AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,58

sur 18 notes
5
1 avis
4
5 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
10 Août 1792, à Paris, le peuple prend d'assaut les Tuileries, bien décidé à demander des comptes au couple royal, réfugié là depuis quelques temps. La révolution a un franchi cap supplémentaire, le roi jugé responsable de tous les maux subis par la France, doit répondre de ses actes. Louis XVI, Marie-Antoinette, leurs enfants et quelques fidèles serviteurs et proches sont emmenés à la prison du Temple. Très vite on refuse au roi et à son épouse le droit de garder leurs serviteurs et amis, seule la famille royale va rester en captivité au Temple. L'entourage du couple est transféré à la prison de la Force en attente d'un jugement qui laisse peu de place au doute.


Marie-Thérèse Princesse de Lamballe fait partie des proches de Marie-Antoinette, elle est l'amie de la reine et la Surintendante de sa maison. La Princesse, pour meubler le temps qui la sépare de son procès et de sa mort certaine, prend la plume, elle écrit à l'homme dont elle est amoureuse. Elle adresse ses lettres au Citoyen Philippe d'Orléans, cousin du roi, mais qui a fait siennes les idées révolutionnaire et est député du peuple. Elle y raconte son arrestation se livre à lui, lui laissant chaque jour, pendant les quinze jours que vont durer sa détention, un témoignage de sa vie, de son amitié avec Marie-Antoinette qu'elle défend bec et ongles contre les critiques dont on l'accable. Elle le supplie tout en restant très digne de lui venir, en aide, de la libérer. Elle termine chacune de ses lettres en appelant Philippe d'Orléans, son beau-frère, cet homme aux moeurs plus que légères dont elle est tombée amoureuse dès son arrivée en France pour se marier, Monsieur mon Amour.

" S'il en est ainsi, il me faudra m'humilier davantage pour obtenir ma liberté: vous êtes un chasseur de femmes et certaines des mes amies pleurent encore d'avoir été votre proie. Sauvez moi et je me donnerai à vous pour que vous puissiez accrocher ma chasteté à votre célèbre tableau de chasse. le prix de ma libération sera le vôtre et s'il faut succomber pour sauver ma vie, je le ferai, mais sachez qu'aucun geste de vous, aucune bassesse, ne m'empêchera de vous aimer. Aujourd'hui, demain et jusqu'à mon dernier souffle."


Dans ce roman épistolaire, Alexandra de Broca se met dans la peau de cette princesse turinoise, veuve à dix-neuf ans d'un descendant de bâtard de Louis XIV, un être pervers qui lui a fait subir les pires outrages. Elle nous montre un personnage attachant, une femme droite et fidèle en amour comme en amitié. Une femme de convictions, une femme éclairée qui malgré ses idées progressistes, restera fidèle jusqu'au bout à sa reine et aux enfants royaux. Un roman passionnant, poignant où il est question de fidélité, de courage, de justice. Une texte rendu intense par le choix fait par l'auteure d'imaginer cette relation épistolaire unilatérale entre la princesse et celui dont elle est amoureuse et qui pourrait lui venir en aide. Une belle réussite.

Roman à paraître le 6 novembre 2014
Commenter  J’apprécie          110
Ouvrage écrit par une historienne de formation tout comme moi. J'avoue qu'il est agréable de pouvoir compter sur le sérieux de son cursus universitaire, sa plume qui allie modernité et tradition ainsi que sur sa finesse d'analyse.
J'ai lu ce livre avec attention et je ne suis pas restée de marbre. Beaucoup de récits portent sur cette période à la fois riche et troublée de notre histoire nationale, mais peu laissent autant de place à une réflexion sur le sens de la vie, de la justice, de la destinée, du devoir de chacun, sur L Histoire.

Alors oui, les lettres que nous lisons sont fictives, mais elles auraient pu exister. Je dis cela dans le sens où d'un point de vue historique, elles ne contredisent aucun fait. L'imagination de l'auteur édulcore la vérité sans la contrefaire. Bravo. Elle s'en explique aussi à la fin de ce roman et replace chaque personnage dans sa destinée historique. La réalité reprend ses droits.

