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Afrique du Sud : 1832, Philida, jeune esclave tricoteuse au domaine de Zandvliet a eu quatre enfants avec François Brink, le fils de son maître, l'irascible Cornelis.
François trahit sa promesse d'affranchir Philida, pire, il envisage de la vendre dans le nord du pays....Contraint par son pére, il épouse une femme issue d'une grande famille du Cap, dont la fortune sauvera peut- étre l'exploitation familiale.....
Philida décide alors de porter plainte contre la famille Brink auprès du Landdrost , une sorte de préfet, magistrat et protecteur des esclaves....Car même dans les fermes les plus reculées les rumeurs d'une proche émancipation se répandent : -l'abolition de l'esclavage dans l'Empire Britannique sera proclamée en 1833-
Ainsi la volontaire, opiniâtre, sensée Philida brise peu à peu ses chaînes au prix d'un long, âpre, douloureux chemin parsemé de souffrances, de vives humiliations, de luttes sans merci, d'espoirs et de révélations...
André Brink nous livre un récit charnel, fort , souvent cru, sensuel et poétique à la langue émaillée de termes empruntés aux conventions orthographiques de l'époque ( merci pour le glossaire )..
Il nous dévoile un épisode emprunté à son histoire familiale : le maître de Philida était le frére de l'un de ses ancêtres ....
Ce roman passionnant, poignant, au souffle puissant scandé de cris, de coups, de prières, de désirs brûlants, de murmures, d'histoires et de croyances venues du fond des âges, transmises par Ouma Nella, la grand- mére de Philida, nous offre un chœur de voix narratives permettant à chacun : François Brink , la courageuse et indomptable Philida ou l'irascible Cornelis de dire "sa vérité"...
C'est aussi un hymne vibrant et un chant puissant rendant hommage à la liberté rêvée ....Lundi 1° décembre 1834 : les esclaves sont libres.....
André Brink, une des plumes les plus marquantes d' Afrique du Sud avec l'ouvrage : "Une saison blanche et sèche ", disparu en février 2015.....
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Je retrouve Brink au sommet de sa forme. Comme je l'aime, dans la veine de Un turbulent silence. L'histoire de cette esclave ballottée au gré des sentiments de ses maîtres, une femme forte et fragile à la fois. Un excellent moment de lecture.
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Philida, esclave dans une grande propriété viticole proche du Cap, est la mère de 4 enfants du fils de son maître, François Brink. Ce dernier lui a promis de lui donner la liberté. Ce qu'il n'a aucune intention de faire. Philida va alors déposer une plainte, geste insensé même si, en 1832, l'abolition de l'esclavage en Afrique du Sud n'est plus un rêve (elle interviendra le 1er décembre 1834). En découvrant l'existence de cette femme dans l'histoire familiale, André Brink a eu envie de tracer son portrait et d'imaginer son destin. le roman est porté par une langue lyrique, émaillée de termes en afrikaans (merci au glossaire en fin d'ouvrage) dont le pouvoir d'évocation, comme toujours chez l'écrivain sud-africain, est prodigieux. Femme battue, violée et humiliée, Philida garde davantage que sa dignité dans les épreuves qu'elle traverse : elle s'enrichit auprès de ses compagnons d'infortune, ne se résigne jamais, ayant décidé une fois pour toute d'être une esclave libre dans sa tête quel que soit le sort qu'on lui réserve. On ne pourra reprocher à Brink nul manichéisme car plusieurs chapitres sont "écrits" par ses propriétaires blancs, ébranlés par la révolte et le désir d'affranchissement de cette indomptable, dont ils peuvent bien souiller le corps mais jamais l'âme. Philidia est aussi poignant et passionnant que 12 Years a Slave, ponctué de scènes remarquablement décrites comme cette abominable vente aux esclaves, l'une des toutes dernières avant l'émancipation.



Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Je n'ai absolument pas réussi à apprécier ce roman.
Ce n'est pas question de style, qui peut devenir poétique parfois, ni de la rudesse des mots afrikaners.
Juste pas réussi à appréhender les lieux, les personnages, leur histoire.
Je suis resté dans le brouillard...
Tant pis...
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J'ai lu Philida en entendant la voix d'André Brink.
J'avais laissé André Brink de côté dans mes lectures sud-africaines, au profit de Coetzee ou Gordimer. L'idée lointaine d'un anti-apartheid devenu démodé ! Brink est revenu à moi grâce à ses entretiens pour "A voix nue", la très belle émission de France Culture. Il y décrit les moments-clés de sa vie.
Et il y a cette étonnante histoire de Philida. Qui renvoie aux fondements de la famille Brink, aux fondements de la société afrikaner du XIXème siècle. L'esclavage, la violence, mais aussi l'aspiration à quelque chose : la liberté, la terre promise (le Gariep), l'au-delà ? Il y a dans ce livre un étrange appel spirituel. Sans doute pas vraiment l'idée dune spiritualité qui sauve l'homme. Mais peut-être la force que chacun peut trouver en lui-même pour s'affranchir.
Et l'amour aussi. Connu de tous et inavouable. Surprise, l'amour trouve sa place dans cette société d'exclusion.
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excellent roman sur l'histoire d'une esclave en Afrique du Sud. Ce roman se laisse dévorer et met en lumière des passages de l'histoire qu'on aimerait oublier. Magnifique.
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André Brink, écrivain sud-africain blanc engagé contre l'apartheid (1935 - 2015), auteur entre autres du prix Médicis étranger 1980 "Une saison blanche et sèche" raconte ici l'histoire de Philida, esclave attachée au domaine de ses ancêtres appelé Zandvliet, situé dans la région du Cap, où elle fut tricoteuse.
L'écrivain a découvert que son maître ou baas, Cornelis Brink, avait vendue Philida aux enchères alors qu'elle avait eu quatre enfants avec son propre fils, François Brink.

Plusieurs familles sont présentes dans le récit, mais c'est surtout des Brink dont on parle ; le père autoritaire mais pas si mauvais, plutôt englué dans une époque et une éducation rigide ; la mère obèse, prisonnière elle aussi de son statut. Ce sont eux les véritables esclaves de cette société archaïque. Il y a aussi une vieille esclave, Petronella, qui avait été affranchie et possédait une pièce et des biens à elle ; c'est elle qui a éduqué Philida enfant, elle qui sait quelques bribes de son passé...

L'histoire commence en novembre 1832, soit un an avant la fin de l'esclavage en Afrique du Sud (1833 dans les colonies britaniques) ; l'esclave Philida raconte qu'elle s'est rendue au bureau du protecteur des esclaves de la petite ville de Stellenbosch pour déposer plainte contre son baas Frans qui lui avait promis de l'affranchir si elle couchait avec lui : "Il promet qu'il achètera ma liberté au landdrost. Au gouvernement. Mais maintenant au lieu d'acheter ma liberté, il veut partir loin de moi... On raconte qu'il veut marier une blanche. Pas une esclave ou une Khoe mais une de sa race. Alors maintenant il veut me vendre dans le nord du pays". (p 19)
Frans (François), le fils du maître, semble amoureux de l'esclave Philida ; mais bien sûr on n'épouse pas une esclave et son père ayant de graves soucis d'argent, il a promis lâchement d'épouser une demoiselle riche...
De découvertes en secrets de famille, de présentations des moeurs de l'époque (avec quelques horreurs...) en cheminement de Philida vers l'affranchissement, cette histoire est le récit de l'évolution d'une femme intelligente, déjà libre dans sa tête, si ce n'est dans son corps puisqu'elle va pieds nus : "De ça surtout je me rappelle : des souliers aux pieds. Ce qu'il dit sur les souliers, il promet dès le tout premier jour. Parce qu'il savait, comme moi je savais, comme tout le monde savait, que l'homme et la femme chaussés, ils peuvent pas être esclaves, ils sont libres : les souliers c'est signe qu'ils sont pas des poules ou des ânes ou des porcs ou des chiens, ils sont des gens." (p 26)

Kleinkat, la petite chatte, accompagne joliment le récit, symbole d'une certaine liberté mais aussi de la dépendance affective et matérielle dont il est difficile de se défaire...

