AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Un turbulent silence (12)

Dans des moments comme ça, un homme peut baiser jusqu’au lever du jour  et toute la journée du dimanche. Dans les intervalles, je prends mon violon et je joue pour Sarie. Je l’accorde et je fais fondre les montagnes pour elle. Puis je me roule à nouveau sur Sarie, je l’accorde, je lui mets mon archet, et je joue d’elle comme si elle était un violon, jusqu’à ce qu’elle gémisse et qu’elle crie, de joie, de la musique à mes oreilles. Ça devient de plus en plus lent au fur et à mesure que le dimanche s’écoule, et à la fin vous êtes à plat, pourtant rien ne peut vous arrêter. Ça se passait comme ça entre Sarie et moi.
Commenter  J’apprécie          120
Oh ! C'est sur ! a dit Abel avec colère . Le baas ( maître ) pourra toujours alléger ton fardeau . Il diminuera le nombre d'heures de travail , il te donnera plus à manger ou une meilleure hutte . Mais tu resteras un esclave et c'est ça qu'on veut changer maintenant . On ne veut pas d'une vie un peu meilleure qu'avant , on ne veut plus jamais être esclaves . On veut être libres . Je ne suis pas un boeuf sous le joug . Je suis un homme . J'ai des mains et des pieds comme le Baas . Je marche comme lui , je mange comme lui , je prends une femme comme lui . Je me fatigue comme lui . Je me blesse comme lui . Alors , dis-moi : pourquoi est-ce qu'il devrait être le maître et moi l'esclave ? Laisse- moi te dire une chose : si le maître essaie de de me garder sous le joug , d'accord , c'est son boulot , c'est pour ça qu'il est maître . Mais si je le laisse me poser ce joug sur les épaules , je suis impardonnable . C'est moi qui me transforme moi-même en boeuf . Et c'est pire que d'être sous le joug .
Commenter  J’apprécie          80
On peut se sauver d'un endroit, quitter des gens; mais on ne peut jamais abandonner son corps. Et votre corps contient les endroits et les gens. Cette morsure sur mon épaule : Pamela. Ce cal : la fourche dans la ferme d'Oubaas Piet. Cette marque: le fouet de Nicolaas. Cette ancienne brûlure : la marmite en fer de Mama Rose. On ne peut pas s'échapper.
Et il y a les autres cicatrices, celles qui ne laissent pas de marques visibles pour l'oeil, mais qui sont à l'intérieur : ces marques et ces balafres que vous découvrez dans votre sommeil, dans vos pensées, dans vos rêves. Ce mot, ce regard, ce geste.
Commenter  J’apprécie          70
Ce qui est important, ce n'est pas seulement de comprendre mais de vivre avec tout. De ne rien éluder. Non pas juger. Souffrir sans croire que la douleur donne un droit. Avoir pitié. Aimer. Ne pas abandonner l'espoir. Etre là: c'est cela qui est important.
Commenter  J’apprécie          60
Nous, nous n'avons jamais pensé que ces montagnes et ces plaines, ces immenses pâturages et ces marécages étaient des endroits sauvages qu'il fallait dompter. Ce sont les Blancs qui les ont appelés sauvages et qui y ont vu des animaux sauvages et des hommes sauvages. Pour nous, ce pays a toujours été amical et domestiqué. Il nous a fourni de quoi manger, de quoi boire et de quoi nous abriter. Ce n'est que lorsque les Blancs sont arrivés et ont commencé à creuser, à briser et à tirer, à repousser les animaux, qu'il est devenu sauvage.
Commenter  J’apprécie          50
Les dimanches ne m'avaient jamais valu rien de bon. On pense trop quand on ne fait rien. Pendant toute la semaine, on travaillait dur et on contrôlait tout ce qui se passait; et cela donnait un sentiment de sécurité. Mais le dimanche, on avait l'impression que tout le monde vous glissait entre les doigts. On n'était plus sûr de ce qui se passait dans le lourd silence; on se sentait étranger, menacé par une panique impossible à dominer parce qu'au-delà de toute compréhension.
Aucun homme n'a assez de pouvoir sur l'esprit pour contenir l'esprit.
Commenter  J’apprécie          30
Au début, dans les illusions de l'adolescence, on croit dans la révolte sauvage. Pris au piège de sa condition - femme, épouse, subalterne -, il ne s'offre que deux échappatoires comme alternative à la violence : la folie ou le suicide. Mais survivre prend le pas, même sur la dignité. Ce n'est pas une reddition, mais un ultime et patient empressement du corps et de l'esprit.
Commenter  J’apprécie          20
Quel dommage qu'il n'y ait que des filles ! L'éducation des femmes est un véritable gaspillage. Qu'est-ce que Martha avait tiré de tout ce temps passé à l'école? Cela ne l'aidait pas à tenir son ménage.
Commenter  J’apprécie          20
On garde une image du passé et stupidement, naïvement, on brode autour et on l'embellit tout au long des années. La revoir a été un choc cruel.
Commenter  J’apprécie          20
L'an dernier, quand nous sommes allés au Cap, ai-je dit, j'ai été stupéfaite de voir le nombre d'enfants blancs parmi les esclaves. Et il m'est venu à l'esprit que si les choses continuaient comme cela, nous n'aurions bientôt plus d'autre choix que de les libérer tous. Est-ce que tu imagines ce que cela signifie? Dans ce pays que Dieu nous a donné, nous allons devenir les égaux des bêtes.
Commenter  J’apprécie          20






    Lecteurs (630) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Une saison blanche et sèche

    Quelle est le métier de Ben Du Toit ?

    Politicien
    Journaliste
    Professeur d'histoire
    Libraire

    11 questions
    38 lecteurs ont répondu
    Thème : Une saison blanche et sèche de André BrinkCréer un quiz sur ce livre

    {* *}