Classiquement,
Brookmyre est un auteur de policier. Ici, il glisse dans la science-fiction et c'est plutôt sympa.
Le roman débute avec un cadavre, enfin des entrailles de cadavre, flottant dans l'air et une peau humaine soigneusement retirée : un côté serial killer Ed Gein qui installe une ambiance sympathique rapidement.
Un cadavre sur Terre, c'est banal, mais dans la ciudad del cielo (qu'est ce que j'ai pensé au dessin animé de
Hayao Miyazaki "la cité dans le ciel" durant la lecture du roman est un euphémisme), cela ne se peut car, ici, tout va bien et le meurtre n'existe pas gràce à la Seguridad. La ciudad del cielo, c'est la version très futuriste de l'ISS, un lieu où se construit le futur de l'humanité et ce n'est pas gagné.
C'est avec deux personnes que nous allons mener l'enquête : une flic, Nikki Fixx, qui a compris la nécessité d'une bonne balance entre la répression et le laisser faire et une scientifique, le docteur Alice Blake, envoyée sur site par la Fédération des gouvernements nationaux pour remplacer le chef de la Supervision de la sécurité (mettre de l'ordre dans le bazar).
Au fur et à mesure des meurtres qui vont bizarrement se succéder, Nikki va se retrouver suspecte avant qu'elle comme Alice ne réalisent que le meurtrier est bien trop efficace pour être humain.
Brookmyre pose un cadre tout à fait intéressant et crédible pour le lecteur entre réalité et fiction, utilisant le concept que j'avais déjà rencontré dans le génial roman "
Demain et le jour d'après" de
Tom Sweterlitsch (que je n'ai pas encore chroniqué, mais que j'ai vraiment adoré) : l'implantation d'un système informatique au niveau cérébral (la Neurosophie : un maillage) avec des accès différents en fonction de vos fonctions et l'assurance par le gouvernement en place que tout est sécurisé et que ce n'est pas pour prendre le contrôle de votre esprit.
Entre pouvoir en place, intérêts personnels, limite d'une éthique humaine très élastique, un très chouette roman qui m'a donné envie de me replonger dans les précédents opus de cet auteur.