Que penser des douleurs de l'esclavage quand on apprend que des femmes pouvaient tuer leur nouveau-né pour qu'il ne connaisse pas justement cet état ?

Un très beau récit, drôle et triste, qui contient quelques contes expliquant la vie, et qui a d'autant plus de profondeur et d'écho chez le lecteur, que c'est - reconstituée - une histoire vraie !

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Voilà un livre assez passionnant, car son histoire n'est pas banale. En effet, André Brink a écrit ce roman à partir d'un épisode de son histoire familiale. Ce livre raconte non seulement l'histoire d'une femme qui survit et se bat tous les jours pour sa survie et celle de ses enfants, mais elle croit aussi en la justice. Elle aime passionnément et cela lui permet de ne pas avoir de limites et de se dépasser dans tout ce qu'elle fait : porter plainte envers le père de ses enfants - un blanc !-, partir et refaire sa vie avec ses enfants, et surtout pourvoir un jour être libre.
Un petite anecdote : ce livre m'a aussi interpellé par l'activité que réalise Philida : elle tricote, autrement dit, c'est une tricoteuse ! Ce métier hors du commun et que je voie pour la première fois dans un livre m'a vraiment amusé et intéressé.
Un livre à lire et à faire lire pour se souvenir...
Lien : https://ideeslivres.jimdo.co..
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Roman passionnant, à la fois émouvant et choquant, qui foisonne de détails historiques et profondément réalistes sur l'âpre destinée des esclaves, en 1830, en Afrique du sud.
André Brink a découvert qu'un de ses lointains ancêtres avait eu une liaison avec Philida, une jeune esclave noire ( une tricoteuse) de son domaine viticole et qu'ils avaient eu ensemble quatre enfants. A partir de cette découverte, il a mené des recherches historiques pour construire l'arrière-plan de son roman.
Roman historique (la période de l'abolition de l'esclavage dans le royaume britannique), roman d'amour (entre Philida esclave noire et Frans son jeune maître blanc), roman d'apprentissage (Philida chemine de son enfance à sa maternité et apprend à vivre libre malgré tous les obstacles et les horreurs à surmonter) : tout est mêlé avec grand art dans Philida!
Le personnage de Philida est digne, à la fois passif - car obéissant à son rôle d'esclave opprimé- et à la fois fort et volontaire : elle traverse des événements incroyablement tristes (infanticide, viols) mais continue à poursuivre « sa route ». Deux personnages, la vieille Petronella puis le vieux Labyn, font fonction de « protecteurs « et de mentors : ils permettent à Philida de ne pas sombrer.
Plusieurs narrateurs s'entremêlent aussi : Philida, Frans, Cornélis Brink le maître absolu et révoltant plus un narrateur omniscient, chaque voix ayant bien sûr son style et ses opinions.
A lire absolument.
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Ce livre ne sera pas un coup de coeur car il m'a paru un peu long. J'aurais préféré que les mots afrikaans soient traduits en bas de page car c'était fastidieux d'aller au glossaire qui se trouvait à la fin du livre.
Je salue les travaux de recherche historique que l'auteur a dû effectuer pour reconstituer le vécu de Philida. C'est un témoignage vraiment poignant du quotidien des esclaves. Philida malgré sa naïveté est une femme courageuse. Je l'ai vu mûrir tout au long du récit durant sa recherche de liberté. J'ai pu m'identifier avec elle car sa détermination m'a plu, c'est un des traits de ma personnalité, quand je décide quelque chose j'aime bien m'y tenir et je n'aime pas que l'on me dise ce que je dois faire.
Lien : http://unlivreunwakanda.cana..
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