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Jean Guiloineau (Autre)
EAN : 9782253032113
573 pages
Le Livre de Poche (15/10/2003)
4.29/5   214 notes
Résumé :
"C'est génial! On s' attendait à un roman politique sur l'esclavage et on lit un formidable hymne tellurique qui prend la dimension d'un continent. Dans cette Afrique du Sud du siècle dernier, le sang et la mort, la passion et la violence, le sexe et la haine sont au rendez-vous. En toile de fond : l'émancipation de Galant, esclave sublime dont la révolte incarne la fierté d'un peuple déchu. Écrivain afrikaner en lutte contre l'apartheid, André Brink se révèle ici b... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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Élevé par Mama Rose 'au corps profond qui aime accueillir les hommes', Galant partage les jeux des fils du Baas jusqu'à ce que l'adolescence lui rappelle son statut d'esclave, jusqu'à ce que son désir de liberté vire au drame.

Tour à tour chacun s'exprime et c'est beau, ça sent le vrai. En ressort un immense désarroi, celui du Baas devant les nouvelles lois des Anglais, devant les tribunaux sud-africains qui défendent les esclaves et désarroi de ces derniers devant les inégalités.

J'ai été subjugué par les mots choisis par André Brink qui arrivent à transformer les choses crues de la vie en une bouleversante poésie sauvage.
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Un chef d'oeuvre absolu, écrit dans un style incomparable, aussi beau que du Yasmina Khadra mais moins "m'as tu vu", plus naturel. Une parabole sur l'apartheid avec un récit qui se passe du temps de l'esclavage. Une amitié impossible, empêchée par tout un système absurde. à lire d'urgence !
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Afrique du Sud, 1825. Une révolte d'esclaves éclate dans une ferme de Boers menée par un esclave qui y a grandi, Galand. Une véritable chaîne de voix se crée pour nous faire comprendre comment on en est arrivé là, chaque personnage raconte à tour de rôle sa vie dans la ferme et le lien qu'il a avec cette révolte.
Outre de nous dresser un portrait authentique de l'Afrique du sud de cette époque, André Brink nous parle avec force de la liberté. La liberté de l'esclave, celle de la femme ou encore celle de pouvoir vivre sa vie malgré les pressions familiales et sociales.
Un Turbulent silence est un roman d'une rare puissance dont on ne sort pas indemne. J'aime les livres où nous partons à la rencontre des hommes et des femmes qui sont aspirés dans la tourmente de l'histoire, où ils montrent le pire et le meilleur d'eux-mêmes. Ce roman est, pour moi, l'un des meilleurs de cette catégorie.
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André Brink, mort début 2015, s'est fait le chantre des luttes contre l'esclavage et l'apartheid en Afrique du Sud, avec des titres célèbres tels que Une saison blanche et sèche, adapté au cinéma.

Le titre original d'Un turbulent silence, Chain of voices, correspond mieux à la structure narrative du roman. C'est vraiment une chaîne de voix qui défilent, esclaves et maîtres.
1825, région du Bokkerfeld, Galland est esclave dans une ferme appartenant à un Boer. Lorsqu'il décide de briser ses chaînes, il entraîne un soulèvement.

