La beauté sera CONVULSIVE ou ne sera pas
Ces gens ne sauraient être intéressants dans la mesure où ils supportent le travail, avec ou non toutes les autres misères. Comment cela les enlèverait-il si la révolte n'est pas en eux la plus forte ? A cet instant, vous les voyez, du reste, il ne vous voient pas. Je hais, moi, de toutes mes forces, cet asservissement qu'on veut me faire valoir. Je plains l'homme d'y être condamné, de ne pouvoir en général s'y soustraire, mais ce n'est pas la dureté de sa peine qui me dispose sa faveur, c'est et ce ne saurait être que la vigeur de sa protestation.
La production des images de rêve dépendant toujours au moins de ce double jeu de glaces, il y a là l'indication du rôle très spécial, sans doute éminemment révélateur, au plus haut degré "surdéterminant" au sens freudien ; que sont appelées à jouer certaines impressions très fortes, nullement contaminables de moralité, vraiment ressenties "par-delà le bien et le mal" dans le rêve, et, par suite, dans ce qu'on lui oppose très sommairement sous le nom de réalité.
Que faire si tantôt je ne la vois pas ? Et si je la voyais plus ? Je ne saurais plus. J'aurais donc mérité de plus savoir. Et cela ne se retrouverait jamais.
J'ai pris, du premier au dernier jour, Nadja pour un génie libre, quelque chose comme un de ces esprits de l'air que certaines pratiques de magie permettent momentanément de s'attacher.
Alors que Nadja, la personne de Nadja est si loin... Ainsi que quelques autres. Et qu'apporté, qui sait, repris déjà par la Merveille, la Merveille en qui la première à la dernière page de ce livre ma foi n'aura du moins pas changé, tinte à mon oreille un nom qui n'est plus le sien.
Mais comme certains jours, elle paraissait vivre de ma seule présence.
Je hais, moi, de toutes mes forces, cet asservissement qu'on veut me faire valoir. Je plains l'homme d'y être condamné, de ne pouvoir en général s'y soustraire, mais ce n'est pas la dureté de sa peine qui me dispose en sa faveur, c'est et ce ne saurait être que la vigueur de sa protestation.
Je préfère, encore une fois, marcher dans la nuit à me croire celui qui marche dans le jour.
J'ai revu Nadja bien des fois, pour moi sa pensée s'est éclaircie encore, et son expression a gagné en légèreté, en originalité, en profondeur. Il se peut que dans le même temps le désastre irréparable entraînant une partie d'elle-même et la plus humainement définie, le désastre dont j'avais entrevu le jour m'ait éloigné d'elle peu à peu.