Après, je sais bien que "le coeur a ses raisons que la raison n'a pas", mais je m'étonne que la princesse de Lamballe ait pu avoir des inclinaisons envers Philipe d'Orléans. Tout les oppose, mais il est vrai aussi que "les contraires s'attirent". Cette opposition est parfaite néanmoins pour les messages que souhaitait sans doute faire passer l'auteur. Les contrastes n'en sont que plus violents.

Un livre que je recommande aux férus de cette période révolutionnaire, violente, mais passionnée. Je n'oublie pas les curieux et autres amateurs de réflexion éternelle sur des questions intemporelles. Cette lecture devrait les réjouir.
Lien : http://espace-temps-libre.bl..
Commenter  J’apprécie          60
Monsieur mon amourAlexandra de Broca

Marie-Thérèse de Savoie-Carignan, arrive toute jeune en France, en 1767, pour être mariée au prince de Lamballe, un descendant bâtard de Louis XIV. Elle sera veuve un an plus tard à 19 ans, après que son mari lui ai fait subir les pires humiliations.
Elle deviendra par la suite une proche, voire une amie, de la reine Marie Antoinette devenue reine de France.
Dans ces lettres imaginaires Alexandra de Broca raconte les derniers jours de la princesse de Lamballe. Elle lui imagine une correspondance avec le Duc D'Orléans, alors député et dans la mouvance de Robespierre. Elle lui voue un amour sans pareil et du fond de sa prison parisienne "La Force" elle espère qu'il va venir la délivrer. Mais elle aura une fin atroce lors des massacres de septembre 1792.

C'est une histoire forte d'autant plus que tous les personnages ont réellement existé et beaucoup sont morts tragiquement. Tout au long de ces lettres la princesse raconte sa vie de sa nuit de noce abominable aux derniers instants avant son "jugement". Naturellement toute la narration suit l'histoire de la Révolution mais plus du coté des aristocrates que de celui des sans-culottes. J'ai beaucoup lu sur cette période de l'Histoire de France et c'est vrai que mes lectures et mes penchants m'ont plus amené à lire ce qui concernait les révolutionnaires. Et c'est vrai que j'ai tendance à prendre plus souvent parti pour les révolutionnaires que pour les aristocrates.

Dans ce texte le Princesse de Lamballe est décrite comme une femme de son époque et de son milieu social. Elle vivait comme elle avait été élevé, dans le luxe elle mangeait à sa faim et même si la misère du peuple la touchait ce n'était pas la priorité de ces soucis.
Mais ce n'était surement pas la personne détestable qui a été décrite dans beaucoup d'ouvrages et c'était pourtant l'image que je me faisais d'elle et de tout façon elle ne méritait surement pas la mort car tout ce qu'on lui reprochait c'était d'être l'amie de Marie-Antoinette et d'être restée fidèle au couple royal.

Vraiment un bon roman qui m'a permis de revoir mon jugement sur cette femme, qui n'était pas une sainte mais surtout pas non plus le diable personnifié.
J'aime bien lire ce genre de livre qui bouscule les idées et qui permet de réfléchir
A lire
Commenter  J’apprécie          50
Entrons dans l'histoire de France au temps de Louis XVI et de Marie-Antoinette par le biais de ce beau roman.

Qui est cette personne qui se cache derrière ses barreaux sur la couverture du livre de Alexandra de Broca ? Est-ce voulu que l'on ne voit pas son visage ? Où se trouve-t-elle ? Une prison surement mais dans quel lieu, quelle époque ? La couverture nous offre déjà une petite part de ce que racontera l'histoire. Et le titre « Monsieur Mon amour » apporte le ton, la force et l'ampleur.

La couverture représente en fait une partie d'un portrait peint de Charlotte Corday (née le 27 juillet 1768 à Saint-Saturnin-des Ligneries, près de Vimoutiers dans le pays d'Auge, guillotinée le 17 juillet 1793 à Paris), qui est une personnalité de la Révolution Française, célèbre pour avoir assassiné Jean-Paul Marat, le député jacobin et symbole de la terreur.), d'après Charles Louis Lucien Muller un peintre français de cette époque.
Choix judicieux de couverture pour évoquer l'héroïne, Marie-Thérèse de Savoie-Carignan, princesse de Lamballe, probablement dû au fait qu'il est difficile de trouver un portrait d'elle en prison alors que pour Charlotte Corday, on en trouve. Cependant Charlotte n'a rien à voir avec Marie-Thérèse déjà de par leur naissance, l'une française et l'autre italienne et cette dernière est princesse et l'autre fille d'un gentilhomme. La princesse de Lamballe est plus représentée de manière élégante avec des robes et des apparats dignes de son rang. Un point probablement à ne pas omettre. Peut-être ici la seule déception de ce roman même si on comprend le choix .
Le roman débute par une citation magnifique de Romain Gary :

« Vivre est une prière que seul l'amour peut exaucer ».

