmes doivent farder le bout de leurs seins. Un siècle plus tard des mesures sont prises vis-à-vis des décolletés abusifs dont les femmes de la noblesse, telles que Gabriel d’Estrée et sa sœur.
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Moyen âge, enfer et paradis – Deux idées fausses. Contrairement à l’idée reçue, la ceinture de chasteté n’a pas été inventée au Moyen Âge pour garantir la pureté de l’épouse pendant le long temps des croisades, mais plus tard à la Renaissance. Les maris jaloux, craignant l’infidélité de leur jeune épouse, leur imposant cette armure de pureté. C’est surtout au XIXe siècle alors qu’on se passionne pour le Moyen Âge, que cette légende est inventée et que de tels appareillages sont utilisés… dans les maisons closes ! Ils sont aujourd’hui courants dans les pratiques BDSM. Le droit de cuissage ou de culage. C’est une idée très répandue selon laquelle, au Moyen Âge, tout seigneur avait un jus primae noctis (droit de première nuit) sur les filles ou les épouses de ses serfs et ses domestiques, à l’égal de Dieu. Une forme atténuée (droit de jambage) aurait consisté pour le seigneur, à glisser symboliquement sa jambe entre le corps des jeunes époux pour bénir leur union. En réalité, aucun historien n’a retrouvé mention de cette pratique dans les archives publiques, ni dans le droit coutumier. On trouve au contraire des condamnations de seigneurs pour avoir abusé sexuellement de leur position dominante.
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Grèce, le panthéon de l’amour – Et les femmes dans tout ça ? Deuxième partie. Vers la fin du Ve siècle, les femmes d’Athènes manifestent leur révolte devant le désintérêt de leurs maris. L’adultère étant très sévèrement réprimé, certaines lient des relations avec d’autres femmes. L’homosexualité féminine n’a, pour les Grecs, aucune importance, elle n’est donc pas condamnable. Célèbre dans son île de Lesbos, la poétesse Sapho en chante les mérites : ma passion pour la beauté des femmes, changeantes comme les couchants d’été, animent les flots et les flammes. Et durant la longue guerre qui oppose Sparte à Athènes, les Athéniennes délaissées font venir de Milet, en Asie Mineure, pour se consoler, un objet très nouveau appelé Olisbos. Il a la forme d’un membre viril, il est fait de cuir et de laine comprimée. C’est le début de la contestation des femmes qui osent affronter leurs maris en prétendant ne plus dépendre d’eux, ni pour la vie, ni pour l’amour. C’est Aspasie, la compagne de Périclès, qui mène ce premier mouvement d’émancipation féminine. Devant ces comportements inacceptables et anormaux, un homme comprend qu’elles sont malades d’insatisfaction sexuelle. Hippocrate fait ainsi un tableau précis de cette maladie qu’il nomme Hystérie : l’organe essentiel de la femme est l’utérus ; s’il n’est pas assez imprégné de sperme, le sang est refoulé vers le haut, ce qui provoque oppression et nervosité. Qu’elle se marie et la maladie disparaîtra ! Cette idée dominera la médecine jusqu’au XXe siècle. Quelques années après cette tentative d’émancipation féminine, un élève de Platon, le plus renommé, Aristote, réprimera cette révolte de façon très violente en affirmant, une fois pour toute, la supériorité naturelle de l’homme sur la femme : la chaleur est énergie, mais la femme est plus froide que l’homme, signe de son infériorité, elle est un mâle incomplet, un être inférieur. Son jugement misogyne fut parole d’Évangile jusqu’au XVIIIe siècle !
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XXIe siècle, sexavenir – 2015 : Internet connecte entre eux près de trois milliards d’internautes sur plus d’un milliard de sites en ligne. Les réseaux sociaux accélèrent une communication désormais mondialisée. La rencontre par géolocalisation (Grindr, Tinder, Hornet) annihile cependant les rituels de la séduction en proposant la rencontre immédiate d’un(e) partenaire sexuel(e) potentiel(e) situé(e) à proximité. Et ce n’est pas de la prostitution.
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XXe siècle, libération sexuelle ? – Le grand changement 1960-1970. En quelques décennies, on passe en Occident de la société traditionnelle à la société moderne. Une des plus grandes révolutions depuis le début de l’humanité. Toutes les sociétés traditionnelles sont organisées de façon identique : Au sommet les puissances divines. Puis les ancêtres et les sages que sont les plus âgés. Au centre de cette organisation, le groupe est constitué d’une famille, d’un clan, d’un village, d’une société. Le destin de tout individu est décidé par sa famille, son groupe. Les femmes sont plus assujetties encore. Le couple n’est pas le lieu de l’amour, l’érotisme en est absent. En cette seconde moitié du XXe siècle et dans la société moderne, apparaît le sujet - c’est la grande révolution – décidant de sa trajectoire de vie, indépendamment de la famille et du groupe. Le changement est radical. La grande famille au sein de laquelle les époux trouvaient difficilement de l’intimité est remplacée par un couple fait de deux sujets – qui se désirent, s’aiment – et de leurs enfants. C’est l’aboutissement du mariage d’amour… Cette nouvelle organisation sociale casse l’intérêt des familles qui prévalait depuis le début de l’humanité et l’intimité du couple prend une nouvelle dimension, charnelle, érotique. La libération sexuelle devient réalité.
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XIXe siècle, culs serrés et prostitution – Le siècle des maisons closes. Avec l’essor des grandes villes, se développe en Europe une prostitution institutionnalisée. Le bordel devient un lieu de détente et de rencontre qui fait partie de la vie sociale masculine. Leur nombre en Angleterre est de plus de cinq mille à une époque où l’on ne dénombre que deux mille cent cinquante églises, écoles et institutions. À Londres, des rabatteurs gagnent leur vie en recrutant des très jeunes filles, la majorité sexuelle étant de douze ans. En 1810 à Paris, outre le quartier du Palais-Royal, le lieu de tous les plaisirs, on ne compte pas moins de cent-quatre-vingts maisons officielles. On considère alors la prostitution comme un mal nécessaire. À la fin du XIXe siècle, avec le développement des bordels clandestins, on recense à Paris 155.000 prostituées et plus encore de clandestines. Le trafic de ces femmes atteint une telle ampleur qu’on parle alors de traite des Blanches. Les abolitionnistes commencent à faire entendre leur voix. L’Anglaise Joséphine Butler, féministe militante, réussit à fédérer les abolitionnistes de l’Europe entière, haranguant la foule sur les marchés, dénonçant l’esclavage des femmes. L’hypocrisie bourgeoise fait le grand écart : le bon père de famille prône la fidélité, mais culbute ses domestiques et fréquente les maisons closes. La société a heureusement pensé à tout : une loi interdit les recherches en paternité pour éviter que les soubrettes réclament leur dû, et seules les épouses sont punissables d’adultère.
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