J'ai lu ce livre il y a près de vingt ans et sa puissance est restée gravée en moi. L'auteur met beaucoup d'intensité dans les combats menés par Galland et, plus généralement, dans la dénonciation du système esclavagiste qui sévit alors. Pourtant, il y a aussi eu des moments où la lecture m'a semblé difficile, et même fastidieuse parfois. La structure du texte oblige à des répétitions qui s'avèrent plus ou moins pesantes. J'ai été contente et soulagée d'arriver au terme du roman, tout en reconnaissant la qualité et les mérites des thèmes défendus par André Brink.
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André Brink est un grand écrivain et l'Afrique du sud est une terre de contrastes : fertile mais sauvage, riche mais indomptable.
L'action de ce roman se situe au XIX° siècle, à l'époque où l'Afrique, était cet immense gâteau partagé entre les puissances européennes. L'Afrique du Sud finit dans les mains de la Hollande avant de repasser partiellement entre celles des Anglais. Tour à tour, ces deux peuples de bons chrétiens voulurent cultiver la terre ainsi qu'ils l' avaient appris et usèrent pour cela des bons services des populations autochtones pas toujours volontaires. Mais la mode de l'époque étant à l'abolition en vint à arriver aux oreilles de ses braves esclaves leur donnant des idées de révolte.
Ce roman est époustouflant. Il est très riche, épousant tour à tour le point de vue de chacun des personnages, même celui qui nous avait semblé insiginifiant, nous entraînant dans une farandole d'abord de jeux avec les jeunes enfants de la ferme, puis de trahisons et enfin de violences à peine soutenables. Tous semblent écrasés par le destin et par le devoir auquel la terre les soumet.
La plume d'André Brink est incisive et puissante, et le roman sort alors de sa dimension politique pour devenir universel. Il ne parle pas seulement de l'Afrique du Sud, mais des hommes, de leur soif de pouvoir, de reconnaissance et d'amour. de la force qui les rattache à la terre et de leur insondable propension au mal.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Oh ! C'est sur ! a dit Abel avec colère . Le baas ( maître ) pourra toujours alléger ton fardeau . Il diminuera le nombre d'heures de travail , il te donnera plus à manger ou une meilleure hutte . Mais tu resteras un esclave et c'est ça qu'on veut changer maintenant . On ne veut pas d'une vie un peu meilleure qu'avant , on ne veut plus jamais être esclaves . On veut être libres . Je ne suis pas un boeuf sous le joug . Je suis un homme . J'ai des mains et des pieds comme le Baas . Je marche comme lui , je mange comme lui , je prends une femme comme lui . Je me fatigue comme lui . Je me blesse comme lui . Alors , dis-moi : pourquoi est-ce qu'il devrait être le maître et moi l'esclave ? Laisse- moi te dire une chose : si le maître essaie de de me garder sous le joug , d'accord , c'est son boulot , c'est pour ça qu'il est maître . Mais si je le laisse me poser ce joug sur les épaules , je suis impardonnable . C'est moi qui me transforme moi-même en boeuf . Et c'est pire que d'être sous le joug .
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Dans des moments comme ça, un homme peut baiser jusqu’au lever du jour  et toute la journée du dimanche. Dans les intervalles, je prends mon violon et je joue pour Sarie. Je l’accorde et je fais fondre les montagnes pour elle. Puis je me roule à nouveau sur Sarie, je l’accorde, je lui mets mon archet, et je joue d’elle comme si elle était un violon, jusqu’à ce qu’elle gémisse et qu’elle crie, de joie, de la musique à mes oreilles. Ça devient de plus en plus lent au fur et à mesure que le dimanche s’écoule, et à la fin vous êtes à plat, pourtant rien ne peut vous arrêter. Ça se passait comme ça entre Sarie et moi.
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On peut se sauver d'un endroit, quitter des gens; mais on ne peut jamais abandonner son corps. Et votre corps contient les endroits et les gens. Cette morsure sur mon épaule : Pamela. Ce cal : la fourche dans la ferme d'Oubaas Piet. Cette marque: le fouet de Nicolaas. Cette ancienne brûlure : la marmite en fer de Mama Rose. On ne peut pas s'échapper.
Et il y a les autres cicatrices, celles qui ne laissent pas de marques visibles pour l'oeil, mais qui sont à l'intérieur : ces marques et ces balafres que vous découvrez dans votre sommeil, dans vos pensées, dans vos rêves. Ce mot, ce regard, ce geste.
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Nous, nous n'avons jamais pensé que ces montagnes et ces plaines, ces immenses pâturages et ces marécages étaient des endroits sauvages qu'il fallait dompter. Ce sont les Blancs qui les ont appelés sauvages et qui y ont vu des animaux sauvages et des hommes sauvages. Pour nous, ce pays a toujours été amical et domestiqué. Il nous a fourni de quoi manger, de quoi boire et de quoi nous abriter. Ce n'est que lorsque les Blancs sont arrivés et ont commencé à creuser, à briser et à tirer, à repousser les animaux, qu'il est devenu sauvage.
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Les dimanches ne m'avaient jamais valu rien de bon. On pense trop quand on ne fait rien. Pendant toute la semaine, on travaillait dur et on contrôlait tout ce qui se passait; et cela donnait un sentiment de sécurité. Mais le dimanche, on avait l'impression que tout le monde vous glissait entre les doigts. On n'était plus sûr de ce qui se passait dans le lourd silence; on se sentait étranger, menacé par une panique impossible à dominer parce qu'au-delà de toute compréhension.
Aucun homme n'a assez de pouvoir sur l'esprit pour contenir l'esprit.
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Videos de André Brink (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de André Brink
Vendredi 18 septembre 2020 / 9 h 45
Jean Guiloineau part sur les traces des petits cailloux semés par Geneviève Brisac et qui font écho ou référence à l'oeuvre de Virginia Woolf. Lectures par Anne Mulpas, poète, performeuse et artiste multimédia.
Directeur de la revue Siècle 21, Littérature & société. Jean Guiloineau est aussi traducteur : Nelson Mandela, Toni Morrison, Nadine Gordimer, André Brink, etc.
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