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Maurice Rancès (Traducteur)
EAN : 9782755649017
746 pages
Hugo Poche (09/07/2020)
3.77/5   44 notes
Résumé :
Qui est cette mystérieuse jeune veuve, extrêmement belle, locataire du château de Wildfell? L'arrivée de Mrs Hélène Graham, qui vit seule avec son fils de cinq ans et mène une existence recluse, alimente les rumeurs des habitants de la contrée.
La châtelaine à la beauté marmoréenne bouleverse la vie de Gilbert Markham, un gentleman farmer du pays, qui en tombe éperdument amoureux.
La jeune femme confie à M. Markham son journal intime qui lui révéle... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Une lecture superficielle conduirait à penser que ce roman n'a que le charme des oeuvres un peu surannées de la vieille Angleterre, entre landes désolées, châteaux se profilant sur le ciel noir, et intrigues amoureuses pudiques.

Certes, le décor est un peu conventionnel: un village où circulent des ragots, un pasteur ennuyeux, une vie de labeur sans fantaisie, des distractions qui se limitent à la chasse pour les messieurs et à la broderie pour les dames.
Rajoutons une bonne dose de préjugés, une pointe de mesquinerie, une pincée de jalousie envieuse.

La Dame qui vient s'installer au château va rapidement devenir la cible des commentaires et susciter des interrogations. N'est-il pas inconvenant pour une femme de vivre seule avec un enfant et une vieille domestique? Qui est l'homme qui lui rend visite discrètement? D'où sort-elle? Pourquoi mène t-elle une vie retirée de la société? Est-ce pour cacher sa misère? sa honte? sa vie passée?

A travers sa description de la mentalité et des moeurs d'une petite communauté villageoise, bouleversée par l'irruption d'un corps étranger qui menace l'ordre social, Anne Brontë dresse un tableau subtil de la condition des femmes de son époque. Toutes sont destinées à se plier docilement aux règles qui les soumettent à l'autorité masculine, quel que soit leur rang social, leur éducation, leur fortune.

D'où lui vient cette clairvoyance, cette plume agile à décrire des sentiments vivaces et des situations en trompe-l'oeil? Les personnages se débattent pour rester fidèles à eux-mêmes, au risque de tout perdre.

Le lecteur, lui, ne perdra pas son temps, car l'auteur nous tient en haleine jusqu'au dénouement final. Roman "où il ne se passe rien", où tout se dit avec retenue, même la pire souffrance. Roman d'une femme qui publia sous un nom d'homme, comme ses soeurs, et qui constitue un beau plaidoyer pour l'émancipation féminine.

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"Agnès Grey" fut une belle découverte à la fois de la romancière, Anne Brontë, et de son premier roman. J'avais bien aimé même si le livre, dont la thématique était assez proche de "Jane Eyre", ne peut guère rivaliser avec le chef d'oeuvre de sa soeur Charlotte.

Rien à voir avec "Agnès Grey" qui avait un peu tendance à marcher sur les platebandes de ses soeurs, Charlotte ou Emily. Là, le roman est beaucoup plus abouti et évoque l'itinéraire d'une jeune femme mal mariée.

J'ai eu un peu peur au début du roman en découvrant au premier chapitre la forme "épistolaire" que j'apprécie en général très peu. En effet, je trouve que le roman épistolaire, par sa forme, manque souvent de liant entre l'interrogation posée par l'un dont il faut systématiquement attendre la réponse de l'autre parfois des dizaines de pages plus loin et où on navigue à travers les différents courriers, qui se croisent toujours, des (trop) nombreux personnages.

Mais, ouf, ici, ce n'est pas le cas. Certes, un des deux personnages principaux, Gilbert Markham, s'adresse à son beau-frère et lui raconte par le menu son histoire sous forme de lettres. Sauf qu'il n'en attend aucune réponse. On est un peu dans le genre de la confession. du coup, cette étrange façon de faire, qui est habile pour présenter les scènes, ne gêne pas du tout la lecture de cet épais roman de plus de 560 pages (en livre de poche).

Toujours d'un point de vue de la forme, le roman est construit comme un long monologue de Gilbert qui s'interrompt pour inclure le journal intime de Helen, la dame du manoir, constituant ainsi un deuxième (long) monologue imbriqué dans le premier.

