de la littérature anglaise classique, je ne connais finalement que peu d'oeuvres. Et j'en ai chroniquées encore moins… Avec la collection Romans éternels, j'ai eu l'occasion d'étoffer un peu ma bibliothèque, soit avec des retrouvailles bienvenues, soit avec des récits que je pourrais enfin découvrir. Des soeurs Brontë je n'avais lu que Charlotte et Emily – dont les Hauts de Hurlevent ne m'avaient guère laissé un souvenir impérissable - . Quant à Anne, si je connaissais, de nom, son roman le plus célèbre,
La Recluse de Wildfell Hall, je le confesse, je n'avais jamais entendu parler de
Agnès Grey.
le début te rappelle un peu
Jane Eyre ? Ouais, à moi aussi, ami-lecteur. Sauf qu'avec le physique quelconque de l'héroïne, c'est le seul point commun entre les deux romans. Ah non, j'oubliais, la narration à la première personne... Sinon ? Sinon tout sépare Jane et Agnès. Alors que
Charlotte Brontë parvenait à nous rendre la jeune femme profondément humaine, attachante, et complexe, Agnès semble aussi épaisse que du papier bible – même anglicane -. Agnès est, comme son autrice, la fille d'un pasteur désargenté. Comme elle, elle sera donc gouvernante. Sauf qu'Agnès est antipathique à souhait. Tout au long de cet apprentissage, elle ne se remet jamais en question : si elle est humble et douce, les autres, ces enfants gâtés dont elle a la charge, ne sont que le reflet du délitement moral de leur caste. J'ai cherché la satire, elle est grossière. Bien entendu,
Anne Brontë dénonce le manque d'éducation des rejetons riches. Et ? Et rien de plus. Pas de nuances, pas d'humour, pas d'esprit, excepté celui de la moral. Alors oui, c'est un roman vertueux, avec tout le tralala. Et on s'y emmerde royalement. Même la romance reste plus froide que les sermons qu'Agnès se coltine les dimanches.
C'est un classique, soit, et, à l'époque,
Agnès Grey se révélait un roman audacieux, soit. Mais, franchement, les décennies ne sont pas toujours une bénédiction pour la littérature.
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