Dans ce huis clos composé de lettres écrites de la main de la princesse de Lamballe au citoyen Philippe d'Orléans cousin du roi, député aussi et proche de Robespierre, la valeur de la vie est inestimable et on pressent l'importance de l'amour face aux évènements ; l'amour qui apaise, qui rassure et qui offre l'espoir de liberté dans la captivité. Alexandra de Broca manie sa plume avec une belle maîtrise, nous faisant tour à tour aimer ou désaimer ses personnages issus tout de même des profondeurs de l'histoire de France du XIXème siècle.

Elle nous offre un huit clos raffiné, passionnant, terrible et émouvant. Avec elle, on est citoyen du XIXème siècle. On goûte aux plaisirs, aux intrigues comme aux malheurs de ce siècle. Jusqu'où bout, elle nous offre une richesse dans les évènements, des détails historiques, culturels, un suspens palpitant. Monsieur Mon amour se dévoile comme d'ailleurs les personnages de l'histoire du roman et celle avec un grand H. Elle porte son personnage principal, Marie-Thérèse de Savoie-Carignan, princesse de Lamballe à sn apogée, sa terreur comme sa bravoure et sa célèbre vertu en dépit de son amour. L'a-telle vraiment aimé cet homme ? le roman donne sa version fictive. Les lettres relèvent la noirceur de la prison où est incarcérée la princesse de Lamballe mais, l'horreur n'est rien alors. La mort arrive malgré l'espoir d'une libération. Belle imagination sur les derniers jours d'une princesse alors qu'au fond nous ne savons rien. Mais la réalité n'est jamais bien loin…

Une envie d'écrire une missive peut-être ?
Lien : http://leslecturesdelaeti.ek..
Commenter  J’apprécie          10
J'ai passé un très bon moment de lecture avec ce roman, qui a le mérite de m'en avoir appris beaucoup sur la Princesse de Lamballe, et de lui redonner ses lettre de noblesse.

J'étais un peu circonspecte sur le postulat de départ du roman, à savoir l'amour porté par la Princesse de Lamballe au Duc d'Orléans, futur Philippe Egalité. La Princesse de Lamballe est connue comme l'amie de Marie-Antoinette, qui a fini par préférer la Duchesse de Polignac et par la délaisser avant de la voir revenir au moment de la Révolution… Autrement dit, la Princesse de Lamballe a souvent l'image d'une femme ennuyeuse, voire victime, plutôt que celle d'une héroïne romantique et pleine de courage. C'est en cela que j'ai apprécié ce roman, même si, attention, je suis bien consciente qu'il s'agit d'un roman et qu'en aucun cas, tout y est véridique.

Même si j'ai été totalement conquise par le personnage de la Princesse de Lamballe, je suis un peu plus partagée sur le choix du format épistolaire. le roman est une succession de lettres rédigées, fictionnellement, par la Princesse de Lamballe à l'attention du Duc d'Orléans, lors de son incarcération à la prison de la Force après la prise des Tuileries et l'emprisonnement de la famille royale en 1792. le problème est que ces lettres prennent un format de mémoires, de confession, et qu'un autre format aurait été plus logique. Mais j'avoue, je pinaille.

J'ai trouvé le roman absolument passionnant, nous expliquant à la fois la vie de la Princesse de Lamballe depuis son enfance, à ses conditions d'emprisonnement jusqu'à la veille de sa mort. J'y ai énormément appris, et j'ai été émue par cette femme dont le parcours aux côtés de la Reine Marie-Antoinette avait déjà réussi à me toucher dans d'autres ouvrages, mais prend ici une toute autre dimension. Très sympathique !
Lien : https://matoutepetiteculture..
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (34) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3230 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}