Et non seulement, cette forme ne gêne pas la lecture mais génère une grande curiosité et une formidable empathie vis-à-vis de ces deux personnages. C'est encore un de ces romans qu'on quitte difficilement après l'avoir commencé.

Pour l'époque, je pense que le sujet du roman fut innovant. D'ailleurs, il fit l'objet de nombreuses critiques défavorables parce qu'il présentait une femme qui osait affirmer sa personnalité face à son mari qui la trompait et était, de plus, alcoolique. La totale. Elle se montrait capable de tenir tête à sa famille et aux hommes, d'une façon générale, à son mari, en particulier. A cette époque, un tel renversement des références dans la relation homme/femme est impensable. On le voit d'ailleurs très fréquemment chez Austen et Brontë dans les problèmes omniprésents du devenir des femmes et de leur progéniture lors des successions où les femmes, les épouses, n'ont quasiment aucun moyen de faire valeur leurs droits.

Spoiler : Lorsque le ménage tourne à la catastrophe du fait du comportement inapproprié de son mari, Helen n'hésitera pas à fuir avec son fils et se réfugier dans le fameux manoir de Wildfell Hall. Légalement, elle courait certainement le risque de tout perdre y compris la garde de son fils. Même si les torts étaient visiblement du côté du mari.

En cela, "la Dame du manoir" est un roman qui sonne de façon moderne avec le très beau personnage d'Helen qu'on découvre peu à peu et qu'on apprécie de plus en plus. Sans vouloir mettre d'étiquette sur son personnage, il est clair que les propos d'Ann Brontë dans son roman sont en avance par rapport à l'époque victorienne. Il fallait donc un certain courage à Ann Brontë pour aborder des sujets comme l'émancipation de la femme par rapport à son mari, la place de la femme dans la société ou comme l'alcoolisme.

C'est certainement un roman que je relirai à l'occasion.
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Les soeurs Brontë sont des auteures que j'affectionne particulièrement pour la beauté de leurs plumes ainsi que pour leur talent indéniable et, alors que j'avais adoré Agnès Grey d'Anne, j'étais très impatient de découvrir ce second roman qui semble-t-il, a défrayé la chronique à sa publication.

Après lecture faite, je peux comprendre le choc des moeurs d'antan. Même si de nos jours le comportement de Helen n'en demeure pas moins exemplaire, il faut remettre la place de la femme au sein du couple dans ce contexte historique. Ainsi, découvrir la déchéance et les coups durs de la vie conjugale qu'a fortement subi notre jeune femme mystérieuse m'a bien souvent révolté et ému. En ce sens, Anne Brontë traite de sujets forts et malheureusement encore beaucoup trop présents et parfois tabous dans notre société actuelle pourtant bien moins puritaine. de plus, aimant être percuté lorsque je me lance dans une lecture, ce fut le cas avec celle-ci. Nous sommes bien loin du cadre idyllique des Landes anglaises bien que très bien représentées. En effet, derrière l'accalmie et la quiétude de cette campagne, se cachent bien des maux et des divisions sociales.
De plus et à l'image de sa précédente héroïne, le personnage présenté cette fois-ci par l'auteure est une fois de plus extrêmement attachant et empathique. Je me suis souvent mis à sa place afin d'essayer de comprendre au mieux Helen. En dévoilant son passé sans une once de secret et en la mettant à nu, un lien assez intimiste se met en place entre cette dernière et le lecteur. J'ai vraiment apprécié ressentir cet étroit sentiment qui m'a permis de vibrer au rythme des révélations et autres péripéties. D'autant plus que notre héroïne déborde de courage et ose braver les interdits ainsi que le cadre qui la conditionne et malgré les conséquences de ses décisions, celle-ci n'hésite pas à se défaire de ses démons afin d'essayer de se reconstruire sans pour autant se révolter totalement. Cette pondération n'est pas à prendre pour de la pudeur et j'ai aimé ce contraste présent jusqu'à la dernière page.

Plus spécialement, la plume d'Anne Brontë que j'avais déjà adoré avec Agnes Grey m'a fortement surpris pour la forme et par la construction de ce second roman. En effet, c'est au travers du journal intime de notre héroïne que cette dernière nous dévoile toutes l'intrigue et ses enjeux et qu'elle offre toutes les réponses à son lectorat. Grace à ce procédé, cette dernière offre donc une histoire dans son histoire. J'ai trouvé ce choix pertinent et rafraîchissant dans le genre et il m'a permis de maintenir mon éveil jusqu'à la dernière page. de plus, il dénote une réelle évolution du style et du travail de l'auteure. Ainsi, son second roman peut paraître bien plus mature et sérieux que son prédécesseur pourtant déjà fortement réaliste.
Pour autant, La Locataire de Wildfell Hall reste d'une simplicité de lecture étonnante malgré la beauté et la richesse de sa prose. Je n'ai eu aucune difficulté à être transporté et happé par ce roman. Il faut dire que le message est clair et direct et qu'Anne Brontë n'a pas peur d'offusquer son lecteur. Encore une fois et au vu de la date de sa publication, j'imagine le bruit qu'a dû faire cette publication au sein de la société. Cela va au delà de la simple critique que bon nombre d'auteur(e)s abordaient déjà à l'époque. C'est un roman viscéral qui peut prendre aux tripes du fait des sujets traités. Néanmoins, n'oublions pas que le romantisme baigne et influence lui aussi cette ère de l'histoire. Ainsi, la romance et l'initiation à l'amour reste le fondement de cette oeuvre et sont traités avec douceur, mélancolie et justesse. Ainsi, j'ai apprécié la relation naissante entre Helen et Gilbert, le narrateur principal, tout comme son évolution. J'ai été touché par ces deux êtres aussi sensibles et aimants l'un que l'autre.

Une fois de plus, Anne Brontë livre une très belle et poignante leçon de vie. À travers son héroïne touchante et courageuse, cette dernière traite de sujets forts et révoltants peu importe l'époque et se fait porte parole d'un message féministe juste et pertinent qui a raisonné en moi. J'ai tout simplement vibré au rythme de sa prose.
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Qui est cette mystérieuse jeune veuve, extrêmement belle, locataire du château de Wildfell? L'arrivée de Mrs Hélène Graham, qui vit seule avec son fils de cinq ans et mène une existence recluse, ne cesse d'alimenter les rumeurs et donne de nombreux sujets de conversation aux voisinages et ne laissent pas insensibles certains des jeunes hommes de la contrée.

Le récit relate le quotidien de familles bourgeoises divisées pour les hommes entre la boisson, les jeux et les visites en ville et pour les femmes, la promenade, le thé et le point de croix, c'est l'histoire du 19ème siècle chez les habitants anglais aisés.

J'aime le style d'Anne Brontë mais j'y ai tout de même trouvé quelques longueurs, il faut s'accrocher lorsque le cycle de l'amour à la détestation est lancé, ça va et ça vient jusqu'à la déchirure. de plus, en comparaison, je n'ai pas retrouvé l'humour de Jane Austen ou la poésie de Thomas Hardy, avec Anne c'est le drame a l'état brut et aux sentiments éloignés des fleurs bleues, nous avons tout de même droit à une fin heureuse mais elle n'est pas suffisante pour contrebalancer le ressenti du reste du roman.
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Dans ce livre, on suit les lettres de Gilbert, un jeu fermier, qui raconte à un de ses amis qu'une nouvelle habitante vient de s'installer dans le manoir de Wildfell Hall. Intrigué, il souhaite en savoir plus sur Helen et son fils. Rapidement, les langues se délient et des rumeurs circulent sur son compte. Dans une deuxième partie du livre, on a accès au journal d'Helen et comprenons pourquoi et comment elle est arrivée à Wildfell Hall.


C'est un récit lent, avec beaucoup de détails, mais qui aborde des thèmes très importants et modernes pour l'époque : l'alcoolisme, les vices, l'addiction aux jeux, l'importance de l'opinion publique, la place des femmes dans la société…
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Vidéo de Anne Brontë
Éclipsée par ses soeurs Charlotte et Emily, elle est tombée dans l'oubli. Voici l'histoire d'Anne Brontë, romancière bien plus audacieuse qu'on veut bien le croire.
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